dimanche 15 mai 2016

Librairie Paul Jammes au Salon du Livre rare et de l’Autographe, Paris 2016.


Voici un aperçu de quelques beaux livres présentés au salon du livre rare par la librairie Paul Jammes.

Livre minuscule, LA FONTAINE, Fables, Paris, Deberny, 1850.


Jean DESMARETS de SAINT-SORLIN. Les morales d’Epictete de Socrate de Plutarque et de Seneque.
Au Chasteau de Richelieu. De l’imprimerie d’Estienne Migon, 1653.
Livre composé en “petite sedanaise” (Jean Jannon de Sedan) 
Cornelius BOISSENS, Promptuarium, première édition du livre du grand calligraphe hollandais, vers 1594.
Boissens est l’un des plus grands calligraphes hollandais, d’une époque et d'un pays où la calligraphie était un art hautement apprécié.

Il a publié trois livres d’écritures, celui-ci, qui est le premier, le Grammatographices en 1605 et les Exemplaren de 1617.”
Gerardus DE ROO, Annales (histoire de la famille de Habsbourg), 1621

Louis LUCE. Essai d’une nouvelle typographie ornée de vignettes, fleurons, trophées, filets, cadres et cartels inventés,
dessinés et exécutés par L.Luce, graveur du roi, pour son Imprimerie Royale.
“ Les caractères de Luce sont composés d’un romain qui fut mal accueilli à l’époque et n'eut aucun emploi, car il n’avait ni la lisibilité des types de Fournier ni la modernité des romains du roi de Grandjean. En revanche, son italique fut mieux reçue “ mon italique, dit-il, se rapproche beaucoup de lécriture bâtarde, par un supplément adapté à chaque caractère des italiques rondes ”. Mais la partie essentielle de son œuvre réside dans ses ornements à combinaisons employés avec un grand succès dans l’établissement royal puis impérial. Les armoiries du titre par exemple sont formées de sept éléments différents et interchangeables. Il sagit du répertoire complet de ses œuvres. L’ensemble de cette fonderie a été acheté par le roi pour la somme de cent mille livres.”







Bible de Robert Ier Estienne, précieux exemplaire ayant servi de lectionnaire dans l’abbaye de Saint-Didier, 1532.
Détail de la Bible de Robert Estienne, lettrine et annotations.


À lire un autre article sur la librairie : “Gloire à l’Imprimerie”.
www.librairiejammes.com

Librairie Alain Brieux au Salon du Livre rare et de l’Autographe 2016








Coup de cœur pour la librairie Alain Brieux au salon du livre rare. La librairie est une sorte de cabinet de curiosités scientifiques réunissant livres anciens et objets insolites. www.alainbrieux.com

samedi 14 mai 2016

Dix recettes d’immortalité de Salvador DALI à la librairie Solstices, au salon du livre rare à Paris


De tous les livres qu’il a créés, Dali précise que les Dix recettes d’immortalité est son préféré, le plus admirable, celui qui le reflète le mieux. La librairie Solstices a vendu ce livre pour la modique somme de 45 000 € au salon du livre rare alors que le livre a été vendu en 2011 chez Christies pour 32500 $. Pièce particulièrement prisée par les collectionneurs, les 14 exemplaires se sont vendus comme des petits pains.

DIX RECETTES D'IMMORTALITÉ, sommet dans l’œuvre graphique de Salvador Dali au faîte de sa gloire, déploie sous nos yeux tous les sortilèges de son génie lancé à la conquête de lImmortalité. Entièrement conçu, écrit et réalisé par lui, ce livre est tout un univers dalinien où se concentre la somme de sa pensée philosophique, poétique, esthétique et scientifique. Le texte, dun langage ésotérique, est authentifié par des informations nombreuses et précises. Salavador Dali la écrit de sa main ou la dicté ; il en a lui-même ordonné la présentation et sa forme originale est scrupuleusement respectée. À partir de documents iconographiques quil a choisis, Salvador Dali a gravé directement à la pointe sèche treize cuivres pour illustrer ses recettes. Il a également imaginé le montage de certaines gravures : ses premières gravures-objets. Louvrage est imprimé sur papier d'Auvergne à la cuve, spécialement fabriqué par Richard-de-Bas avec en filigrane une spirale de lImmortalité dessinée par Dali. La typographie du caractère Bodoni est enluminée par des lettrines en couleur que Dali a calligraphiées, de même que le titre de la couverture gaufré à lor fin. Lemboîtage, la poignée-téléphone, les œufs sur le plat-serrures et même les clefs sont aussi des créations de Dali. Louvrage a été pensé, écrit et illustré par Salvador Dali à Port-Lligat, Paris et New-York en 1971 et 1972.


Extrait du catalogue Solstices :

Salvador Dali. Dix Recettes d'Immortalité. Paris, Audouin-Descharnes, 1973 (cat. 18)


L'homme ressuscité par l'holographie de l'écureuil : « Donc voici la recette d'Immortalité holographique : avec un verre d'eau de Solarès, avaler de l'information holographique capable de faire apparaître des images contenant un maximum d'instantanéïté heureuse de résurrection. A la Persistance de la Mémoire... viendra s'ajouter la programmation volontaire du désir : l'image d'un écureuil sybaritique se réveillant pourra rendre l'homme immortel. »
Epitaphe de l'Immortalité : « On peut dire que chaque fois que nous nous trouvons en présence d'une spirale logarithmique on doit s'en servir pour une épitaphe garante d'Immortalité, que ce soit celle du tournesol déjà étudiée par Léonard de Vinci, celle du chou-fleur de Dali, ou celle plus exacte et suprême de l'archangélique corne de rhinocéros... »
Immortalité du Dalianus Galae : « Voici encore une recette : truffer l'Immortalité molle en la saupoudrant de dalianus Galae desséché de vie léthargique. »
Immortalité de Castor et Pollux : « Une nouvelle recette d'Immortalité s'impose donc d'elle-même : devenez par la théorie de l'informatique, jumeau de votre femme, ayez pour le même prix deux mémoires au lieu d'une et possiblement trois, ce qui rendra encore plus dense la persistance de l'Immortalité de votre mémoire. »
Immortalité tétraédrique du cube : « Recette d'Immortalité : l'humidité génétique de Velasquez pourra faire revivre les structures monarchiques intactes, somnolentes et solennelles. »
Immortalité de l'impérialisme génétique : « Sur l'escalier de Jacob chaque marche est un palier A.D.N et les anges montant et descendant sont l'A.R.N. L'intimité moléculaire de chaque échelon est un fleuron unique de légitimité de cet arbre de Jessé d'où toutes les autres légitimités découlent, Arbre de Jessé, floraison de l'Immortalité hyparxiologique de Francese Pujols, recette de l'Immortalité de Velasquez ! »
Anamorphose des anamorphoses et tout est hologrammorphose : « Les anamorphoses les plus réussies sont celles qui représentent la mort, concrètement, un crâne. Elles déforment par des voies optiques, étirent, rallongent légitimement l'existence vers le réseau du moiré des interférences qui nous ont amenés aujourd'hui à l'Immortalité des images enregistrées holographiquement grâce à la lumière cohérente du provisoire laser. »
La Sainte Trinité, Sainte persistance de la mémoire : « La vision binoculaire c'est la Trinité de la perception physique transcendante. Le Père, l'oeil droit, le Fils, l'oeil gauche et le Saint-Esprit, le cerveau, le miracle de la langue d-e feu, l'image lumineuse virtuelle devenue incorruptible, pure énergie, pur esprit, Saint-Esprit. »
Le système Caga I Menja : « Pour acquérir l'Immortalité, essayons donc, en bon catalan, de suivre l'intuition d'Esope – rapportée par Michel de Montaigne dans ses Essais – quand voyant quelqu'un pisser en marchant, il lui dit : Puisque tu pisses en marchant essaie de chier en courant ! Et j'ajoute en courant aussi vite que la lumière... »
Immortalité stéréoscopique de la monarchie : « La stéréoscopie immortalise et légitime la géométrie car grâce à elle nous avons la troisième dimension de la sphère. Avec l'univers qu'elle est capable de contenir et de limiter d'une façon auguste, immortelle, incorruptible et royale, et, par stéréochimie, avec l'odeur du dessous des ongles de Velasquez à qui j'offre le premier sonnet de ma vie : Sonnet aux pupilles de Velasquez / Gala de mes yeux. »

18. DALI (Salvador).
Dix recettes d'immortalité.- Un des 14 exemplaires nominatifs, avec deux suites des gravures signées sur japon nacré dont une à grandes marges, cuivres rayés, ainsi que l'ensemble des archives du livre provenant de l'éditeur. Paris, Audouin-Descharnes, 1973.
65 x 48 cm, 11 burins originaux avec héliogravure + 83 x 62,5,cm + 66,5 x 49 cm En feuilles, couverture originale imprimée à l'or, boîte originale par Henri Mercher en méthacrylate, poignée-objet en forme de téléphone en fonte par Keusseyan, deux fermoirs originaux avec leur clé, mors articulés, étui en toile brune de l'éditeur + deux boîtes toile éditeur titrées pour les deux suites + boîte toile pour les archives. Ensemble exceptionnel réunissant a) un des 14 exemplaires nominatifs de tête (tirage total de 250 exemplaires dont 40 h.c.) sur Auvergne de l'édition originale (ex. f., celui du fils de l'éditeur) du livre-objet dans sa boite-sculpture, sous étui éditeur, b) un portefeuille toilé titré de l'éditeur comportant un tirage spécial sur japon nacré de la suite des gravures, signées, visées et numérotées, un tirage des estampes rayées, non signées, non visées, non numérotées sur papier d'Auvergne et deux cuivres rayés (traces d'oxydation) c) un des 12 portefeuilles toilés titrés de l'éditeur avec épreuves H.C. des estampes sur japon nacré à grandes marges numérotées, visées et signées par l'artiste, certaines modifiées par rapport à celles du livre avec cadre et estampage or et gaufrage à sec d) un portefeuille avec la totalité des archives éditoriales du livre - contrats d'édition, lettres-contrats, correspondances signées par Dali, bons à tirer des gravures signés par Dali, correspondances avec R. Descharnes, tapuscrits, photographies, invitations, affiches, plaquettes de promotion du livre (y compris au Japon), archives techniques et comptables, essai de couverture en bleu,etc.

samedi 23 avril 2016

Heinz Mack Spectrum, galerie Perrotin


Heinz Mack, Lightgitter-Relief, 1984, galerie Perrotin Paris
Heinz Mack, Lightgitter-Relie (détail signature), 1984, galerie Perrotin Paris
Heinz Mack dans son atelier (1959?)
Heinz Mack, vue de l'exposition Spectrum, galerie Perrotin Paris
Heinz Mack, Maquette de “Stelen-Wald”, 1970/83galerie Perrotin Paris
Heinz Mack, vue de l'exposition Spectrum, galerie Perrotin Paris
Heinz Mack, vue de l'exposition Spectrum, galerie Perrotin Paris
Heinz Mack et Matthieu Poirier, salle de bal, galerie Perrotin Paris
Photographies Alice Bénusiglio
Je recommande la magnifique exposition rétrospective Spectrum présentant 70 œuvres de Heinz Mack à la galerie Emmanuel Perrotin. Est-ce parce que j’adore la musique de Thelonious Monk que je vois son nom inscrit partout ? La musique de ce pianiste de génie s’accorderait à merveille comme fond sonore. La recherche fondamentale sur les matériaux et la cohérence caractérisent l’œuvre de cet artiste majeur, peintre et sculpteur abstrait.

Communiqué de la galerie

Heinz MACK « Spectrum » (1950-2016) Curated by Matthieu Poirier
Galerie Perrotin, Paris / 23 avril - 4 juin 2016

En 1973, le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris présentait une importante rétrospective de l’oeuvre de Heinz Mack. Pourtant, les décennies suivantes, à mesure que la carrière de l’artiste prenait une ampleur internationale, sa présence s’amenuisait sur la scène artistique française. La présente exposition se propose dès lors de renouer avec ce réformateur essentiel de l’histoire de l’art abstrait. Avec le concours enthousiaste de l’artiste, de prêteurs et d’institutions de premier plan, j’ai retenu un ensemble conséquent de plus de soixante-dix œuvres dont certaines, très anciennes, n’ont jamais été montrées au public. Le parcours se déroulera exceptionnellement sur l’ensemble des espaces de la Galerie Perrotin à Paris et articulera différents formats, natures et périodes, afin de pointer certains des axes essentiels, pour ne pas dire « tout le spectre », d’une ample carrière.

Les toutes premières réalisations caractéristiques de Mack apparaissent autour de 1950, dans le cadre de la Kunstakademie de Düsseldorf, puis lors d’études de philosophie à l’université. L’artiste y privilégie d’emblée un langage volontiers abstrait et nonfiguratif, tout en étant déçu par la plupart des développements récents de ce courant, qu’il estime académiques et par trop redevables de la composition traditionnelle et de l’imagerie. L’avant-garde historique et les travaux de Malevitch, Rodtchenko, Mondrian ou encore Balla retiennent en revanche toute son attention. Rapidement, autour de 1953-54, il conçoit des tableaux, reliefs et sculptures selon une logique radicale, qui se déploie encore aujourd’hui dans sa pratique quotidienne, ceci de l’atelier de Mönchengladbach à celui d’Ibiza. Ce principe esthétique concerne ses nombreux voyages au Sahara où ses réalisations et actions, dès 1962, préfigurent le land art nord américain. La période 1957-1966 est une étape tout aussi cruciale : avec Otto Piene, puis Günther Uecker (qui les rejoint en 1962), Mack est le fondateur et l’animateur central de ZERO, une entité artistique à géométrie variable, pivot international du renouveau cinétique de l’abstraction dont Yves Klein ou encore Jesús Rafael Soto furent membres et dont, très récemment, de nombreuses institutions, avec le concours de la ZERO Fondation à Düsseldorf, ont tenté de rendre compte, du Guggenheim à New York au Stedelijk à Amsterdam, en passant par le Martin-GropiusBau à Berlin ou encore le Grand Palais à Paris, avec «DYNAMO» — dont j’avais par ailleurs proposé le titre en référence à l’usage récurrent qu’en fit Mack lui-même à cette époque historique. Les années 1970-80, quant à elles, relèvent d’une même singularité esthétique, et nombre des sculptures de Mack, dont de très nombreuses stèles et autres obélisques volontiers hors-échelle, engagèrent un dialogue fécond avec l’architecture et l’espace urbain, principalement à travers toute l’Allemagne.

D’une période à l’autre, la quête esthétique de Mack est une exploration constante, à la fois systématique et sensuelle, du spectre lumino-chromatique et de ses seuils perceptifs. Cet objectif immatériel prend chez l’artiste une dimension philosophique qui s’appuie, paradoxalement, sur des moyens hautement matériels et exploite la simplicité brute de matériaux naturels ou manufacturés, tels que la peinture, le métal, le bois, la pierre, le verre, le plexiglas ou encore le sable. La variabilité de la réalisation manuelle, à la fois contrôlée et aléatoire, ainsi que cette réduction primitiviste, font chez Mack le lit d’un exceptionnel déploiement phénoménologique. Dans ce cadre, le spectateur est amené à faire l’expérience tangible de la vision et à considérer le temps et l’espace comme des médiums à part entière.

Sur sa carte de visite, Heinz Mack se présente comme « sculpteur et peintre ». L’ordre de ces mentions est significatif en ce que la modulation de la matière dans l’espace y prévaut sur la création d’images à la surface du tableau. Autrement dit, même les toiles tendues sur châssis - des tableaux - de l’époque ZERO se trouvent chez Mack recouvertes d’empâtements abondants qui les tirent vers ce domaine intermédiaire de l’histoire de l’art qu’est le relief, situé entre peinture et sculpture, et dont les éléments forment une saillie conséquente par rapport au plan qui les reçoit. Leur apparence, toute aussi ambiguë, voire paradoxale, rend difficile toute fixation mentale ou photographique. Car l’œuvre de Mack n’existe que dans un double mouvement d’apparition et de disparition. La matière, instable, y est constamment rongée par l’obscurité ou la lumière. Il s’agit là d’un paradoxe, inhérent à l’histoire du cinétisme et de l’art perceptuel dont Heinz Mack fut un acteur central, entre l’évidence tangible du fait matériel et le mystère insoluble de ses effets.

– Matthieu Poirier

www.perrotin.com

Robert Longo, Luminous Discontent, Galerie Thaddaeus Ropac

Robert Longo, Untitled (X-Ray of St. John The Baptist, 1513, After da Vinci) 2015-2016
Galerie Thaddaeus Ropac

Communiqué de la galerie
La Galerie Thaddaeus Ropac a le plaisir de présenter Luminous Discontent (Lumineuse Inquiétude), une exposition qui aura lieu sur les trois étages de sa galerie parisienne du Marais, et rassemblera une sculpture et dessins grand format au fusain de l’artiste américain Robert Longo.
Pour cette exposition, Robert Longo a utilisé la galerie comme un espace de collision pour ses images épiques. Le visiteur se voit d’abord confronté, de loin, à un dessin abstrait de grand format intitulé Untitled (Shipwreck, Redux), 2016, représentant une composition brouillée qui semble à la fois sortir du futur et du passé, lui proposant une première impression confuse. Cette œuvre donne le ton de l’exposition de Robert Longo, qui, après avoir désorienté le visiteur, l’incite à changer de perspective, et à voir au-delà pour accéder à une intuition de l’image plus profonde, plus instinctive et viscérale.
Au rez-de-chaussée, des paroles inaudibles émanent des murs. Ce sont les mots d’une lettre d’amour jamais envoyée de Beethoven qui affleurent à la surface du visible. D’un mur à l’autre se répondent les craquelures de glace d’un gigantesque iceberg et les éclats d’une balle d’arme à feu dans la vitre d’un bureau parisien. Les œuvres de Robert Longo sont les reflets de notre époque : parcourues de chaos et d’incertitudes.
Une nouvelle série d’œuvres réalisée d’après des images aux rayons-X de peintures de Van Gogh et des grands maitres sera présentée au premier étage. Olivia Murphy a écrit à propos de ces dessins : « On peut sentir la violence du clou planté dans le châssis, les craquelures et la matière de la peinture qui s’est écaillée avec le temps. L’essence de l’image se révèle par les détails dissimulés sous la surface. C’est l’invisible même qui nous est donné à voir, l’aura éternelle de la peinture que seuls les rayons-X permettent de dévoiler: son âme même. Dans un sens, la vénération de ces peintures et leur transposition en dessins devient une sorte de béatification qui les érige au rang de saints dans le paradis artistique de Robert Longo. »
Au moyen du fusain et du jeu sur les échelles, Luminous Discontent explore la manière dont la croyance en l’invisible engendre une opposition de forces, entre confiance et scepticisme, peur et espoir. Dans l’œuvre de Robert Longo, la lumière éclaire notre histoire et réfléchit notre présent chaotique.
L’exposition sera accompagnée de la publication d’un catalogue bilingue (anglais/français) présentant un essai de l’artiste et écrivaine new-yorkaise Olivia Murphy.
Robert Longo est né en 1953, à Brooklyn, New York. Son travail est présent dans de nombreuses institutions prestigieuses et collections privées à travers le monde telles que le Museum of Modern Art et le Whitney Museum of American Art de New York, le Los Angeles County Museum of Art, le Centre Georges Pompidou à Paris, l’Albertina de Vienne, et la Tate Modern de Londres. En 2005, Robert Longo a reçu le prestigieux Goslar Kaiser Ring en Allemagne pour ses « réalisations exceptionnelles dans le domaine de l’art moderne » ; et en 2010, il s’est vu décerner le titre d’Officier de l’Ordre des Arts et des Lettres par le Ministre de la Culture française.

vendredi 15 avril 2016

HEINZ MACK, SPECTRUM (1950-2016), Curated by Matthieu Poirier, Galerie Perrotin Paris

Heinz Mack dans son studio à Düsseldorf, 1959. Photo : Archive Heinz Mack
Événement à la galerie Perrotin !

Celle-ci organise du 23 avril au 4 juin 2016 l’exposition personnelle de Heinz MACK « Spectrum », dont le commissariat a été confié à Matthieu Poirier et qui réunira plus d'une soixantaine d’oeuvres des débuts (1950) jusqu'à maintenant, dans 3 espaces de la Galerie, au 76 rue de Turenne et 10 impasse Saint-Claude. Il s’agit de la première grande exposition monographique en France consacrée à Heinz Mack, membre fondateur avec Otto Piene en 1957 du groupe ZERO, depuis celle du Musée d’Art moderne de la Ville de Paris en 1973. Heinz Mack, né en 1931 à Lollar (Hesse) en Allemagne, vit & travaille entre Mönchengladbach (près de Düsseldorf), Allemagne et Ibiza, Espagne.

Vous êtes invités à une conversation entre Heinz Mack et Matthieu Poirier qui aura lieu le jour du vernissage, samedi 23 avril à 18h à la Salle de Bal – 60 rue de Turenne, Paris 3e. Plus d'informations en cliquant ici

Spiegelwand für Licht und Bewegung (Modell für ein monumentales Project), 1960/2015 Acier inoxydable, miroirs, bois. 117.5 x 210.5 x 135 cm / 46 1/4 x 82 7/8 x 53 1/8 inches Photo: Pierre Antoine © Heinz MACK / ADAGP, Paris, 2016
Vibration im Blau, 1959 Résine synthétique sur toile.128 x 162 cm / 50 3/8 x 63 3/4 inches Photo: Pierre Antoine © Heinz MACK / ADAGP, Paris, 2016

mercredi 23 mars 2016

L’art plus fort que la terreur : Kin No Kokoro de Jean-Michel Othoniel.



Jean-Michel Othoniel, Kin No Kokoro, photographies ©Koichiro MATSUI 
L’art est plus fort que l’obscurantisme et la haine. Kin No Kokoro, la sculpture monumentale de Jean-Michel Othoniel installée de manière permanente dans le Mohri Garden à côté du Mori Art Museum le prouve. Tokyo est en ce moment entourée de cerisiers en fleurs. Un moment magique de l’année que les japonais nomment Hanami.

lundi 14 mars 2016

La librairie Paul Jammes “Gloire à l’Imprimerie”

Librairie Paul Jammes, livres rares et anciens, 3 rue Gozlin, Paris VI
Vitrine de la librairie Paul Jammes, Gloire à l’Imprimerie, Les Estienne
Vitrine de la librairie Paul Jammes, Gloire à l’Imprimerie, l’Imprimerie royale
Vitrine de la librairie Paul Jammes, Gloire à l’Imprimerie, l’Imprimerie royale
Photographies : Alice Bénusiglio
La sublime librairie Paul Jammes présente dans ses vitrines un florilège de livres précieux édités par l’Imprimerie royale et les imprimeurs Estienne. Libraire de livres anciens comme ses parents, collectionneur passionné, éditeur et historien de la photographie, André Jammes est également l’auteur d’ouvrages sur les techniques d’impression, la typographie, la calligraphie et de travaux sur les papiers dominotés. Il met en lumière à travers “Gloire à l’Imprimerie” l’humanisme de la Renaissance avec une Bible et des ouvrages scientifiques édités pas Les Estienne. La famille Estienne, famille d’imprimeurs, est originaire de Provence et s’installa à Paris à la fin du XVe siècle. Vers 1505, elle s’installe à Paris, dans le quartier Saint-Jacques. Cette famille illustre, résume en elle seule, l’érudition et la science grammaticale de XVIe siècle. cf. Wikipédia.
La seconde vitrine expose des joyaux de l’Imprimerie royale avec notamment le livre des Médailles sur les principaux événements du règne de Louis le Grand, cet ouvrage magistral entièrement dédié à la gloire de Louis XIV, a nécessité le savoir-faire des meilleurs artisans du royaume. Une nouvelle typographie royale fut spécialement créée : le caractère Romain du Roi.

Librairie Paul Jammes, Médailles sur les principaux événements du règne entier de Louis le Grand
André Jammes précise dans l’avant-propos du livre Le romain du Roi, la typographie au service de l’État, 1702-2002 :
“Une telle production ne pouvait être laissée au hasard de l’inspiration d’un « artisan-artiste » et c’est une commission, véritable petite académie typographique qui statua sur les formes que devaient prendre les nouveaux types,  « les romains du roi », gravés par Grandjean. Cette entreprise est sans équivalente dans l’histoire de l’imprimerie, néanmoins, la nature de certaines discussions qui nous sont parvenues, grâce à ces documents manuscrits, peut nous éclairer sur les problèmes généraux qui se sont posés aux typographes de tous les temps. Les travaux de ce comité scientifique avaient pour but principal le renouvellement de la typographie de l’Imprimerie royale afin de conduire à bien l’impression des Médailles sur les principaux événements du règne de Louis le Grand. Un conseil d’érudits, la « Petite Académie », préfiguration de l’Académie française, procédait au choix des sujets des médailles, des textes historiques et des devises ainsi que des inscriptions à graver sur les médailles qui devaient être reproduites dans le livre. Parallèlement à la Petite Académie, un comité de « techniciens », qui plus tard seront intégrés à l’Académie des sciences, était chargé de décrire les arts et métiers en commençant par l’imprimerie. C’est ce comité scientifique qui sera élargi et présidé par l’abbé Bignon qui décidera des formes que les nouvelles lettres devront adopter. Membres de la commission Bignon :
– L’abbé Bignon (1662-1743) organise et réforme les académies. Auprès de cet abbé travaillent cinq personnages :
– Gilles Filleau Des Billettes (1634-1720) est technologue et travaille à la description du métier d’imprimeur.
– Jean Truchet, en religion le Père Sébastien (1657-1729) est savant, mathématicien et technologue.
– Jacques Jaugeon (1646-1724) est technologue, attaché à la description des arts du livre. Il sert de secrétaire à la commission.
– Louis Simonneau (1654-1727) est graveur sur cuivre. Il joue un rôle essentiel dans l’élaboration du grand livre des Médailles, il grave les encadrements dessinés par Bérain. Son rôle dans l’élaboration des caractères royaux est difficile à déterminer, mais il est certain que la gravure sur cuivre, et notamment les livres entièrement gravés, à l’imitation des manuscrits, ont exercé une influence sur les décisions esthétiques du comité Bignon ; Simmoneau a pu se faire l’avocat de cette tendance novatrice.
– Jean Anisson (-1721) est libraire imprimeur. Il est nommé à la tête de l’Imprimerie royale et appartient à une très puissante dynastie d’imprimeurs. Son expérience sera sans doute déterminante lors des arbitrages, entre les théoriciens de la construction des lettres et les praticiens liés aux contraintes de l’atelier.
– Philippe Grandjean (1665-1714) est graveur de poinçons. Il doit se plier aux exigences de Bignon et des membres de la commission, pour qui il exécute de nombreux essais et variantes de caractères, avant l’adoption des formes définitives. Doué d’un talent remarquable, on lui doit l’essentiel du succès des romains du roi, sans qu’il soit possible d’évaluer les limites de la liberté dans laquelle il pouvait exercer son habilité.”
Librairie Paul Jammes. Antoine Benoist, Portraits de Louis le Grand suivant ses âges (1720?). Gravure réalisée par Charles Louis Simonneau l’aîné.
Librairie Paul Jammes, Louis Luce, Épreuve du premier alphabeth droit et penché, Paris, Imprimerie royale, 1740.
In-32 de 8 ff. Reliure de l’époque maroquin rouge, tranches dorées.
“C’est le plus petit caractère gravé en France à cette époque. Il est diminué d'un tiers par rapport à la sedanaise gravée vers 1625 par Jean Jannon à Sedan. Cet exploit ne sera renouvelé que par William Pickering vers avec son caractère «diamond» et par Henri Didot au milieu du siècle suivant. Les ornements gravés par Luce sont composés de différentes pièces ou morceaux qui peuvent s'arranger de plusieurs façons. Louis Luce est resté au service de l’Imprimerie royale jusqu'à sa mort en 1774. En 1771, il a publié son Essai d'une nouvelle typographie. Ce spécimen de format très réduit (10,5 x 6,8 cm) contient non seulement les nouveaux carctères, mais la collection des cadres, filets et ornements. Le premier et le dernier feuillet en forme de couverture décorée montrent ces nouvelles vignettes de fonte.” extrait du livre Collection de spécimens de caractères 1517-2004 édité par la Librairie Paul Jammes et les Éditions des Cendres.

www.librairiejammes.com

mercredi 17 février 2016

Björk photographiée par Nick Knight, stylisme Katy England, AnOther Magazine S/S16




Magnifique shooting réalisé pour AnOther Magazine S/S16. “We publish an exclusive preview of Nick Knight and Katy England's cover story for AnOther Magazine S/S16, in which renowned nonconformist Björk is transformed in a series of decadent face applications by Peter Philips for Dior. Photography : Nick Knight Styling : Katy England”
http://www.anothermag.com/fashion-beauty/8393/the-full-shoot-bjork-by-nick-knight-and-katy-england http://showstudio.com/project/red/editorial_gallery

vendredi 5 février 2016

Robert Mapplethorpe, XYZ, un hymne au pénis !

Robert Mapplethorpe, XYZ curated by Peter Marino, Galerie Thaddaeus Ropac Paris Marais
Robert Mapplethorpe, Self Portrait, 1988, Galerie Thaddaeus Ropac Paris Marais
Robert Mapplethorpe, XYZ curated by Peter Marino, Galerie Thaddaeus Ropac Paris Marais
Robert Mapplethorpe disait : “Je recherche la perfection dans les formes. Je le fais avec les portraits. Je le fais avec les bites. Je le fais avec les fleurs”. Cette citation illustre l’exposition XYZ commissionnée par Peter Marino, architecte et designer américain possédant la plus grande collection privée de photographies de Mapplethorpe. L’architecte a décidé de revisiter les thèmes qu’il considère comme fondamentaux dans l’œuvre de l'artiste s’inspirant du fameux portfolio intitulé XYZ (X pour les photographies de sexe, Y pour les natures mortes florales et Z pour les nus masculins). Soyons honnêtes ! les compositions florales du photographe sont élégantes, mais ce n’est pas ce que l’on retient de l’exposition. XYZ est un hymne au corps de l’homme avec une focalisation sur son appareil génital, présenté comme objet de désir et de contemplation dans tous ses états. Les premières photographies pornographiques et sadomasochistes présentant des sexes harnachés avec une quincaillerie propice à la torture ne sont pas ma tasse de thé. En revanche, les nus masculins m’intéressent. On passe de la pornographie à l’érotisme le plus abouti. Le corps de l’homme est sublimé comme une sculpture sensuelle de chair et d’os. Le grain de la peau, les muscles, la pilosité, le sexe transcendent l’image, magnifiés par une lumière révélant chaque détail.
Dans une interview de Thibaut Wychowanok pour Numéro, Peter Marino dit à propos de Mapplethorpe : “Son travail faisait écho, entre autres, à la révolution sexuelle des années 70, mais sa sincérité le rend éternel. Lorsque vous regardez l’une de ses photographies, vous entrez en connexion avec le sujet – qu’il s’agisse d’un chien ou d’un corps nu. Vous êtes envahi par des émotions profondes. Et ces sentiments humains sont immuables. Robert Mapplethorpe nous permet d’atteindre la vérité des êtres, des choses et du monde. Ses œuvres parlent à notre humanité, à notre capacité de percevoir et de ressentir la beauté.”

à lire aussi : Mapplethorpe et sa photo de l’homme au sexe en vadrouille, une histoire un peu raide par Emmanuel Tellier

XYZ Curated by Peter Marino, jusqu'au 5 mars 2016, galerie Thaddaeus Ropac, 7 rue Debelleyme 75003 Paris.
https://www.ropac.net/exhibition/xyz-curated-by-peter-marino