vendredi 30 septembre 2011

Xavier Veilhan, Orchestra

Orchestra est une exposition regroupant des œuvres hétéroclites de Xavier Veilhan. L'artiste fait toujours référence à la statuaire, au monument, à l'histoire de l'art (référence à Calder à travers ses Stabiles, ou à Soto avec Les rayons). L'exposition Versailles était tellement magistrale et émouvante qu'Orchestra semble un peu décousue et moins cohérente. Néanmoins certaines œuvres retiennent l'attention pour leur étrangeté (L'oiseau avec ses boules de liège suspendues à l'intérieur de lui) ou les sculptures Alice et Marine pour leur conformité au modèle, véritables empreintes en 3 dimensions réalisées à l'aide des nouvelles technologies, effaçant ainsi l'empreinte manuelle de l'artiste.

Xavier Veihan, L'oiseau, 2011
Carbone, acier, liège, fil, médium, peinture polyuréthane
galerie Emmanuel Perrotin

Xavier Veilhan, Marine, 2011
Bronze, acier, peinture polyuréthane
galerie Emmanuel Perrotin


Xavier Veilhan, Alice, Arbre n°4 et n°5, 2011
Arbre : bois, peinture à l'huile, acrylique
Alice : Bronze peinture epoxy
galerie Emmanuel Perrotin

mercredi 28 septembre 2011

Jean-Pierre Raynaud à la galerie Laurent Strouk


La galerie Laurent Strouk expose prochainement (du 13 octobre au 12 novembre) le travail de Jean-Pierre Raynaud sur ses thèmes fétiches du totem et du panneau. Communiqué de l'exposition :

RAYNAUD, LE MENTAL MONUMENTAL

Raynaud est un artiste en éternel mouvement dans un art perpétuel du présent. Sérial détourneur, il désigne, consigne, assigne et signe.
Neutraliser, lisser, vivre l’absence, il conjugue la disparition, ressent le manque et l’étouffe d’une intense perfection sans faille. Mélange d’archétypes et d’objets simples, la communication de Raynaud s’est signalée au monde, immédiate, méthodique et puissante.
Chaque œuvre est une bataille rangée, une prise de position déterminée aux scandaleuses préoccupations profondes, à la conscience inquiète d’un intime déchirement, d’un talent extrême, compulsif, tragiquement amusé, ne voulant rien inventer, observateur sondeur fasciné de l’existant, de l’actualité et de ses symboles, d’une époque bouleversée et de ses restes supposés ou réels, digérés dans son implacable symbolique.
Collages, coins, cuves, fûts, niches, panneaux, épures, fragments, radiographie, fers, crochets, tessons, couronnes d’épines ou sélection de fleurs sectionnées, tout est si éphémère mais irrémédiablement dompté, compté, mesuré, intégré, dans un temps indéfini, infléchissement en devenir.
Depuis toujours, il envisage avec ferveur, envergure et austérité d’inattendues reconversions à grande échelle, installations d’esthète géomètre, prises de possessions démentielles d’endroits possiblement gérables, transposables, recouvrables, voire habitables.
Raynaud ne cache rien et depuis près de cinquante ans trouve l’intégrité de gérer son œuvre dans le temps, puisant dans un catalogue d’éléments ordinaires à charge de décharges, triés, adaptés et organisés.
Innocence, bonheurs des réminiscences enfantines, la transgression vibre aussi de cette liberté là, innée et incontestable.
Il anticipe et participe, ose la pureté, la forme originelle, l’idéal artistique avant toute autre considération, totems d’un champ d’action spatiotemporel défriché, gagné, sauvé, imposé par nécessité faisant loi, signalétique en définitive éviction d’ordinaires banalités et redites. Van Gogh, Gauguin, Monet…, tous s’invitent, s’inventent dans cette concrétisation magistrale, intercèdent pour mémoire, subliminales conjonctions audacieuses chocs, panel de panneaux chics et synthèses absolues. Plus que tout autre, Picasso attire, inspire, respire, formidable hommage d’ermite au dernier mythe.
Ses pots à fleur, fétiches récurrents déflorés, parés d’or ou de couleurs métalliques, icones précieuses auto appropriées teintées d’autobiographie, se vivent sculptures charpentées, divinités à adorer, séductrices pink, autoportraits intimés, métaphores structurées…


maison de Jean-Pierre Raynaud à Barbizon
photographies : galerie Laurent Strouk