samedi 18 mars 2017

Aya Takano, The Jelly Civilization Chronicle

Aya Takano, Guardian of the World in Two Hundred Years, 2017
©Aya Takano/Kaikai Kiki Co., Ltd. All Rights Reserved. Courtesy Galerie Perrotin Paris
La galerie Perrotin présente les peintures oniriques et étranges d’Aya Takano à travers l’exposition The Jelly Civilization Chronicle. Entre rêve et chaos, l’artiste représente un univers complexe et tourmenté. De la destruction liée au tsunami, émerge la renaissance foisonnante d’un monde meilleur respectueux de la nature et de la vie.

Extraits du communiqué :
Peintre, dessinatrice, auteure de science-fiction et de manga, Aya Takano fait partie de Kaikai Kiki, le studio de production artistique créé en 2001 par Takashi Murakami. Inspirée par tous les arts, des estampes érotiques de la période Edo à l’impressionnisme, d’Ozamu Tezuka à Gustav Klimt, l’artiste a construit un univers qui lui est propre. Un univers fait d’une infinité de mondes, comme autant de moyens de s’échapper de la réalité, de la gravité et de ses contraintes, pour atteindre une certaine forme de transcendance envisagée dès le plus jeune âge :
« Lorsque j’étais enfant, je rêvassais tout le temps, je vivais dans mon imagination, grâce à la lecture des livres et des mangas. Je détestais le design de la plupart des machines et des immeubles ; je les déteste encore aujourd’hui… J’aspirais à la liberté de l’esprit, et en ce sens, j’étais très différente des autres. J’aimerais être comme cela aujourd’hui, mais je n’en suis plus capable… »
L’exposition The Jelly Civilization Chronicle présente une sélection de 26 peintures et plusieurs dessins sur celluloïd, œuvres préparatoires à un manga de 186 pages.

Aya Takano, Encounter, 2017
Le manga met en scène les aventures de Naki et Minaka dans un voyage allant de la “Machine Civilization” à la “Jelly Civilization”. Dans un aller-retour entre les époques et les espaces, les deux personnages se retrouvent dans le ciel jusqu’aux confins de l’univers, au fil de lieux inexplorés ou de planètes aux pouvoirs magiques inconnus... Habillés d’abord de l’emblématique uniforme de lycée, ils sont parfois nus, revêtent tour à tour des kimonos traditionnels ou des habits oniriques faits d’une mystérieuse gelée, organisme vivant qui se nourrit d’eau et d’oxygène. Entourés de créatures étonnantes, ils sont accompagnés de leurs ancêtres, représentés sous la forme d’animaux, apprennent les informations des astres, côtoient une reine au masque de hibou et des êtres à la peau tatouée d’étoiles.
Sur les ruines d’un réacteur nucléaire, après de multiples épreuves et métamorphoses, les héros retrouvent la société de paix qui était la leur, la “Jelly Civilization”, où se combinent la tradition, le souvenir et l’éternité: « La mémoire de tous ceux qui portent de la “gelée”, la mémoire de toute la “gelée”, la mémoire de ce qui est en train de se passer, et de ce qui pourrait se passer… » Ainsi naît le fruit d’une imagination qui se nourrit d’elle-même, pleine de toutes les possibilités de l’illusion, tel un lieu idéal, aux frontières du rêve et du désir : « cet endroit est omniprésent, explique Aya Takano. Il est en nous et partout ailleurs. » The Jelly Civilization Chronicle fut un vrai défi pour l’artiste, qui eut à cœur d’y exprimer l’histoire récente du Japon, comme d’y cristalliser pour la première fois ses angoisses et ses obsessions: un an de travail fut nécessaire pour élaborer cette œuvre inédite et ambitieuse, présentée pour la première fois à Paris, à la Galerie Perrotin.

Aya Takano, The Galaxy Inside, 2015
Aya Takano, A City of Jelly and Hatafutame, 2017
Aya Takano, The Adventure Inside, 2017
Discussion avec Aya Takano en 2009 (deux ans avant l’accident de Fukushima):

Malgré le chaos et l’adversité dans vos œuvres, il y a toujours la vie qui grouille, surgissant quoiqu’il arrive, avec des survivants, des animaux…
L’homme va peut-être périr, cela arrivera peut-être un jour. Mais je crois en la force de la nature et de la vie qui resurgira plus tard.

N’est-ce pas aussi le propos de cette exposition Toward Eternity ?
Je ne sais pas si cela a un lien. Mais c’est vrai que je cherche toujours l’éternité, la renaissance, le renouvellement dans mon travail.

http://aliceaupaysdesarts.blogspot.fr/2009/12/aya-takano-from-here-to-eternity.html
http://aliceaupaysdesarts.blogspot.fr/2012/07/aya-takano-to-lose-is-to-gain.html

mercredi 15 mars 2017

Le Horla de Guy de Maupassant avec Florent Aumaître

Florent Aumaître, Le Horla, Théâtre Michel
Je recommande à tous le Horla interprété magistralement par Florent Aumaître au théâtre Michel. La puissance du texte de Maupassant est mise en valeur par une mise en scène dépouillée et précise de Slimane Kacioui. Seul en scène, Florent Aumaître emmène le spectateur dans ses tribulations intérieures sombrant peu à peu dans la folie à travers un jeu d’acteur ciselé. Un mélange saisissant de réflexions et d’hallucinations parfois drôles parfois effrayantes.
Le Horla est une nouvelle fantastique de Guy de Maupassant écrite en 1887. Le texte se présente sous la forme d’un journal qui laisse craindre que son propriétaire n’ait sombré dans la folie. Maupassant a renouvelé le thème du double, présent dans la littérature fantastique depuis Hoffmann, en se servant des dernières réflexions scientifiques et médicales à la mode, notamment l’hypnose et les travaux sur l’hystérie de Charcot dont il suivait les séances à la Salpêtrière.
Peu avant la publication du Horla, Maupassant écrivit : « J’ai envoyé aujourd’hui à Paris le manuscrit du Horla ; avant huit jours, vous verrez que tous les journaux publieront que je suis fou. [...] C’est une œuvre d’imagination qui frappera le lecteur et lui fera passer plus d’un frisson dans le dos car c’est étrange. »
À voir absolument !
extrait à découvrir :
https://www.youtube.com/watch?v=9mnYa5Zmlpw&feature=youtu.be
http://www.theatre-michel.fr/Spectacles/le-horla/
http://www.lehorla.com/