mercredi 23 mars 2016

L’art plus fort que la terreur : Kin No Kokoro de Jean-Michel Othoniel.



Jean-Michel Othoniel, Kin No Kokoro, photographies ©Koichiro MATSUI 
L’art est plus fort que l’obscurantisme et la haine. Kin No Kokoro, la sculpture monumentale de Jean-Michel Othoniel installée de manière permanente dans le Mohri Garden à côté du Mori Art Museum le prouve. Tokyo est en ce moment entourée de cerisiers en fleurs. Un moment magique de l’année que les japonais nomment Hanami.

lundi 14 mars 2016

La librairie Paul Jammes “Gloire à l’Imprimerie”

Librairie Paul Jammes, livres rares et anciens, 3 rue Gozlin, Paris VI
Vitrine de la librairie Paul Jammes, Gloire à l’Imprimerie, Les Estienne
Vitrine de la librairie Paul Jammes, Gloire à l’Imprimerie, l’Imprimerie royale
Vitrine de la librairie Paul Jammes, Gloire à l’Imprimerie, l’Imprimerie royale
Photographies : Alice Bénusiglio
La sublime librairie Paul Jammes présente dans ses vitrines un florilège de livres précieux édités par l’Imprimerie royale et les imprimeurs Estienne. Libraire de livres anciens comme ses parents, collectionneur passionné, éditeur et historien de la photographie, André Jammes est également l’auteur d’ouvrages sur les techniques d’impression, la typographie, la calligraphie et de travaux sur les papiers dominotés. Il met en lumière à travers “Gloire à l’Imprimerie” l’humanisme de la Renaissance avec une Bible et des ouvrages scientifiques édités pas Les Estienne. La famille Estienne, famille d’imprimeurs, est originaire de Provence et s’installa à Paris à la fin du XVe siècle. Vers 1505, elle s’installe à Paris, dans le quartier Saint-Jacques. Cette famille illustre, résume en elle seule, l’érudition et la science grammaticale de XVIe siècle. cf. Wikipédia.
La seconde vitrine expose des joyaux de l’Imprimerie royale avec notamment le livre des Médailles sur les principaux événements du règne de Louis le Grand, cet ouvrage magistral entièrement dédié à la gloire de Louis XIV, a nécessité le savoir-faire des meilleurs artisans du royaume. Une nouvelle typographie royale fut spécialement créée : le caractère Romain du Roi.

Librairie Paul Jammes, Médailles sur les principaux événements du règne entier de Louis le Grand
André Jammes précise dans l’avant-propos du livre Le romain du Roi, la typographie au service de l’État, 1702-2002 :
“Une telle production ne pouvait être laissée au hasard de l’inspiration d’un « artisan-artiste » et c’est une commission, véritable petite académie typographique qui statua sur les formes que devaient prendre les nouveaux types,  « les romains du roi », gravés par Grandjean. Cette entreprise est sans équivalente dans l’histoire de l’imprimerie, néanmoins, la nature de certaines discussions qui nous sont parvenues, grâce à ces documents manuscrits, peut nous éclairer sur les problèmes généraux qui se sont posés aux typographes de tous les temps. Les travaux de ce comité scientifique avaient pour but principal le renouvellement de la typographie de l’Imprimerie royale afin de conduire à bien l’impression des Médailles sur les principaux événements du règne de Louis le Grand. Un conseil d’érudits, la « Petite Académie », préfiguration de l’Académie française, procédait au choix des sujets des médailles, des textes historiques et des devises ainsi que des inscriptions à graver sur les médailles qui devaient être reproduites dans le livre. Parallèlement à la Petite Académie, un comité de « techniciens », qui plus tard seront intégrés à l’Académie des sciences, était chargé de décrire les arts et métiers en commençant par l’imprimerie. C’est ce comité scientifique qui sera élargi et présidé par l’abbé Bignon qui décidera des formes que les nouvelles lettres devront adopter. Membres de la commission Bignon :
– L’abbé Bignon (1662-1743) organise et réforme les académies. Auprès de cet abbé travaillent cinq personnages :
– Gilles Filleau Des Billettes (1634-1720) est technologue et travaille à la description du métier d’imprimeur.
– Jean Truchet, en religion le Père Sébastien (1657-1729) est savant, mathématicien et technologue.
– Jacques Jaugeon (1646-1724) est technologue, attaché à la description des arts du livre. Il sert de secrétaire à la commission.
– Louis Simonneau (1654-1727) est graveur sur cuivre. Il joue un rôle essentiel dans l’élaboration du grand livre des Médailles, il grave les encadrements dessinés par Bérain. Son rôle dans l’élaboration des caractères royaux est difficile à déterminer, mais il est certain que la gravure sur cuivre, et notamment les livres entièrement gravés, à l’imitation des manuscrits, ont exercé une influence sur les décisions esthétiques du comité Bignon ; Simmoneau a pu se faire l’avocat de cette tendance novatrice.
– Jean Anisson (-1721) est libraire imprimeur. Il est nommé à la tête de l’Imprimerie royale et appartient à une très puissante dynastie d’imprimeurs. Son expérience sera sans doute déterminante lors des arbitrages, entre les théoriciens de la construction des lettres et les praticiens liés aux contraintes de l’atelier.
– Philippe Grandjean (1665-1714) est graveur de poinçons. Il doit se plier aux exigences de Bignon et des membres de la commission, pour qui il exécute de nombreux essais et variantes de caractères, avant l’adoption des formes définitives. Doué d’un talent remarquable, on lui doit l’essentiel du succès des romains du roi, sans qu’il soit possible d’évaluer les limites de la liberté dans laquelle il pouvait exercer son habilité.”
Librairie Paul Jammes. Antoine Benoist, Portraits de Louis le Grand suivant ses âges (1720?). Gravure réalisée par Charles Louis Simonneau l’aîné.
Librairie Paul Jammes, Louis Luce, Épreuve du premier alphabeth droit et penché, Paris, Imprimerie royale, 1740.
In-32 de 8 ff. Reliure de l’époque maroquin rouge, tranches dorées.
“C’est le plus petit caractère gravé en France à cette époque. Il est diminué d'un tiers par rapport à la sedanaise gravée vers 1625 par Jean Jannon à Sedan. Cet exploit ne sera renouvelé que par William Pickering vers avec son caractère «diamond» et par Henri Didot au milieu du siècle suivant. Les ornements gravés par Luce sont composés de différentes pièces ou morceaux qui peuvent s'arranger de plusieurs façons. Louis Luce est resté au service de l’Imprimerie royale jusqu'à sa mort en 1774. En 1771, il a publié son Essai d'une nouvelle typographie. Ce spécimen de format très réduit (10,5 x 6,8 cm) contient non seulement les nouveaux carctères, mais la collection des cadres, filets et ornements. Le premier et le dernier feuillet en forme de couverture décorée montrent ces nouvelles vignettes de fonte.” extrait du livre Collection de spécimens de caractères 1517-2004 édité par la Librairie Paul Jammes et les Éditions des Cendres.

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