lundi 5 décembre 2016

Maurizio Cattelan à la Monnaie de Paris



Not Afraid of Love est l’exposition qu’il ne faut pas manquer au musée de la Monnaie jusqu’au 8 janvier 2017. Elle regroupe les œuvres majeures de la grande star de l’art contemporain Maurizio Cattelan. L’artiste est facétieux mais cela ne l’empêche pas de porter un regard implacable sur le monde et lui même. Statues de cire et animaux empaillés questionnent sur la mort, omniprésente dans l’œuvre de Cattelan. La Nona Ora est emblématique du travail de l’artiste. Elle représente le Pape Jean-Paul II accablé par une météorite, s’accrochant désespérément à sa férule crucifère, gisant sur un immense tapis rouge qui recouvre le Salon d’Honneur. L’œuvre, baptisée d’après l’heure à laquelle le Christ décède sur la croix, est une image puissante, allégorie du poids que représente la fonction et le fardeau qu’il porte. En fin d’exposition, la très célèbre et très chère statue (17 millions de dollars) intitulée Him représente Hitler agenouillé en train de prier. La force de cette œuvre est saisissante. L’expression d’Hitler symbolise parfaitement le nazisme à travers sa haine et sa détermination. On est mal à l’aise face à ce petit homme qui a réussi à engendrer un génocide européen accompagné d’un système concentrationnaire dont la barbarie était le moteur. Pourtant, Hitler était un homme. Alors, on s’intérroge, qu’y avait-il d’humain chez ce criminel ?

La Nona Ora, 1989
Lessico familiare, 1989


We, 2010
All, 2007

Him,  2001
https://www.monnaiedeparis.fr/fr/expositions/maurizio-cattelan

jeudi 24 novembre 2016

Xavier Veilhan représentera la France à la Biennale de Venise


Xavier Veilhan by The Selby in 2010
Communiqué de la galerie :

Artist Xavier Veilhan has been selected to represent France at the 57th Venice Biennale (May 13 - November 26, 2017) with his project Musical Merzbau (working title).

Xavier Veilhan imagines an overall environment that encompasses the entire surface of the pavilion and so altering our perception of it, much in the continuity of his former immersive works The Studio (1993), The Forest and The Cave (both 1998); an installation in a formal vocabulary borrowed from the universe of the recording studio and inspired by Kurt Schwitters’ seminal work, the Merzbau. Like clearings, a few more functional spaces appear for rehearsing, experimenting, mixing or recording. Various musicians from all backgrounds are called upon to activate the structure and turn it into the ideal arena for their creations during the six months of the biennial. In this way Musical Merzbau bears witness to Xavier Veilhan’s ongoing development of exhibition platforms like The Hyperrealist Project (2003), The Glass Wall (2003) or Le Baron de Triqueti (2006), with which he continually questions the concept of the exhibition itself, in his search to somehow extend it. The pavilion becomes a place of fusion between contemporary art and music, in the framework of the Bauhaus and Black Mountain College experiments.

Xavier Veilhan was born in 1963 and lives and works in Paris. Since the 1980s he reinvents statuary and develops a multi-shaped approach between formal classicism and high technology. He has a long-standing interest in the often-evolving exhibition space in which the visitor becomes an active participant and is invited to a new reading of his surroundings. His numerous works in the public space often respond to the same principle. Veilhan cultivates his research with regular musical collaborations with artists like Sébastien Tellier, the band Air or pioneer composer Eliane Radigue. In 2012 he started developing Architectones, a series of interventions in seven major modernist buildings around the world. His interest for architecture rose to a new level in 2014 when he designed the château de Rentilly with architects Bona+Lemercier and scenographer Alexis Bertrand. He has directed two films in 2015 that prolong these spatial explorations: Vent Moderne and Matching Numbers. That same year, the double exhibition Music at Galerie Perrotin, both in New York and in Paris, honored the music producers that shape the sound of our time, a project that wholly nourished the idea of Musical Merzbau and his planned collaborations for the French pavilion.

In charge of ensuring French representation at the Venice Biennales for contemporary art and architecture, the Institut français, agency of the Ministry of Foreign Affairs and International Development, is the producer of the French Pavilion alongside the French Ministry of Culture and Communication.

Musical Merzbau is produced by ARTER, with the participation of We Love Art, the Académie de l’Opéra de Paris and Cité de la musique | Philharmonie de Paris.

Xavier Veilhan sur Alice au pays des arts :
Veilhan at Hatfield, Promenade 2012
Orchestra, 2011, galerie Perrotin
Versailles, 2009

jeudi 23 juin 2016

JR au Louvre + Eva Jospin jusqu’au 28 août 2016


Derniers jours pour aller voir au Louvre l’installation de JR sur la pyramide jusqu’au 27 juin 2016

Invité par « le plus grand musée du monde », JR jette son dévolu sur l’un de ses symboles, la pyramide du Louvre, pour lui faire subir une surprenante anamorphose. JR exerce son art dans la plus grande galerie du monde, l’espace public. Depuis une dizaine d’années, ses collages photographiques monumentaux apparaissent sur les murs des villes aux quatre coins de la planète. « Le plus important, déclare-t-il, est l’endroit où je place mes photos et le sens qu’elles prennent en fonction du lieu. » Son mode d’intervention spectaculaire met en exergue la question du rôle des images à l’ère de leur globalisation et de leur multi-diffusion, de la sphère intime à l’usage de masse.


photographies Alice Benusiglio
Collaboration JR + Liu Bolin, photographie JR ? (facebook)
photographie JR ? (facebook) 
photographie JR ? (facebook)
A voir également dans la Cour Carrée du Louvre, l’œuvre monumentale Panorama

d’Eva Jospin visible jusqu’au 28 août 2016.

Eva Jospin, Panorama, photographie : Outsign.fr 
Eva Jospin, Panorama, photographie : Outsign.fr

samedi 11 juin 2016

L’importance de la calligraphie à travers l’écriture bâtarde


Calligraphie Alice Bénusiglio

Le lien étroit entre calligraphie, typographie et logotype est souvent méconnu. En travaillant sur les écritures du XVIIe siècle, je me suis intéressée à lécriture bâtarde présente sur les célèbres logotypes de la joaillerie Cartier et de lhôtel Ritz. Lécriture bâtarde incarne lâge dor de la calligraphie française du XVIIe .

Louis Barbedor, le plus éminent calligraphe du règne de Louis XIV, a fait lobjet dune grande vénération et inspiré le respect à ses successeurs, en fixant pour des décennies les règles de la financière et de la bâtarde italienne. (cf. Mediavilla)

Ce nest pas un hasard si lécriture bâtarde a su traverser les siècles et incarne encore aujourdhui deux des plus prestigieuses enseignes de la place Vendôme.



L'Art d'écrire, Alfabet François et Alfabet Bâtard, Jean-Baptiste Alais de Beaulieu, 1680
LArt d'écrire, par Alais

Cervantes et les métamorphoses de Don Quichotte au Salon du livre rare

À l’occasion de la Journée mondiale du Livre et du Droit d’Auteur initiée par l’UNESCO, soutenue par le Ligue Internationale de la Librairie Ancienne, était organisée pendant le Salon une exposition consacrée à Miguel de Cervantes Saavedra, l’immortel auteur de Don Quichotte, disparu il y a 400 ans, le 23 avril 1616. Une sélection de documents et objets parmi les plus rares, les plus originaux issus de la collection personnelle de René CLUZEL, ancien membre du SLAM, met en lumière et à l’honneur ce grand auteur espagnol.


L’exposition se présentait en quatre volets :
· un choix d’éditions anciennes et modernes
· la Bibliothèque de Don Quichotte
· des traductions en diverses langues
· quelques « Enfantina » pour faire écho à la thématique de cette année : l’Enfance de l’art.

Etaient exposées notamment deux des plus anciennes éditions espagnoles du Quijote (1607 et 1611) ; los trabajos de Persiles y Sigismonda de 1617 ; la première traduction française complète de 1622 ; l’édition originale italienne des Nouvelles Exemplaires (1626) ; des éditions anglaises illustrées du XVIIIe ; la célèbre édition d’Ibarra (1780) ; une gravure érotique ancienne inédite ; les plus belles éditions illustrées du XIXe (Doré, Johannot, Urrabieta Vierge...) ; des éditions modernes (Lemarié, Dubout, Dali) ; des exemplaires uniques (une suite inconnue de gouaches aquarellées de la fin du XVIIIe) ; la maquette manuscrite et illustrée par Louis Icart (jamais publiée). Ainsi que des assiettes du second Empire ; des plaques de verre peint pour lanterne magique ; des sculptures en bronze ou en bois, des marionnettes, des BD, etc.
Pourquoi un tel engouement pour Cervantes ? Rappelons tout simplement (sans pour autant entrer dans l’exégèse de l’œuvre) qu’il s’agit du père du Roman Moderne mettant en scène le premier « anti-héros ». En espérant que cette exposition incite à lire ou à relire Don Quichotte dont le mythe a insidieusement occulté l’auteur !







Bronze de Pendule du XIXe représentant Cervantes
Lanterne magique et plaques de verre peints du XIXe représentant les aventures de Don Quichotte
www.salondulivrerare.paris

dimanche 5 juin 2016

Salon International du Livre rare, Fonds Patrimonial Jeunesse Heure Joyeuse

Cette année le Fonds Patrimonial Jeunesse Heure Joyeuse était l’invité d’honneur du Salon International du Livre Rare et de l’Autographe. Inaugurée en 1924, la bibliothèque l’Heure Joyeuse fut la première bibliothèque consacrée à la jeunesse en France. Elle a constitué, au fil des décennies, un très riche ensemble de livres pour enfants du 16e siècle à nos jours. Le fonds patrimonial a reçu au fil des années des dons importants provenant notamment d’éditeurs, comme Rageot et François Ruy-Vidal, ou de chercheurs et bibliophiles, comme Jean Glénisson. Le fonds patrimonial Heure Joyeuse se compose aujourd’hui de plus de 80 000 livres, dessins originaux, livres d’artistes et archives, il a rejoint la médiathèque Françoise Sagan lors de son ouverture en mai 2015. Consultable sur place, il dispose d’une salle spécifique, ainsi que d’un fonds de référence spécialisé sur la littérature pour l’enfance et la jeunesse en prêt, accessible à tous. La médiathèque Françoise Sagan fait partie du réseau des bibliothèques de la Ville de Paris, soit 58 bibliothèques de prêt et 16 bibliothèques patrimoniales et spécialisées, représentant ainsi le réseau des bibliothèques le plus important de France. Les axes forts qui structurent le fonds patrimonial Heure Joyeuse ont été mis à l’honneur au Grand Palais à travers des abécédaires, livres en tissu, livres à système, livres d’artistes, de coloriage, albums soviétiques, sans oublier un focus sur les ouvrages numérisés.









www.salondulivrerare-edition-2016

dimanche 15 mai 2016

Librairie Paul Jammes au Salon du Livre rare et de l’Autographe, Paris 2016.


Voici un aperçu de quelques beaux livres présentés au salon du livre rare par la librairie Paul Jammes.

Livre minuscule, LA FONTAINE, Fables, Paris, Deberny, 1850.


Jean DESMARETS de SAINT-SORLIN. Les morales d’Epictete de Socrate de Plutarque et de Seneque.
Au Chasteau de Richelieu. De l’imprimerie d’Estienne Migon, 1653.
Livre composé en “petite sedanaise” (Jean Jannon de Sedan) 
Cornelius BOISSENS, Promptuarium, première édition du livre du grand calligraphe hollandais, vers 1594.
Boissens est l’un des plus grands calligraphes hollandais, d’une époque et d'un pays où la calligraphie était un art hautement apprécié.

Il a publié trois livres d’écritures, celui-ci, qui est le premier, le Grammatographices en 1605 et les Exemplaren de 1617.”
Gerardus DE ROO, Annales (histoire de la famille de Habsbourg), 1621

Louis LUCE. Essai d’une nouvelle typographie ornée de vignettes, fleurons, trophées, filets, cadres et cartels inventés,
dessinés et exécutés par L.Luce, graveur du roi, pour son Imprimerie Royale.
“ Les caractères de Luce sont composés d’un romain qui fut mal accueilli à l’époque et n'eut aucun emploi, car il n’avait ni la lisibilité des types de Fournier ni la modernité des romains du roi de Grandjean. En revanche, son italique fut mieux reçue “ mon italique, dit-il, se rapproche beaucoup de lécriture bâtarde, par un supplément adapté à chaque caractère des italiques rondes ”. Mais la partie essentielle de son œuvre réside dans ses ornements à combinaisons employés avec un grand succès dans l’établissement royal puis impérial. Les armoiries du titre par exemple sont formées de sept éléments différents et interchangeables. Il sagit du répertoire complet de ses œuvres. L’ensemble de cette fonderie a été acheté par le roi pour la somme de cent mille livres.”







Bible de Robert Ier Estienne, précieux exemplaire ayant servi de lectionnaire dans l’abbaye de Saint-Didier, 1532.
Détail de la Bible de Robert Estienne, lettrine et annotations.


À lire un autre article sur la librairie : “Gloire à l’Imprimerie”.
www.librairiejammes.com