jeudi 27 septembre 2012

Camille Vivier, Veronesi rose, à la galerie 12 mail




La galerie 12mail présente jusqu'au 16 novembre les photos de Camille Vivier dans sa salle "vitrine" rue du mail. Il est toujours intéressant de revoir l'univers singulier de la photographe teinté de surréalisme et d'érotisme poétique.

extrait du communiqué :
Née à Paris en 1977, Camille Vivier a commencé la photo en tant qu’assistante pour le magazine Purple. Après des études aux Beaux-Arts de Grenoble et à la Saint Martins, elle se consacre entièrement à la photo et travaille à la fois dans le champ de l’art et celui de la mode. En 1998, elle gagne le prix photo du XIIème Festival de Hyères, en 2002 elle obtient une bourse de la Villa Médicis hors-les-murs. Elle a contribué à différents magazines : I-D, Dazed&Confused, Another Magazine, Numéro, Purple Fashion, Double, Grey, Crystallized, Ten, Self service… Elle collabore avec des marques telles que Stella McCartney, Martin Margiela, Cartier, Le Monde d’Hermès, Isabel Marant… Elle a exposé son travail en France dans différentes galeries et institutions comme le CAPC de Bordeaux (« Jean-Luc Blanc/Opéra rock »), l’espace Electra (« Le voyage intérieur »), Galerie Kamel Mennour, à la Maison Européenne de la Photographie (« Enquête d’identité »), lors des Rencontres d’Arles ainsi qu’à l’étranger.

www.12mail.fr

vendredi 21 septembre 2012

Alt-J, Fitzpleasure / Wim Delvoye



Wim Delvoye, Au Louvre

Hernan Bas, Thirty-six Unknown Poets, à la galerie Emmanuel Perrotin

Hernan Bas, Unknown poet #12
Galerie Emmanuel Perrotin, Paris. 
Hernan Bas, Unknown poet #13
Galerie Emmanuel Perrotin, Paris. 
Hernan Bas, Unknown poet #15
Galerie Emmanuel Perrotin, Paris.
Le peintre de Detroit Hernan Bas expose les portraits travaillés à la feuille d'or de 36 poètes maudits à la galerie Emmanuel Perrotin jusqu'au 27 octobre. Ses portraits sont accompagnés de trois paravents décoratifs.
— Extrait du communiqué de la galerie : Dans ses peintures, dessins et vidéos, Hernan Bas montre sa fascination pour la culture littéraire et artistique de la fin du XIXe siècle, ainsi que son intérêt pour l'histoire de la peinture. Les protagonistes de ses œuvres sont des jeunes hommes émaciés qui rappellent à la fois les figures neveuses d'Egon Schiele et les icônes de la mode contemporaine habitant un espace physique et mental où ils réinventent leurs identités.

www.perrotin.com

jeudi 13 septembre 2012

Klara Kristalova, Wild Thought, à la galerie Emmanuel Perrotin

Klara Kristalova, Thinker, 2012
Galerie Emmanuel Perrotin, Paris.
Klara Kristalova, The invisible, 2012
Galerie Emmanuel Perrotin, Paris.
Klara Kristalova, Dead hare, 2012
Galerie Emmanuel Perrotin, Paris.
La galerie Emmanuel Perrotin présente le travail de l'artiste Klara Kristalova à travers l'exposition Wild Thought jusqu'au 27 octobre. Les œuvres en céramique ou en bronze patiné de l'artiste suédoise nous projettent dans un univers fantastique saisissant parfois même angoissant. Une petite fille au visage effacé, un lièvre gisant, un petit garçon à la tête de sanglier. Cela ressemble a du cadavre exquis, poétique et inquiétant.

Klara Kristalova, Fishmarket, 2012
Galerie Emmanuel Perrotin, Paris.
photographies : Alice Benusiglio
Communiqué de la galerie :

L’artiste, née en 1967 dans l’ex-Tchécoslovaquie, a grandi à Stockholm ; après avoir étudié la peinture au Royal Institute of Art en Suède, elle se tourne notamment vers la céramique. Ses caractéristiques, ainsi que les possibilités concrètes de travailler rapidement le matériel tout en combinant des couleurs étonnantes à des formes tridimensionnelles, fascinent Klara Kristalova qui utilise la céramique pour créer un univers fantastique et parfois inquiétant. Comme l’explique l’artiste : « J’avais besoin de mon propre langage pour communiquer avec les autres. Un langage simple et évident qui en quelque sorte peut être universel.» 
L’univers de Kristalova, inspiré par l’imaginaire populaire de l’Europe du Nord, la tradition des contes de fées ainsi que par l’observation et la fréquentation directe de la nature, est peuplé de figures solitaires, souvent des jeunes filles ou d’animaux (lièvres, ânes, oiseaux, phalènes) et de chimères, à mi-chemin entre règne animal et végétal. Ces personnages, à la fois ingénus et étranges, évoluent dans un monde onirique, entre rêve et cauchemar. Plutôt que de mettre en scène des mythes ou de s’appuyer sur un symbolisme immédiat, l’artiste joue avec l’ambigüité et l’ambivalence de ses figures, suspendues entre innocence et danger, beauté et répulsion, attirance et peur. En effet, l’aspect gracieux et saisissant de ses sculptures, recouvertes d’un vernis brillant, rappellent le monde de l’enfance, nimbé d’une aura de mystère et d’étrangeté. Ses icônes (un homme à tête d’âne, des femmes-arbres, des jeunes filles au visage recouvert de papillons et d’oiseaux ou se noyant dans des flaques noires) issues de son inconscient, traduisent ses émotions et possèdent ainsi une puissance fascinante et impénétrable.

www.perrotin.com

vendredi 7 septembre 2012

Comme des Garçons, White Drama

White Drama, Comme des Garçons, collection été 2012, designer Rei Kawakubo

photgraphies Alice Bénusiglio
Découverte de la cité de la mode et du design, quai d'Austerlitz dans un lieu appelé "Les Docks", endroit vaguement branchouille voulant faire cohabiter culture, loisir et création , situé dans un bâtiment affreux que l'on doit aux architectes Jakob et Macfarlane. Honnêtement, cet espace est laid et manque de grâce. Pourtant, nous sommes au bord de la Seine, il y avait moyen de faire quelque chose de beau et d'agréable. L'exposition sur Balenciaga m'a tellement déplu au niveau de la scénographie que je n'ai pas pu apprécier le moindre vêtement, encastré dans des boîtes métalliques, éclairé au néon. Entasser autant d'habits dans un petit espace est absurde, on regrette le musée Galliera.

La deuxième exposition est consacrée à la collection printemps été 2012 intitulée White Drama de la créatrice japonaise Rei Kawakubo qui a créé la marque Comme des Garçons. Les vêtements sont présentés dans d'immenses bulles en plastique créant un effet cocon. Les commentaires sur la collection était succincts et parfois idiots ( "White Drama, c’est le blanc, pur, cérémonial et toutes ses nuances" non mais franchement !). Il n'était indiqué nulle part que les coiffures sculptées étaient de Katsuya Kamo et que cette collection faisait franchement penser à la collection printemps été 2009 toute blanche de Jun Takahashi pour Undercover intitulée Grace et dont les coiffures étaient également de Kamo.

Grace, Undercover, collection été 2009, designer Jun Takahashi






mardi 21 août 2012

SHIRIN NESHAT, THE BOOK OF KINGS

La galerie Jérôme de Noirmont présentera le travail de l'artiste iranienne Shirin Neshat du 12 septembre au 17 novembre 2012. L'exposition The book of Kings présentera ses toutes dernières œuvres : la nouvelle vidéo OverRuled (2012), tirée de la performance théâtrale qu’elle réalisa avec Shoja Azari en Novembre 2011 à New York dans le cadre du festival Performa 11, et la nouvelle série photographique The Book of Kings (2012), des portraits noir et blanc recouverts de textes et dessins calligraphiés, divisés en 3 groupes figurant the Masses, the Patriots, the Villains.
Shirin Neshat, Ibrahim, 2012
Courtesy Galerie Jérôme de Noirmont
 
Shirin Neshat, Roja, 2012
Courtesy Galerie Jérôme de Noirmont
Communiqué de la galerie :

Le mérite et l’importance de la littérature et de la poésie sont bien connus.
Alors que la poésie peut être un outil précieux pour améliorer la vie publique,
elle peut aussi être trompeuse et nuisible.
La poésie doit être éducative et constructive.
Notre analyse minutieuse a prouvé la nature subversive et illicite de ces poèmes.

Ces propos extraits de la vidéo OverRuled illustrent bien la dimension atemporelle de ces nouvelles œuvres de l’artiste iranienne, à la fois contemporaine, en réaction aux récents événements du Printemps arabe et au mouvement de révolte iranien de 2009, et historique, cette vidéo figurant le procès d’un poète jugé pour blasphème par un juge et un jury de patriotes, à l’image de celui intenté au 10e siècle à Mansur Al-Hallaj.
La narration part d’une salle de tribunal où se situe un procès en accusation apparemment banal, évolue vers de profondes argumentations philosophiques qui ébranlent les fondements d’une loi théocratique pour finir sur la victoire triomphante de l’art et de l’imagination… Se visionnant à la fois comme une histoire du despotisme politico-religieux de l’Iran contemporain ou comme la retranscription du procès historique du poète persan Mansur Al-Hallaj condamné pour hérésie en l’an 922, OverRuled est une œuvre riche en métaphores qui explore les conditions sous-jacentes du pouvoir dans les structures socio-culturelles.
The Book of Kings, titre du nouveau corpus photographique présenté ici, qui donne son nom à l’exposition, procède lui aussi de cette équivoque temporelle et historique. Ce titre est en effet directement tiré du Shahnameh (« Livre des rois »), long et mythique poème persan écrit par le poète Ferdowsi entre l’an 977 et l’an 1010, qui narre en 60.000 vers l’histoire de l’Iran, de la création du monde jusqu’à la conquête islamique de la Perse au 7e siècle.

Trois groupes distincts composent cette série de photographies :
the Masses (« le peuple ») sont figurés par une soixantaine de portraits noir et blanc en plan resserré de visages de femmes et hommes iraniens, nous faisant face avec une expression neutre.
the Patriots (« les patriotes ») sont des portraits en buste de jeunes iraniens et iraniennes qui se présentent de face avec une main symboliquement posée sur le coeur. Leurs visages, parfois aussi leurs bras, sont recouverts de poèmes délicatement calligraphiés, extraits du Shahnameh ou de poèmes contemporains écrits par des auteurs ou prisonniers iraniens.
the Villains (« les bandits ») sont représentés eux par de grands portraits en pied d’hommes, assis ou debout, dont le visage, les bras et le torse nu sont entièrement calligraphiés. Outre des poèmes, les calligraphies sont ici composées aussi de dessins, des scènes épiques toujours extraites du Shahnameh dont l’artiste a emphasé la dimension dramatique en les redessinant à l’encre noire et en y introduisant la seule couleur rouge.
À nouveau dans cette série, Shirin Neshat utilise la calligraphie comme un moyen d’emphaser la valeur métaphorique de ses portraits. Tout en venant obscurcir ou à l’inverse illuminer les expressions faciales des sujets et leur intensité émotive, les fines écritures et dessins à l’encre créent un lien intime entre l’énergie actuelle de l’Iran contemporain (celle que figurent les sujets de ces portraits) et son passé mythique et historique (tel qu’il figure dans le Shahnameh).
Par l’application de la calligraphie sur les visages et corps comme par l’utilisation de contrastes noir et blanc très marqués, ce nouveau travail de Shirin Neshat nous remémore instinctivement sa première et mondialement célèbre série des Women of Allah. Pourtant, comme le souligne Abdee Kalantari dans le texte du catalogue qui accompagne l’exposition, il s’en distingue immédiatement par la finesse et la petite taille des écritures calligraphiées, presque illisibles, et surtout par l’absence de tout symbolique religieuse manifeste. L’artiste veut en effet nous emmener ici dans une dimension qui n’est plus celle de l’immédiat, mais celle d’une perspective historique, plus universelle, au-delà de tout clivage conjoncturel.
Depuis ses débuts, l’œuvre de Shirin Neshat confronte ces paradoxes apparents que forment le masculin et le féminin, la jeunesse et la vieillesse, le passé et le présent, le pouvoir et la soumission, le noir et le blanc, la lumière et les ténèbres, la joie et la détresse… Autrefois très tranchée comme l’illustrait si bien la vidéo Turbulent qui valut à l’artiste de remporter le Prix International de la Biennale de Venise en 1999, cette confrontation s’exprime aujourd’hui d’une manière volontairement plus confuse, en réponse à la complexité de la situation socio-politico-religieuse actuelle en Iran et dans le monde musulman, fruit d’une histoire longue et compliquée.
Aujourd’hui plus que jamais, la force de l’art de Shirin Neshat ne se trouve pas dans l’impact instantané d’images choc comme dans ses premières oeuvres vidéo et photo, mais dans le lyrisme sans cesse croissant de ses concepts et de ses images. Fixes ou filmées, dénuées de tout artifice autre que les calligraphies, ces images tirent toute leur force d’expression de leur richesse métaphorique.

samedi 18 août 2012

Jiří Trnka, The hand

Avec l'affaire des Pussy Riot, on s'aperçoit que le film d'animation The hand de Jiří Trnka est toujours d'actualité

mercredi 8 août 2012

Adieu Anna Piaggi

Photo: David Bailey for Another Magazine / Courtesy of Victoria and Albert Museum
Photo: Renato Grignaschi / Courtesy of  Vogue Italia(with Lagerfeld); Karl Lagerfeld / Courtesy of the Victoria and Albert Museum (Illustration) 
Photo: Wayne Stambler / Courtesy of the Victoria and Albert Museum
Une figure de la mode s'est éteinte, Anna Piaggi, divine excentrique et ancienne rédactrice en chef du Vogue Italien. Photographies : diaporama Style.com
"Figure incontournable des Fashion Weeks, l'excentrique rédactrice mode italienne s'est éteinte ce mardi 7 août à l'âge de 81 ans. Née en 1931 à Milan, Anna Piaggi laisse derrière elle bien plus qu'une poignée de souvenirs, c'est une page de la mode qui se tourne. Une page qu'elle a écrit chaque jour depuis les années 70, jusqu'à la transformer en un spectacle éclatant de couleurs vives. Mariée au photographe italien Alfa Castaldi, elle a d'abord fait ses armes chez Arianna, avant de lancer le projet Vanity Fair et de signer les doubles pages mode du Vogue Italia. Amie des grands couturiers, Anna Piaggi confiait à Stephen Jones le soin de confectionner ses chapeaux quand Karl Lagerfeld louait son amitié dans un livre qui lui était consacré sous le nom"Anna-chroniques". Une fabuleuse collection de vêtements qui avait fait l'objet d'une rétrospective en 2006 au Victoria & Albert Museum de Londres sous le titre: "Anna Piaggi, Fashion-ology" et que l'on peut aujourd'hui retrouver intacte dans le livre "Algèbre de la mode", publié en 1998 par Anna Piaggi aux éditions Thames & Hudson."
Anne Sophie-Mallard sur Vogue.com

dimanche 5 août 2012

Le nouveau logo Saint Laurent

Saint Laurent Paris, Hedi Slimane
Hier, un ami m'appelle pour me dire que mon commentaire facebook à propos du nouveau logo Saint Laurent est cité dans un article de l'Express Styles. Ce commentaire portait sur la nouvelle image de la marque Yves Saint Laurent, rebaptisée Saint Laurent Paris :
Ouh la typographie est laide ! le monogramme de Cassandre est tellement parfait que pour retoucher l'image de marque d'YSL il faut quelque chose d'exceptionnel, mais pas ça : un remake des années 60 fait n'importe comment ! je suis typographe, ça me fait mal de voir cela ! La marque YSL est synonyme d'excellence, de créativité, de culture et de bon goût, on ne retrouve aucune de ces qualités dans ce nouveau logo.
Ma remarque est lapidaire mais fondée, je vais donc étayer mon propos précisément. Il ne s'agit pas de ma part d'un simple "emportement" comme le dit Géraldine Dormoy dans son article mais finalement d'un constat plus alarmant : le manque flagrant de culture graphique et typographique, le diktat systématique d'une stratégie marketing absurde au détriment de la conception graphique.

Par ailleurs, je tiens à rassurer la journaliste, j'ai fait le deuil du couturier Yves Saint Laurent sans soucis, le sujet n'est pas là. J'ai même été ravie d'apprendre au mois de mars la nomination officielle d'Hedi Slimane comme directeur artistique de la marque. Je respecte profondément le travail de ce créateur de génie, sa vision avant-gardiste, ainsi que ses photographies noir et blanc inégalables que je regarde régulièrement sur son site Hedi Slimane Diary. Cependant une chose est sûre, Hedi Slimane n'est ni graphiste ni typographe, il ne possède pas toutes les compétences. Le graphisme n'est pas une histoire de goût et de couleur, c'est un métier, un savoir-faire, une culture.

Dans le numéro de VOGUE du mois d'août, à la question d'Olivier Lalanne :
— Vous souhaitez rebaptiser le prêt-à-porter "Saint Laurent Paris". Pourquoi cette redéfinition ?
Hedi Slimane répond : Cela se posait comme une évidence, alors qu'il me semblait incontournable de retrouver une forme d'orthodoxie pour le prêt-à-porter de luxe d'Yves Saint Laurent. Je souhaitais revenir à l'esprit et aux intentions qui semblaient prévaloir à la création historique du prêt-à-porter d'Yves Saint Laurent, en 1966. Pour sa première boutique au 21 de la rue de Tournon, Yves Saint Laurent et Pierre Bergé baptisaient leur prêt-à-porter naissant Saint Laurent Rive Gauche, contrepoint de la haute couture sous le label Yves Saint Laurent. Il est du reste utile de rappeler le contexte, les revendications et l'avènement de la jeunesse, l'expression de toutes formes de liberté. Le graphisme moderniste de Saint Laurent Rive Gauche, le concept architectural d'Isabelle Hebey se démarquaient ainsi du ton de la couture et de sa clientèle compassée. Cette nouvelle ligne semblait volontairement essentielle, engagée, et instinctivement dans son époque. Il faisait sens aujourd'hui de transposer ces principes, retrouver le nom et la typographie d'origine. Enfin, l'appellation Rive Gauche a dans le passé disparu, puis refait surface de nombreuses fois. Elle semble intrinsèque à l'univers d'Yves Saint Laurent, sans qu'il soit aujourd'hui utile de s'y référer littéralement. Nous sommes donc allés à l'essentiel, un nom qui s'écrit comme il se dit au quotidien : Saint Laurent, sans équivoque. Naturellement, cette ligne qui renaît aujourd'hui s'accompagne comme à l'origine du logo mythique dessiné par Cassandre.


Les arguments du créateur ne tiennent pas debout.

Commençons par le nom Saint Laurent Paris :
Je comprends qu'Hedi Slimane veuille faire renaître la marque Saint Laurent Rive Gauche, première marque de prêt-à-porter de luxe. Celle-ci était effectivement révolutionnaire. La haute couture s'adressant à une clientèle riche mais restreinte, Yves Saint Laurent voulait pouvoir habiller la bourgeoise parisienne chic et bohème. En faisant une ligne de prêt-à-porter, il réduisait les coûts tout en produisant des vêtements en série de très bonne qualité. Il démocratisait la couture en la faisant sortir des salons, la rendant accessible à une clientèle ayant soif d'élégance sans avoir la possibilité de s'offrir de la haute couture. A travers le label Saint-Laurent Rive Gauche rejaillit également toute l'histoire liée à la rive gauche. Sur cette rive se sont regroupés les intellectuels et les artistes principalement dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés.
Changer le nom Saint-Laurent Rive Gauche en Saint Laurent Paris n'a aucun sens. La Rive Gauche n'est justement pas Paris, son histoire la distingue. Saint Laurent ajouté à Paris, c'est tout simplement grotesque, cela fait penser à toutes ces marques de luxe qui veulent faire chic en ajoutant "Paris" en capitales sous leur nom. Par ailleurs, les noms mythiques Saint Laurent comme Chanel sont de toute évidence associés à un style typiquement parisien, il est donc parfaitement inutile d'ajouter Paris.

Quant au graphisme :
Le graphisme datant du milieu des années 60 de Saint Laurent Rive Gauche n'est pas moderniste. Il est même assez décevant, la typographie linéale à la mode a été utilisée : l'helvetica (tout le monde l'utilisait à l'époque), l'approche des lettres a été diminuée de sorte que les lettres se touchent par endroit, deux carrés ont été ajoutés, l'un sous le "S" de Saint Laurent et l'autre entre "Saint" et "Laurent" comme pour faire un lien. C'est assez bizarre comme effet et l'on peut dire que ce logo Saint Laurent a bien mal vieilli. Vouloir reprendre ce signe aujourd'hui est une mauvaise idée.
En revanche le monogramme et le logo Yves Saint Laurent n'ont pas pris une ride. Ils ont été dessinés par Cassandre, affichiste et typographe ayant travaillé pour la fameuse fonderie Deberny et Peignot pour laquelle il a dessiné de très beaux caractères comme Le Bifur, l'Acier ou en encore le Peignot. Ce signe est fort, intemporel et immuable. Il marque les esprits.

Associer un vieux logo en helvetica, une typographie impersonnelle qui s'inscrit dans la tradition du graphisme suisse au style international à la signature parfaite de Cassandre, du sur mesure à la hauteur de la maison Saint Laurent démontrent un manque de culture et de savoir-faire.
Rappelons que l'helvetica est utilisée par les marques Panasonic, Laurastar, 3M, American Airlines, Lufthansa, Jeep, Toyota, Orange, Saab, Tupperware, Apple, de nombreuses gares et aéroports l'utilisent pour leur signalétique. Elle n'est en aucun cas la typographie d'origine de la marque Yves Saint Laurent. L'utilisation d'une telle typographie pour une maison de couture et de prêt-à-porter de luxe est inappropriée.

La typographie est un univers riche et complexe lié à l'évolution des écritures et des techniques d'impression. Les formes des lettres ont une signification. Chaque typographie a son histoire. Que monsieur Hedi Slimane veuille revenir à l'origine de la marque Saint Laurent Rive Gauche, mais pourquoi pas ! mais qu'il respecte les valeurs de cette marque et son histoire ! Ce n'est pas en recopiant maladroitement un vieux logo des années 60 qu'il transpose les valeurs de la maison. Il ne modernise pas l'image de marque, il la dégrade. S'il veut créer un nouveau signe pour faire renaître la ligne Saint Laurent Rive Gauche, ceci nécessite une création graphique à la hauteur.

Alice Bénusiglio

à lire aussi : Hedi Slimane se prend pour Hedi Saint Laurent

jeudi 26 juillet 2012

Aya Takano, To lose is to gain.

Aya Takano, Dance of the South, 2012
Aya Takano/Kaikai Kiki Co., Ltd. All rights reserved.
Galerie Emmanuel Perrotin, Paris.
Aya Takano, Furyu Odori : Celebration 2, 2012
Aya Takano/Kaikai Kiki Co., Ltd. All rights reserved.
Galerie Emmanuel Perrotin, Paris.
Aya Takano, Hathor, 2012
Aya Takano/Kaikai Kiki Co., Ltd. All rights reserved.
Galerie Emmanuel Perrotin, Paris. 
Aya Takano, Furyu Odori : Celebration, 2012
Aya Takano/Kaikai Kiki Co., Ltd. All rights reserved.
Galerie Emmanuel Perrotin, Paris.
Aya Takano, The ideal future : bristling water columns connect clouds and ocean, 2011
Aya Takano/Kaikai Kiki Co., Ltd. All rights reserved.
Galerie Emmanuel Perrotin, Paris.
Derniers jours pour aller voir la magnifique exposition To lose is it to gain présentant les dernières peintures d'Aya Takano à l'impasse Saint-Claude.
www.perrotin.com

vendredi 20 juillet 2012

Vogue Août 2012


Le numéro de Vogue du mois d'Août présente la parisienne en 80 looks photographiée par Mario Sorrenti. On pourra lire également une interview du nouveau directeur artistique de la maison Yves Saint Laurent, Hedi Slimane, ou bien encore le papier sur le créateur très réservé (mais tellement talentueux !) Haider Ackermann par Loic Prigent.

lundi 16 juillet 2012

Awol Erizku at Hasted Kraeutler

Découverte des photographies d'Awol Erizku à la galerie Hasted Kraeutler de New-York.

Awol Erizku, Boy with a Ranunculus, 2012
Courtesy gallery Hasted Kraeutler
Awol Erizku, Girl with a Bamboo Earring, 2009
Courtesy gallery Hasted Kraeutler


www.huffingtonpost.com/2012/06/22/awol-erizkus

Toujours dans la même galerie a lieu actuellement l'exposition Great Photographs : Scape
Ansel Adams, Robert Adams, Lewis Baltz, Jeff Bark, Frank Breuer, Henri Cartier-Bresson, James Casebere, Stephane Couturier, Elger Esser, Julian Faulhaber, Andreas Gefeller, Pierre Gonnord, William Henry Jackson, Patrick Jacobs, Abbas Kiarostami, Richard Misrach, Vik Muniz, Nick Knight, Koyo Okada, Clifford Ross, Joel Sternfeld, and Albert Watson.

Jeff Bark, Lucifer Falls Plate II, 2010
Elger Esser, Giverny I Frankreich, 2010 
Clifford Ross, MOUNTAIN XIII, 2005
James Casebere, Landscape with Houses (Dutchess County, NY) 
hastedkraeutler.com

mardi 10 juillet 2012

Haute-couture à Paris, automne hivers 2012-13

Givenchy by Riccardo Tisci
Iris van Herpen, Hybrid Holism
Yiqing Yin
Giambattista Valli
Giambattista Valli
Giambattista Valli
Giambattista Valli

Giambattista Valli signe une collection luxuriante dédiée au végétal à travers laquelle des femmes fleurs attirent les papillons. Magnificence des coupes et des motifs. Iris van Herpen toujours aussi futuriste et étrange avec ses vêtements plastifiés en sculpture 3D conçus par des machines. Riccardo Tisci pour Givenchy, une collection noire, ethnique et gothique. Très beau travail de tissage à partir de lanières de cuir. Yiqing Yin dessine une silhouette très poétique, gracieuse et évanescente à travers cette collection très réussie.

jeudi 5 juillet 2012

Trois chefs-d'œuvres exposés à la Frick Collection

Johannes Vermeer, Girl interrupted at her music, 1658-59
Titian, Portrait of a man in a red cap, 1510
Jean-Auguste-Dominique Ingres, La comtesse d'Haussonville, 1845

Sorte de "musée Jacquemart-André" à la New-Yorkaise, The Frick Collection regroupe les chef-d'œuvres du collectionneur Henry Clay Frick (1849-1919) au sein de son somptueux hôtel particulier de la cinquième avenue avoisinant Central Park.
Je n'avais jamais vu une telle accumulation de chefs-d'œuvres de l'histoire de l'art chez un particulier. Les grands maîtres de la peinture sont réunis : Fragonard, Rembrandt van Rijn, Giovanni Bellini, El Greco, Frans Hals, Johannes Vermeer, François Boucher, Thomas Gainsborough, Sir Joshua Reynolds, Joseph Mallord William Turner, James McNeill Whistler, Francesco Laurana, Jean-Antoine Houdon, Severo da Ravenna Calzetta,  Constable, Ruisdael, Corot, Rembrandt, Velázquez, Degas, Manet, Renoir, Goya, A.Van Dyck, Claude Lorrain,  Holbein, Titian, De la Tour, Ingres, Van Eyck, Hans Memling, Brueghel et tant d'autres. Dans une galerie bordant le jardin intérieur se trouve la toile d'Ingres, La comtesse d'Haussonville, d'une beauté hypnotisante.
Un lieu unique, cosy et majestueux où règne le bon goût d'Henry Clay Frick et sa volonté de rendre accessible les Beaux-arts à un large public.

www.frick.org