mardi 1 décembre 2009

Bernard Frize, Oh happy days ! à Miami

Bernard FRIZE Samuel, 2007
Acrylique sur toile 220 x 180 cm
Courtesy Galerie Emmanuel Perrotin

Bernard FRIZE Néolo, 2004
Acrylique et résine sur toile 162 x 130 cm
Courtesy Galerie Emmanuel Perrotin

Bernard FRIZE Odéon, 1999
Acrylique et résine sur toile 160 x 130 cm
Courtesy Galerie Emmanuel Perrotin

Bernard FRIZE Suite Segond, 1980
Laque alkyd-uréthane sur toile 21 x 65 cm
Courtesy Galerie Emmanuel Perrotin

Bernard FRIZE Equivalent (6), 1990
Acrylique et résine sur toile 119 x 118,5 cm
Courtesy Galerie Emmanuel Perrotin

Oh Happy Days ! (du 1.12.2009 au 9.01.2010) à la galerie Emmanuel Perrotin de Miami, présente des œuvres majeures de Bernard Frize réalisées entre 1980 et 2007.

La démarche de Bernard Frize me rappelle celle des artistes du groupe supports-surfaces (Vincent Bioulès, Louis Cane, Marc Devade, Daniel Dezeuze, Noël Dolla, Jean-Pierre Pincemin, Patrick Saytour, André Valensi et Claude Viallat) en 1969, ils déclaraient :
« L'objet de la peinture, c'est la peinture elle-même et les tableaux exposés ne se rapportent qu'à eux-mêmes. Ils ne font point appel à un « ailleurs » (la personnalité de l'artiste, sa biographie, l'histoire de l'art, par exemple). Ils n'offrent point d'échappatoire, car la surface, par les ruptures de formes et de couleurs qui y sont opérées, interdit les projections mentales ou les divagations oniriques du spectateur. La peinture est un fait en soi et c'est sur son terrain que l'on doit poser les problèmes.
Il ne s'agit ni d'un retour aux sources, ni de la recherche d'une pureté originelle, mais de la simple mise à nu des éléments picturaux qui constituent le fait pictural. D'où la neutralité des œuvres présentées, leur absence de lyrisme et de profondeur expressive. »

Bernard Frize travaille sur le processus de création, établit des règles plus ou moins complexes pour créer des tableaux en séries à la façon d'un scientifique qui réalise des expériences dans un laboratoire. Il s'agit d'une analyse profondément attachée à l'essentiel de la technique de production. Le geste ou les goûts esthétiques de l'artiste sont mis de côté au profit d'un raisonnement intellectuel. Le mécanisme de fabrication prime sur le résultat. Pour autant, le résultat n'en demeure pas moins intéressant, créant des jeux d'optiques parfois proches de l'art cinétique, comme dans le tableau Samuel, réalisé au pistolet. Ce tableau donne l'impression au spectateur de voir flou. Notre œil ne peut faire la mise au point, happé par le labyrinthe des couleurs. Celles-ci ne peuvent pas prendre une forme distincte, elles vibrent.
Des œuvres plus anciennes, s'attachent aux réactions chimiques de la peinture. L'artiste réalise en 1980 Suite Segond, un tableau composé à partir des fines pellicules de peintures ayant séché à la surface des pots. En 1990, à travers les œuvres de la série Equivalent, l'artiste applique de l'encre mélangée à de la peinture acrylique sur une toile enduite de résine transparente, celle-ci empêche la toile d'absorber la peinture.
L'œuvre de Bernard Frize me plaît car elle est cohérente, systématique, sans être répétitive. L'artiste invente de nouveaux procédés avec des résultats toujours différents. Par ailleurs, les toiles vieillissent bien et sont intemporelles car elles ne répondent pas à un problème d'ordre esthétique.

1 commentaire:

  1. Vous pouvez trouver un article sur l'exposition Ad Nauseam de Bernard Frize à la galerie Perrotin sur http://blog.paris3e.fr/post/2011/03/23/Bernard-Frize-Galerie-Emmanuel-perrotin

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