Peau de buffles sur structure en acier et résine
Courtesy galerie Kamel Mennour, Paris.
Courtesy galerie Kamel Mennour, Paris.
À l’intérieur d’une immense arche déchirée et calcinée, une communauté d’animaux part à la dérive dans la chapelle des Petits-Augustins. Cette installation extraordinaire et magistrale est bouleversante. Il s’en dégage un profond sentiment tragique. L’œuvre présente un échantillon du règne animal dont l’homme est exclu. Les animaux apparaissent en détresse, flottant vers un avenir incertain. Certaines bêtes sont mortes, une girafe gît au beau milieu du pont, d’autres sont complètement calcinées, à la renverse, d’autres survivent tant bien que mal pour aller je ne sais où.
Cette mise en scène apocalyptique est sublimée par la chapelle, datant de la Reine Margot, foisonnant de chefs d’œuvres et copies de la Renaissance et du Moyen-Age. Les œuvres se répondent les unes aux autres et forment une symbiose mystique. La copie de Xavier Sigalon représentant Le jugement dernier d’après l’original de Michel-Ange à la chapelle Sixtine est en parfaite adéquation avec l’Arche 2009. Quels seront les élus et les damnés ? Y aura-t-il des rescapés ? le bébé crocodile voulant s’échapper des pattes de l’éléphant survivra t-il ? Le travail du déluge et de la mort l’emportera t-il ? toutes ces questions tourbillonnent au dessus de l’arche, posée comme une énigme au milieu de la chapelle.
Comme le précise Jean de Loisy « Huang Yong Ping revient ainsi sur une de ses obsessions essentielles, celle de la destruction des sociétés par elles-mêmes, qui fût le sujet de quelques-unes de ses œuvres comme «Théâtre du monde» ou «Péril jaune» dans lesquelles des groupes d'insectes rassemblés dans une cage, dont la forme évoquait les dispositifs carcéraux du classicisme, incapables de cohabiter se dévoraient les uns les autres. (…)L'arche de Huang Yong Ping transporte la vie mais aussi la violence fondamentale de toute organisation sociale. Par ce message pessimiste, l'artiste retourne l'idée même de l'histoire sur laquelle il se fonde. Il disjoint l'alliance entre Dieu et les hommes. Aucune punition céleste n'a frappé l'arche, seule la violence inhérente à la vie collective est à l'origine de la barbarie mise en scène par l'artiste. »
Cette œuvre grandiose, aussi noire qu' éblouissante, est visible jusqu'au 3 décembre à la Chapelle des Petits-Augustins de l'Ecole nationale supérieure des beaux-arts.
Huang Yong Ping
Arche 2009
du 23 octobre 2009 au 3 décembre 2009
Chapelle des Petits-Augustins
14, rue Bonaparte
75006 Paris
Huang Yong Ping
Caverne 2009
du 23 octobre 2009 au 19 décembre 2009
Galerie Kamel Mennour
47, rue Saint-André des Arts
75006 Paris
Arche 2009
du 23 octobre 2009 au 3 décembre 2009
Chapelle des Petits-Augustins
14, rue Bonaparte
75006 Paris
Huang Yong Ping
Caverne 2009
du 23 octobre 2009 au 19 décembre 2009
Galerie Kamel Mennour
47, rue Saint-André des Arts
75006 Paris