samedi 25 octobre 2014

Keith Haring à la galerie Laurent Strouk

Keith Haring, Dog, 1986
Galerie Laurent Strouk
Keith Haring est à l'honneur à la galerie Laurent Strouk à travers une exposition regroupant des œuvres de tous les formats venues des quatre coins du monde. L'écriture graphique unique de cet artiste est instantanément reconnaissable. Comme l'indique Gianni Mercurio dans le catalogue de l'exposition : "en dépit des collaborations avec des artistes qui partagent son idéal artistique, Haring mène une existence isolée. "Il n'y a personne parmi les artistes d'aujourd'hui qui s'approche de mon style, de mon état d'esprit ou de mes principes (...) il n'y a personne dans le monde que l'on puisse ranger dans un groupe avec moi pour former un mouvement", écrivait Haring. Cela était vrai : même s'il est confronté aux mouvements et aux styles qui animent le New York des années 80, même s'il s'inspire de la créativité et des comportements de la culture urbaine, son travail artistique se distingue résolument de celui de ses contemporains. Par un langage nouveau, personnel, unique, idéologique et humaniste, il soutient avec cohérence et ténacité son projet d'un art accessible à tous qui trouve sa réponse dans l'intention de l'auteur et dans les réactions des spectateurs. Ce concept artistique repose, selon Haring, sur sa volonté d'éviter une lecture objective de l'art (ses travaux sont volontairement sans titre) afin de rendre sa liberté d'interprétation au spectateur : la création appartient aux artistes, mais l'œuvre appartient au spectateur. C'est un principe.

Vue de l'exposition Keith Haring, galerie Laurent Strouk
Keith Haring, Mickey Mouse, 1983
Keith Haring, Untitled, 1987
Keith Haring, Untitled, 1982
Keith Haring, Untitled, 1983

samedi 28 juin 2014

La collection Antoine de Galbert, La maison rouge

© Marc Domage
© Marc Domage 
© Marc Domage
A l’occasion de son dixième anniversaire, la maison rouge dévoile, pour la première fois, toutes les œuvres de la collection d’Antoine de Galbert s’accrochant au mur. Présentées de manière aléatoire sur 200 mètres linéaires de cimaises, ces 1200 œuvres couvrent l’ensemble des murs disponibles de la fondation.


Le mur, oeuvres de la collection Antoine de... par lamaisonrouge

Le mur, œuvres de la collection d’Antoine de Galbert, jusqu'au 21 septembre 2014 à la maison rouge.

Voyage dans ma tête, Coiffes ethniques d'Antoine de Galbert.

mercredi 25 juin 2014

Peter Zimmermann, Sur le motif, un feu d'artifice de couleurs

Peter Zimmermann, bridge, 2014
Peter Zimmermann, cove, 2014
Peter Zimmermann, straw, 2014
Peter Zimmermann est, comme Bernard Frize, un peintre abstrait brillant représenté par la galerie Perrotin. Il élabore des processus singuliers pour créer ses toiles à l'aide de l'informatique. “Longtemps, Zimmermann a utilisé la technologie pour déformer les images, le texte et les signes tirés de sa propre banque d’images et produire la matrice de peintures époxy, un matériau travaillé par l’artiste, auquel il ajoute des pigments acryliques et qu’il fait couler sur la surface de la toile.”
À travers cette exposition intitulée Sur le motif, le peintre semble s'éloigner de sa démarche habituelle pour revenir vers le geste et la touche de peinture. “Je voulais changer de technique, travailler plus directement la surface de la toile. A maints égards, la peinture à l’huile m’offre plus de possibilités en tant que peintre, elle me permet d’aller dans des directions encore plus diverses”, affirme Peter Zimmermann. Effectivement, ces nouvelles toiles sont comme des symphonies de couleurs vives, des feux d'artifice parfaitement maîtrisés pour le plus grand plaisir de nos yeux.

Peter Zimmermann, jusqu'au 26 juillet 2014, Galerie Perrotin Paris, 76 rue de Turenne.

à voir aussi : My name is Bernard Frize

lundi 26 mai 2014

GIRL curated by Pharrell Williams, une exposition controversée.

Takashi Murakami, Portrait of Pharrell and Helen Williams, 2014 (détail)
Guy Limone, GIRL, 2014 (détail)
Pharrell Williams pendant la conférence de presse
© photographies Alice Bénusiglio

Le coup de communication d’Emmanuel Perrotin

Ce lundi 26 mai, toute la presse était réunie dans la salle de bal de la galerie Perrotin située dans l’hôtel d’Ecquevilly, magnifique monument historique du XVIIe ayant appartenu au duc d’Ecquevilly, capitaine général de la vénerie du roi. Les journalistes étaient conviés à suivre une visite guidée de l’exposition Girl commissionnée par Pharrell Williams. Le communiqué de presse annonçait « une sélection d’artistes proches de la galerie et du musicien formant un opéra artistique où les muses se sont rassemblées pour rendre hommage aux femmes ». Tout un programme !

La visite guidée est menée par Emmanuel Perrotin en personne et Ashok Adicéam qui semble être le véritable curateur de l’exposition. Celui-ci a notamment été à partir de 2008 le directeur du développement du Palazzo Grassi et à partir de 2011 le directeur de l’Institut Culturel Bernard Magrez.

Au rez-de-chaussée, les nombreux journalistes et techniciens se pressent autour des œuvres de JR, Cindy Sherman, Jean-Michel Othoniel, Marina Abramovic, Takashi Murakami, Guy Limone et Aya Takano entre autres. Certains suivent les explications du galeriste, d’autres photographient les œuvres ou interviewent les artistes à la volée comme Laurent Grasso, fier de poser à côté de son tableau représentant Pharrell Williams en Napoléon découvrant l’Egypte sous une comète. Cette représentation est une commande du chanteur et sera également la pochette de son single Lost Queen.

La visite se poursuit au sous-sol. En descendant, nous observons une photo de Terry Richardson intitulée Eat me figurant un morceau de femme nue qui tient une friandise en forme de cœur sur son pubis épilé, laissant apparaître son clitoris. Sur le cœur est inscrit « Eat me ».
Arrivés en bas, Emmanuel Perrotin s’exclame, désabusé : « Ou sont passés les journalistes ? Nous en avons perdu la moitié ! ». Il enchaîne en présentant un tableau d’Alex Katz représentant une paire de fesses. Nous passons également devant un cœur en néons de Tracey Emin dans lequel est inscrit « Wanting You » puis devant une sculpture de Xavier Veilhan représentant le moulage d’une jeune femme.

Les salles se succèdent, avec pêle-mêle : un canapé et des tableaux de Marilyn peinturlurés de Rob Pruitt, une sculpture de Daniel Arsham représentant Pharrell Williams les mains jointes, deux autres sculptures de Chiho Aoshima, un tableau en pâte à modeler de Gelitin, deux sculptures de Johan Creten. L’avant-dernière salle réserve quelques bonnes surprises avec les étranges sculptures des artistes Germaine Richier, Klara Kristalova, Bharti Kher et Prune Nourry. Cette dernière a réalisé une sculpture hybride, Holy Daughter (standing), associant une jeune femme et une vache sacrée dans le cadre d’un projet artistique en Inde. Au mur, des photos de Sophie Calle, Valérie Belin, Paola Pivi, Mickalene Thomas et Yoko Ono. Dans la dernière salle tourne la projection d’une performance de Marina Abramovic et Ulay.

Remontée vers la salle de bal où les journalistes et techniciens forment une foule compacte. Tout le monde attend le dieu Pharrell pour lui poser des questions. Emmanuel Perrotin remercie la presse et demande à celle-ci de revenir quand il présentera des artistes moins connus. Il cherche à meubler le temps d’attente en nous parlant d’une autre exposition Post-op et s’interrompt d’un air dépité en lançant « je vois que ce que je raconte n’intéresse personne ! ». Un caméraman renchérit « on attend Pharrell ! ».

Pharrell Williams, l’heureux macho.

Le chanteur commence l’interview en se montrant faussement modeste. Il se compare à un étudiant ébahi qui découvrirait l’art. Pourtant il se sert de l’art pour faire sa promotion et se montre assez mégalomane. Demander à un artiste de le représenter en Napoléon, il fallait oser ! Dieu Pharrell l’a fait ! Il y a également cette curieuse œuvre de Daniel Arsham au titre grandiloquent The Future Pharrell représentant le chanteur comme une sorte de gisant debout. Et enfin ce canapé ridicule de Rob Pruitt décoré par des dessins au marqueur symbolisant l’univers bling-bling et enfantin du chanteur.

À la question « Êtes-vous féministe ? » Pharrell Williams répond :
« Je ne pense pas que je pourrais être féministe, tout simplement parce que je suis un homme ! (…) Est-ce que je soutiens leur combat ? oui ! (…) j’aime les femmes de A à Z »
Sur le sexisme dans le clip Blurred Lines il répond :
« Blurred Lines parle d’une femme bien, est-ce qu’il y a des femmes bien ici ? oui ! Parfois les femmes bien ont des pensées coquines, déplacées. Il ne faut pas que vous vous sentiez rabaissées parce que vous avez des pensées déplacées ! »
Non seulement il n’est pas féministe mais il semble franchement macho le dieu Pharrell ! Une femme qui éprouverait du désir pour quelqu’un aurait des pensées déplacées ? Pharrell Williams a-t-il des pensées déplacées quand il couche avec sa femme ? Ne réalise-t-il pas que l’image des femmes dans les clips de rap ou R’n’B les limite souvent à un rôle de prostituée en chaleur ayant hâte d’assouvir la libido de ces chers messieurs ?

Et le titre de l’album Girl ? Le chanteur fait-il la différence entre une fille et une femme ? Le communiqué de l’exposition nous rabâche que Pharrell Williams célèbre les femmes. Mais le titre nous parle de filles, ce n’est pas la même chose. Une femme serait-elle périmée ou moins désirable qu’une fille ?
Et la pochette de l’album ? Pharrell Williams pose en peignoir avec en arrière plan trois filles également en peignoir, aux jolis visages plutôt sexy. Comme tous ces chanteurs lourds, il incarne le stéréotype du machiste pour vendre davantage de disques. S’il aime toutes les facettes des femmes, pourquoi ne pose-t-il pas aussi avec des femmes artistes, intellectuelles, jeunes ou vieilles, belles ou laides ?

L'imposture de Pharrell Williams est flagrante, entre son discours et ses réalisations il y a de sérieuses incohérences.

L’idiotie des médias

Emmanuel Perrotin, en homme d’affaire avisé, amuse la galerie, excepté lui-même dont le regard est désenchanté. Il livre à la presse un chanteur à la mode sur un plateau d’argent. Celle-ci toute excitée en oublie de faire son travail. Dans les jours qui suivent le vernissage, les articles, vidéos et albums mondains prolifèrent sur internet. Les journalistes répètent en cœur comme des moutons de Panurge « Pharrell Williams a une nouvelle corde à son arc, il est maintenant commissaire d’exposition, il célèbre les femmes, etc ». Les œuvres ne sont presque pas évoquées, hormis celles où le chanteur apparaît. Le Figaro parle « d’un éblouissant coup médiatique », Le Monde s’attarde sur le chapeau et le postérieur de la star américaine tout en parlant « d’exposition couillue », merci Harry Bellet, quel article de haut niveau !

Heureusement, quelques articles font figure d’exception : Annabelle Laurent dans 20 minutes, Pauline Weber dans le Huffington Post ou encore Sarah Moroz dans The Guardian se montrent plus critiques. Judith Benhamou dans les Echos est franchement catégorique : « Allons droit au but. Pharrell est extrêmement mignon, il porte une force de vie envoûtante et un sens du succès magnifique mais bien chanter et bien choisir ses musiques ne fait pas de vous un commissaire d’expositions. Cette exposition est, comment le dire autrement, ultra médiocre. Un méli-mélo de sélections dans la programmation habituelle de la galerie Perrotin et de choix conjoncturels sous le titre Girl ». 

La journaliste est sévère. Je ne pense pas que cette exposition soit médiocre mais elle manque de consistance et de cohérence car elle n’a pas de véritable sujet. Les femmes (ou plutôt les filles) sont un prétexte. Le racolage avec Pharrell Williams est pesant, tout comme le battage médiatique stupide qui l’accompagne. Néanmoins, quelques grandes figures de l’art sont représentées pour donner un peu de crédit à cette exposition : Cindy Sherman, Marina Abramovic et Yoko Ono. Leurs œuvres parlent d’elles-mêmes. D’autres artistes comme Prune Nourry, Valérie Belin, Bharti Kher, Aya Takano ou Klara Kristalova présentent également des œuvres de qualité. Ce ne sont pas les artistes les plus connues et pourtant chacune a su développer un travail artistique puissant et original. On peut regretter qu’il n’y ait pas d’œuvre de Tatiana Trouvé, une autre excellente artiste de la galerie.

Daniel Firman, Caroline, 2014
JR, NYC Ballet Art Séries, Paper Interactions #13, 2014
Cindy Sherman, Untitled #98, 1982 (détail)
Aya Takano, Title to be determined, 2014
Chiho Aoshima, Kokemomo (C), 2008
Chiho Aoshima, Kokemomo (B), 2008 (détail)
Daniel Arsham, The Future Pharrell, 2014 (détail)
Johan Creten, Odore di Femmina - Soft Shell II, 2014
Andy Warhol, Judy Garland, 1978 
Taryn Simon, On perception, a self portrait, 2008 (détail)
Terry Richardson, Eat Me, 1994/98
Prune Nourry, Holy Daughter (Standing), 2010
Valérie Belin, Bride_XXXToys, 2012
Klara Kristalova, Deer, 2012 (détail)
Yoko Ono, CUT PIECE, 1964 (still)
Performed by the artist, Carnegie Recital Hall, New York, 1965
Marina Abramovic et Ulay, Rest Energy, 1980

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POST-SCRIPTUM
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Le style de Pharrell Williams :
un chapeau cabossé, des tatouages, un diamant,
un blouson camouflage avec des fleurs, un T-shirt "Happy",
des bijoux, un chapelet et un sautoir Chanel accompagnés
d'un immense collier noué en perles naturelles.

jeudi 1 mai 2014

Van Gogh / Artaud. Le suicidé de la société.

Vincent van Gogh (1853-1890) Portrait de l’artiste, Saint-Rémy-de-Provence août-septembre 1889
Washington, The National Gallery of Art Collection de M. et Mme John Hay Whitney
© Courtesy National Gallery of Art, Washington
Fritillaires couronne impériale dans un vase de cuivre, Paris, vers avril-mai 1887.
© Patrice Schmidt/Musée d'Orsay
Vincent van Gogh Portrait de l'artiste © Musée d'Orsay, dist.RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
Les Lauriers roses, Arles, août 1888. © The Metropolitan Museum of Art
Vincent van Gogh (1863-1890) Le docteur Paul Gachet 1890
Paris, musée d'Orsay Don de Paul et Marguerite Gachet, enfants du modèle, 1949
© RMN-Grand Palais (Musée d'Orsay) / Gérard Blot
L'Église d'Auvers-sur-Oise, vue du chevet, juin 1890. © Patrice Schmidt / musée d'Orsay
Antonin Artaud (1896-1948), Autoportrait, décembre 1947.
Paris, Centre Pompidou, Musée national d’Art Moderne / Centre de création industrielle,
legs de Mme Paule Thévenin, 1994. Centre Pompidou, MNAM-CCI,
Dist. RMN-Grand Palais /Philippe Migeat ADAGP, Paris 2014
Tout a été dit sur Van Gogh. Nous connaissons ses toiles par cœur. Artaud est moins célèbre et ses mots habillent parfaitement le travail du peintre à travers le texte Van Gogh le suicidé de la société.
Une exposition à voir absolument.

Van Gogh / Artaud. Le suicidé de la société jusqu'au 6 juillet 2014 au musée d'Orsay

et aussi à ne pas manquer jusqu'au 11 mai

Gustave Doré (1832-1883). L'imaginaire au pouvoir

ps : remerciements à Sophie et Raphaël

samedi 26 avril 2014

Alexander Mc Queen : Savage Beauty au Victoria and Albert Museum

L'éblouissante rétrospective Alexander McQueen : Savage Beauty sera présentée au Victoria et Albert Museum de Londres du 15 mars au 19 juillet 2015. Présentée pour la première fois en février 2011 au Metropolitan Museum of Art de New York, la rétrospective Savage Beauty permet de découvrir l'ensemble des créations signées Alexander McQueen, de sa collection de fin d'études en 1992, immédiatement repérée par la fantasque Isabella Blow, à sa toute dernière collection inachevée, imaginée pour l'automne-hiver 2010-2011. Chaque silhouette sera présentée au sein d'une mise en scène spectaculaire, comme un écho à l'atmosphère si particulière des défilés Alexander McQueen.

“Savage Beauty célèbre le designer le plus imaginatif et talentueux de notre époque. Lee était un génie et un véritable visionnaire qui a poussé les limites, stimulé et inspiré. Il croyait en la créativité et en l'innovation. Son talent était sans limite.”  
Sarah Burton, directeur de la création Alexander McQueen

La disparition du créateur le 11 février 2010 m'avait bouleversée. Cette exposition est un hommage à la hauteur de l'inventivité merveilleuse du designer. La maison McQueen est maintenant dirigée par Sarah Burton qui a su conserver l'excellence de la production et l'état d'esprit onirique de la maison.

Défilé Alexander McQueen prêt-à-porter automne-hiver 1998-1999
Paul Vicente - AFP - Alexander McQueen RTW AW 1998 - Getty Images
Bird's Nest Headdress, made with Swarovski Gemstones by Philip Treacy
and Shaun Leane for Alexander McQueen AW 2006
Michel Dufour - Alexander McQueen A/W RTW 2006 - Getty Images
Lee Alexander McQueen, photographie : Steven Klein
Les coulisses du dernier défilé
Collection automne hivers 2013
Savage Beauty Book

samedi 19 avril 2014

La Fondation Cartier a trente ans, elle célèbrera son anniversaire à travers l'exposition Mémoires Vives

La Fondation Cartier pour l'art contemporain célèbre ses trente ans à partir du 10 mai 2014. Ce lieu unique à Paris, écrin de verre à d'acier créé par l'architecte Jean Nouvel (1994), expose et donne la parole aux artistes du monde entier à travers une programmation de qualité.
Du 10 mai au 21 septembre 2014, l’exposition Mémoires Vives, accompagnée de concerts et d’événements, réserve une place essentielle à des œuvres parmi les plus emblématiques de la collection de la Fondation Cartier pour l’art contemporain, des œuvres qui sont toutes des temps forts de son histoire. Photographies, sculptures, films et peintures se succèdent pendant cinq mois dans une présentation en mouvement permanent, riche de surprises. De Raymond Hains à James Lee Byars, de Nan Goldin à David Lynch, de Mœbius à Ron Mueck, l’exposition Mémoires Vives présente des œuvres d’artistes magnifiques, à découvrir ou à redécouvrir.
Marc Newson, Kelvin 40, 2003, aluminium et matériaux divers, 226, 5 x 814 x 800 cm,
collection Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris © Marc Newson Ltd Photo © Daniel Adric
Ron Mueck, In Bed, 2005, matériaux divers, 162 x 650 x 395 cm, A/P,
collection Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris (acq. 2006), vue de l'exposition Ron Mueck,
Fondation Cartier pour l'art contemporain, Paris, 2005 © Ron Mueck Photo courtesy Anthony D’Offay, London
James Lee Byars, The Monument to Language, 1995, Bronze poli et doré à la feuille d'or, Diam.
300 cm, vue de l'exposition James Lee Byars, The Monument to Language-The Diamond Floor,
Fondation Cartier pour l'art contemporain, Paris, 1995 © Estate of James Lee Byars Photo © Florian Kleinefenn
Vue de l'exposition MŒBIUS-TRANSE-FORME, Fondation Cartier pour l'art contemporain, Paris, 2010-2011
© Mœbius Productions Photo © Olivier Ouadah
Extrait du communiqué de presse :

À Paris, sous l’impulsion d’Hervé Chandès, directeur depuis 1994, l’engagement fort avec les artistes, qui signe l’identité de la Fondation Cartier depuis toujours, se traduit par l’invitation à réaliser des oeuvres de commande pour les expositions. Avec 800 oeuvres ainsi initiées – qui sont depuis entrées dans la collection de la Fondation Cartier –, ces commandes font l’une des singularités du mécénat tel que Cartier le conçoit. Elles donnent aux artistes la possibilité de créer à une échelle nouvelle, comme pour la gigantesque installation de Sarah Sze (1999), ou de réaliser un objet hors norme tel l’avion imaginé par le designer Marc Newson (2004). De commandes en expositions, la Fondation Cartier accompagne les artistes sur la durée, de Raymond Depardon à William Eggleston, de Raymond Hains à Pierrick Sorin. Du chamanisme aux mathématiques ou au vaudou, la Fondation Cartier élargit constamment le champ de la curiosité, entraîne le visiteur vers des territoires inattendus, provoque des conversations ininterrompues entre des artistes, des scientifiques ou des Indiens d’Amazonie, et fait dialoguer l’art contemporain avec l’art populaire. Lieu du dépaysement constant, elle montre les créateurs les plus connus sous un jour inédit, surprenant ou décalé, comme avec la boulangerie imaginée par Jean Paul Gaultier. Elle renouvelle la manière d’exposer MAI 2014 – MARS 2015 des cinéastes avec David Lynch, Takeshi Kitano ou Agnès Varda. Elle s’intéresse aux expressions de la culture populaire comme le graffiti ou le rock’n’roll. Régulièrement, elle expose la pensée avec la complicité de philosophes. Elle offre au public des rencontres d’exception avec l’univers de la mode, à travers le travail d’Issey Miyake, ou celui de la bande dessinée avec Moebius, dont elle a été la première à révéler la dimension artistique. Scène vivante, elle s’ouvre à la danse, à la musique et à la performance avec les Soirées Nomades. Lieu de l’image, elle fait de la photographie l’un des pôles majeurs de sa programmation et de sa collection, de Francesca Woodman à Robert Adams, de Daido Moriyama à Nobuyoshi Araki et Hiroshi Sugimoto. Résolument internationale, elle s’est souvent tournée vers le Japon, le Brésil ou la Chine et a été la première institution à présenter, en dehors de l’Afrique, des monographies de photographes africains, de Seydou Keita à J.D. ’Okhai Ojeikere et Malick Sidibé.

Internationale dans sa programmation et ses acquisitions, la Fondation Cartier pour l’art contemporain l’est aussi à travers les itinérances qui entraînent ses expositions de Tokyo à Buenos Aires, Copenhague ou Rio de Janeiro. Ce rayonnement repose sur les liens privilégiés tissés au fil des années avec les plus grandes institutions culturelles. Mais que ce soit en France ou à travers le monde, l’esprit de la Fondation Cartier reste le même : porter toujours plus d’attention aux artistes et privilégier curiosité et dépaysement, ouverture et liberté, singularité et pluralité.

Un engagement tourné également vers le public, que la Fondation Cartier invite à partager une expérience de l’art et de la pensée d’aujourd’hui, à travers des expositions à la fois exigeantes et populaires, ouvrant les portes de l’art contemporain à une large audience, comme en témoigne l’exposition consacrée à Ron Mueck qui a accueilli plus de 300 000 visiteurs en 2013.