vendredi 5 mars 2010
Novembre. Nouveau magazine sur l'art et la mode. Florence Tétier et Maxime Büchi.
www.novembremagazine.com
Le magazine L'Officiel de la mode consacre un hors-série à Alexander Mc Queen
L'Officiel de la mode et de la couture de Paris hors série est actuellement en kiosque
jeudi 25 février 2010
Gosse de Peintre, Beat Takeshi Kitano à la Fondation Cartier
Acrylique sur carton, 73 x 103 cm © Office Kitano Inc.
Exposition Beat Takeshi Kitano, Gosse de peintre,
Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris, 11 mars – 12 septembre 2010
Après avoir invité en 2007 le cinéaste David Lynch à réaliser une exposition magistrale présentant son univers angoissant et fantastique à travers ses croquis, ses photos, ses peintures et ses décors ; la fondation Cartier a la bonne idée d’inviter Takeshi Kitano.
Ce dernier a accepté l’invitation du directeur de la fondation, Hervé Chandès, qui a su le convaincre suite à de multiples échanges. Takeshi Kitano ne veut pas institutionnaliser son art. Cette exposition sera donc particulière : elle s’adressera aux enfants et aux adultes, elle sera conçue comme une gigantesque installation ludique et attractive.
Takeshi Kitano est LE cinéaste dont j’allais voir systématiquement les films pendant mon adolescence. Jugatsu, A Scene at the Sea, Sonatine, Kids Return et Hana-bi m’ont profondément marquée. Kitano est un personnage aux multiples facettes : comique, acteur, animateur, réalisateur, peintre, écrivain. Un artiste sérieux qui ne se prend pas au sérieux. J’aime ce réalisateur inclassable, violent et doux, farceur, irrévérencieux, pouvant être vulgaire et poète à la fois. Au Japon, il est une star très populaire, surtout connu comme comique et animateur télé. Il commença à vingt-cinq ans avec Kiyoshi Kaneko formant le duo The Two Beats (d’où son pseudonyme Beat Takeshi). Le duo devint très populaire et médiatique, les comiques ont alors été engagés pour animer un talk-show à la télévision.
À l’image du cinéaste, l’exposition promet d’étonner : « En créant Gosse de peintre, un projet kaléidoscopique dont la dimension autobiographique est évidente, Beat Takeshi Kitano prend à contre-pied les principes mêmes de l’exposition. Invitant les visiteurs à interagir et participer, il transforme le musée en parc d’attractions dans lequel il fait entrer tous les mondes de Beat Takeshi Kitano. La culture populaire et la réflexion scientifique, l’imaginaire, la satire, la tradition, la pédagogie, le beau et le kitsch s’y côtoient en un ensemble à la fois hétéroclite et complémentaire. » (extrait du dossier de presse). Attractions, vidéos et peintures seront donc au rendez-vous, bien loin des conventions du musée. Les peintures seront exposées pour la première fois, avec notamment les sublimes dessins représentant des créatures hybrides entre animaux et fleurs que l’on voit dans Hana-bi. Des vases qui s’inspirent de ces êtres étranges ont été spécialement réalisés à Venise pour les accompagner dans cette exposition.
Gosse de Peintre, Beat Takeshi Kitano
Du 11 mars au 12 septembre 2010
La fondation Cartier
261 bd Raspail
75014 Paris
La fondation Cartier
TakeshiKitano.net
wikipédia
Au-delà du réel. Galerie Jérôme de Noirmont
Sérigraphie en couleur sur papier, 188 x 146 cm
Edition à 3 exemplaires et 1 épreuve d´artiste
© Valérie Belin. Courtesy Galerie Jérôme de Noirmont, Paris.
La galerie Jérôme de Noirmont présente actuellement l’exposition au-delà du réel. Celle-ci regroupe les œuvres anciennes ou nouvelles des artistes suivants : Valérie Belin, George Condo, Fabrice Hyber, David Mach et Bettina Rheims. Les œuvres sont sélectionnées en fonction du thème de l’exposition. Elles ont comme point commun la transcendance ou la transfiguration de la réalité.
Dans cette exposition de groupe, les travaux de trois artistes m’ont particulièrement attirée.
Valérie Belin, dont l’œuvre spectaculaire, Têtes couronnées #1 donne l’impression de voir trouble grâce à la superposition de trois clichés imprimés en sérigraphie. Cette photographe joue sur la perception du spectateur, ses modèles vivants ressemblent à des poupées et ses mannequins artificiels semblent bien vivants comme en attestent les deux photographies exposées extraites des séries Mannequins de 2003 et Modèles de 2006. Malheureusement, aucune photographie de la série des Michael Jackson de 2003, qui dans le genre transcendait admirablement la réalité.
David Mach, sculpteur atypique, utilise des matériaux peu fréquents : des cintres ou des allumettes avec lesquels il représente ses icônes contemporaines. On peut ainsi reconnaître Che Guevara, Lenine et Mao en allumettes sur des piédestaux. L’utilisation de ce matériau éphémère fragilise ces icônes ancrées durablement dans nos mémoires collectives les révélant ainsi d’une autre manière.
Bettina Rheims, photographe célèbre est également exposée à travers trois anciennes séries bien connues : Animal (1982,1983), Modern lovers (1989,1990) et Les Espionnes (1991). On apprécie toujours de revoir ses photographies.
Au-delà du réel
jusqu'au 23 Mars 2010
Galerie Jérôme de Noirmont
36 avenue Matignon
75008 Paris
vendredi 19 février 2010
Pierre Molinier. Exposition à la galerie Kamel Mennour
Collage, photographie noir et blanc, 27 x 22.5 cm
© Pierre Molinier. Courtesy galerie Kamel Mennour, Paris.
Collage, photographie noir & blanc, 10 x 13 cm.
© Pierre Molinier. Courtesy galerie Kamel Mennour, Paris.
Photomontage, photographie noir et blanc, 17 x 22.5 cm.
© Pierre Molinier. Courtesy galerie Kamel Mennour, Paris.
Collage original définitif de Méditation vampirique, planche 41 du Chaman et ses créatures
Collage, photographie noir et blanc, 23,5 x 17,5 cm.
© Pierre Molinier. Courtesy galerie Kamel Mennour, Paris.
Collage, photographie noir & blanc, 12 x 8,5 cm.
© Pierre Molinier. Courtesy galerie Kamel Mennour, Paris.
La galerie Kamel Mennour présente une série inédite de photomontages et objets de l’artiste excentrique Pierre Molinier (1900 –1976). Provocateur, obsédé sexuel et jouisseur invétéré, l’artiste est connu pour ses tableaux, ses photomontages et ses autoportraits érotiques à travers lesquels il se travestit. La vision de Molinier est singulière, surréaliste et surprenante, parfois lugubre. La représentation kaléidoscopique du corps ainsi que son goût pour les jambes (qu’il multiplie sans cesse), le travestissement, l’androgynie, l’anonymat, le masque révèlent une esthétique à part entière reconnaissable au premier coup d’œil. Ses objets personnels, présentés dans une vitrine et une installation, sont dédiés à son culte pour le fétichisme et l’érotisme. Une panoplie dont il se servait pour ses mises en scène érotiques. Son art faisait partie intégrante de son mode vie, souvent jugé comme scandaleux.
Pierre Molinier. Collages et photomontages inédits.
Du 11 février au 6 mars 2010.
Galerie Kamel Mennour
47 rue Saint André des arts
75006 Paris
le communiqué de la galerie
galerie Kamel Mennour
les presses du réel
jeudi 18 février 2010
Animal, exposition au musée des Arts décoratifs
© Les Arts Décoratifs. Photo : Jean Tholance
© Les Arts Décoratifs. Photo : Jean Tholance
Chine © Les Arts Décoratifs. Photo : Jean Tholance
Animal est un thème riche, une source d’inspiration infinie pour les créateurs, designers et artistes. Cette exposition présente l’animal au sens large du thème, à travers sa mythologie, sa symbolique, la relation complexe homme/animal (la domination, le miroir, le fantasme). Elle nous permet d’apprécier les pépites du fonds des Arts décoratifs. La sélection des pièces concernant la mode est particulièrement réussie. On retiendra notamment une petite cape bleue en plumes de coq, des escarpins de Benoît Méléard pour Jérémy Scott, un chapeau Esther Meyer en faisan recomposé, un manteau à collerette pour chien Vivienne Westwood, des bottines de Martin Margiela, une ancienne coiffe chinoise fabuleuse, un manteau et un casque en peau d’autruche Balmain, une veste en fausse fourrure Jean-Charles de Castelbajac ou encore ce manteau Dior extravagant en ours polaire avec (pauvre bête !) une patte de l’animal encore apparente. Passionnée par la mode, j’ai retenu ce vestiaire extraordinaire mais les arts de la table, le design et la publicité sont également richement représentés. L’aspect hétéroclite de cette exposition fait tout son charme. Des chefs d’œuvre peuvent côtoyer une campagne de publicité amusante ou des jouets tout en changeant d’époques et de styles avec aisance. Enfin, pour finir en beauté la visite, l’espace l’animal mon héros nous rappelle toutes les bêtes que nous avons aimées ou détestées pendant l’enfance : les Tortues Ninga, les bisounours, le cochon Nafnaf, Donald, petit ours brun, Babar, Max et les Maxi-monstres, etc.
Animal
Du 18 mars 2010 à novembre 2011
Musée des Arts décoratifs
107, rue de Rivoli
75001 Paris
Les Arts décoratifs
mercredi 17 février 2010
Khalil Joreige et Joana Hadjithomas, Is There Anybody Out There ?
Tirages lambda contre-collés sur aluminium. 8x50x36 cm
Courtesy In situ Fabienne Leclerc, Paris
Khalil Joreige et Joana Hadjithomas, deux réalisateurs plasticiens libanais, travaillent ensemble depuis une dizaine d’années. Ces cinéastes avaient été remarqués à Cannes en 2008 dans la sélection Un certain regard pour le film I want to see you, tourné avec Catherine Deneuve et Rabih Mroué parcourant le Liban pendant la guerre.
La galerie In situ/Fabienne Leclerc présente actuellement à travers l’exposition Is There Anybody Out There ? le travail de ces deux artistes vidéastes. Ils posent leur regard de plasticien, bien loin des conventions, sur leur pays en guerre et sa capitale Beyrouth. Des films et des installations photographiques nous plongent dans l’empreinte de la guerre, l’histoire et sa disparition. Les artistes préfèrent suggérer plutôt que montrer, comme dans le film Barmeh/Rondes (2001) ou Rabih Mroué en conducteur inquiétant, commente le paysage que nous ne voyons jamais et hante les rue de Beyrouth alors que se développe le projet de la reconstruction. La série impressionnante de photographies Faces (2009) nous présente les visages altérés des martyrs de la guerre en train de s’effacer dans l’anonymat.
Khalil Joreige et Joana Hadjithomas
Is There Anybody Out There ?
Du 21 janvier au 13 mars 2010
La galerie In situ/Fabienne Leclerc
6 rue du Pont de Lodi
75006 Paris
à lire aussi critique de Benjamin Bianciotto (parisart)
hadjithomasjoreige.com
jeudi 11 février 2010
je pleure ALEXANDER MC QUEEN
Alexander Mc Queen, immense génie de la mode, a mis fin à ses jours. Il n'avait que quarante ans et laisse derrière lui une œuvre éblouissante. Chaque défilé faisait preuve d'une inventivité débridée, baroque, onirique et sophistiquée à l'extrême. C'était l'excellence même. Je pleure ce génie et sa douleur.
Collaboration avec Bjork pour l'album HOMOGENIC
Article (extrait) publié dans Le Monde écrit par Véronique Lorelle
Créateur de génie
La prochaine collection féminine d'Alexander McQueen devait être présentée durant la semaine du prêt-à-porter, à Paris, le 9 mars. Saison après saison, le styliste britannique avait fait de son défilé l'un des plus courus de la capitale française. Créateur de génie, né dans une famille londonienne modeste - son père était chauffeur de taxi -, il savait pimenter la semaine de la mode parisienne par ses prestations scéniques hors norme. Son talent de la coupe, allié à son art de la provocation, transformait chaque présentation de sa collection en un spectacle inédit, digne d'un label haute couture.
Son défilé de 2004, une parodie du film de Sidney Pollack On achève bien les chevaux, avec des danseurs au bord de l'épuisement, a été classé parmi "les plus beaux défilés de 1970 à nos jours" par l'historien de la mode Olivier Saillard, dans son récent ouvrage Histoire idéale de la mode contemporaine (Textuel, 2009). Il s'en dégageait une "énergie cruelle" jetée "en pleine face des journalistes de mode sidérés", précise notamment l'auteur.
Alexander McQueen a bien d'autres défilés-provocations à son registre. Vêtements tachés de sang, collection déchirée sur le thème "Viol dans les Highlands" ou mannequin handicapée aux bottines de bois... Au-delà d'une simple collection de vêtements, le styliste dénonçait la vanité de la condition humaine et la futilité de la mode.
Il était capable de lancer ses mannequins au milieu de zèbres, de buffles et d'éléphants empaillés, de sortir saluer son public en costume de lapin Bunny. Ou de convoquer tout son monde au milieu de loups sous les voûtes de la Conciergerie. "J'utilise les choses que les gens cachent, la guerre, la religion, le sexe, et je les force à regarder. Mes shows sont toujours autobiographiques", confiait-t-il, en 2005, à l'hebdomadaire Le Point.
Epoustouflante, sa création exprimait tout à la fois un talent de couturier et un mal-être récurrent. On y trouvait des références baroques et un peu terrifiantes comme Jack l'Eventreur, l'univers de Dante ou celui des sorcières de Salem, pendues, à la fin du XVIIe siècle, dans le Massachusetts, et dont il prétendait descendre en ligne directe. Une atmosphère sombre qui marquait aussi l'allure de son premier parfum, Kingdom : le flacon emprunte la forme d'un organe éventré sur toute sa longueur qui laisse voir le jus au travers de parois rouges. "J'exorcise mes fantômes", avait-t-il coutume de dire.
Comme il y eut une génération de créateurs belges très féconde pour l'industrie du vêtement (Ann Demeulemeester, Dries van Noten, Martin Margiela...), Alexander McQueen fait partie de cette avant-garde de la mode britannique que l'on a appelée à la rescousse de grandes griffes parisiennes. A l'âge de 27 ans, en 1996, il est catapulté, crâne rasé et allure de rappeur, à la tête de la maison de haute couture Givenchy (Groupe LVMH), où il succède à son compatriote John Galliano, recruté comme directeur artistique de Christian Dior. A la même époque, la toute jeune Stella McCartney, fille d'un ex-Beatle, est chargée de redonner des couleurs à maison Chloé, à Paris. Le drapeau britannique flotte sur le triangle d'or.
Tous trois ont usé leurs jeans sur les bancs de la plus grande institution de mode en Grande-Bretagne, la Saint Martin's School of Arts. Mais Alexander McQueen n'est pas du sérail. Né dans un quartier ouvrier de Londres sous le signe du poisson (tatoué sur son épaule), ce cadet de six enfants est, avant tout, un autodidacte. Apprenti à 16 ans, notamment chez Andersen et Sheppard, deux prestigieux tailleurs de Savile Row, il apprend son métier sur le tas.
Carrière fulgurante
A 20 ans, il travaille pour le couturier japonais Koji Tatsuno, puis pour Roméo Gigli à Milan et revient en Grande-Bretagne avec l'intention d'enseigner à la Saint Martin's School. Là, on lui propose de passer un master, ce qu'il fera. Il sortira de ce haut lieu de la mode gratifié d'un Award du design. S'ensuit une carrière fulgurante. Entre autres nombreux signes : Alexander McQueen a habillé le prince Charles et reçu la distinction de "créateur de mode britannique de l'année" quatre fois entre 1996 et 2003.
En 2000, il entre dans le giron du groupe Gucci (PPR), qui lui offre l'opportunité de développer sa marque propre. Depuis, sa griffe, comme d'ailleurs celle de Stella McCartney, comptait parmi les fleurons de PPR, en termes de créativité et de potentiel de développement. Mais le personnage entretenait, la plupart du temps, le mystère, refusant la plupart des demandes d'entretiens. "Je suis trop timide, mes vêtements parlent pour moi", a-t-il confié un jour.
S'inspirant de la mode de la rue, en particulier du "bumster", ou pantalon taille basse, il fut le premier, en 2005, à avoir fait défiler des modèles aux vêtements arrêtés à la limite vertigineuse des fesses et du pubis.
On ne sait pas si le décès d'Alexander McQueen va conduire à l'annulation du prochain défilé de la marque, prévu à Paris, le 9 mars, lors de la Semaine du prêt-à-porter automne-hiver 2010-2011. Le groupe PPR a seulement déclaré ne pas vouloir faire de commentaire sur les circonstances du décès du créateur, par respect pour sa famille.
En revanche, ses confrères et amis ont salué un révolutionnaire de la mode qui a influencé toute une génération de stylistes. Alexander McQueen restera à la fois comme l'artisan d'une esthétique très couture et un chahuteur de "l'establishment", l'anti-politiquement correct, dans la lignée de Vivienne Westwood (ce qui ne l'a pas empêché de recevoir, en 2004, la distinction de "Commander of the British Empire").
Il avait pour compagnon le cinéaste George Forsyth, avec lequel il s'était uni, à Ibiza, en 2000, avec comme demoiselle d'honneur Kate Moss.
mardi 9 février 2010
Sylvie Guillem : sur le fil. Françoise Ha Van Kern
Je ne saurais que trop recommander le documentaire Sylvie Guillem Sur le fil diffusé hier soir sur Arte. Nous sommes plongés dans les traces d’une étoile filante, aussi virtuose que modeste, travaillant avec les meilleurs chorégraphes à travers le monde. Un accent est porté sur la préparation du spectacle Eonnagata qui marque les retrouvailles de Sylvie Guillem et du chorégraphe Russell Maliphant, accompagnés et mis en scène par Robert Lepage. On découvre aussi la complicité de l'étoile avec le chorégraphe Akram Khan. Petit détail, toujours agréable pour les passionnés de mode, un bref passage dans le film est consacré à la préparation des costumes dans les ateliers d’Alexander Mc Queen (mon créateur chéri !).
interview de Sylvie Guillem
SylvieGuillem.com
le documentaire est encore visible pendant 7 jours à ce lien :
arte + 7
fiche technique :
Année de réalisation : 2009
Auteur : Françoise Ha Van Kern, Dominique Frétard
Réalisation : Françoise Ha Van Kern
Durée : 85min.
Diffusion : Haute définition
Cryptage : En clair
Genre : Docu-info - Art
Origine : France
dimanche 7 février 2010
Pierre Molinier. Collages et photomontages à la galerie Kamel Mennour.
© ADAGP / Pierre Molinier.
Courtesy Kamel Mennour, Paris
En 2000, la galerie Kamel Mennour avait proposé une rétrospective Pierre Molinier et publié un catalogue à cette occasion. En 2005 une seconde exposition, plus intimiste, était organisée autour de la publication des écrits de l’artiste, Je suis né homme-putain. Cette troisième exposition accompagne le livre de Jean-Luc Mercié, une monographie de 400 pages, publiée conjointement avec Les presses du réel. L’ouvrage analyse les procédés, retrace la genèse des photomontages et propose une nouvelle biographie établie à partir des correspondances inédites.
Pierre Molinier est un inconnu de notoriété mondiale. Pas un livre, pas une exposition sur le corps, la confusion des genres et les dérives du sexe où ne figure quelque œuvre de celui dont André Breton saluait le «génie» dans un texte mémorable de1956.
Son travail reste pourtant peu accessible : certains tableaux n’ont jamais été montrés et seul un maigre corpus de 160 tirages a été publié. Or, les archives du peintre ont permis de mettre au jour un ensemble beaucoup plus important : nombreuses épreuves de travail en vue des photomontages définitifs, tirages d’étape offerts aux amis, mais aussi carnets intimes, notes et courriers personnels. Des liens précis apparaissent entre peinture, photographie et existence scandaleuse. Le mythe, soigneusement élaboré par l’artiste, commence alors à s’effriter devant la réalité de l’œuvre.
Séducteur invétéré, fétichiste convaincu, travesti impénitent, bisexuel par inadvertance, Molinier aura été habité jusqu’à la fin par deux obsessions: «jouir» pour accéder au paradis immédiat de la petite mort et «laisser une trace dans l’infini du temps». Le présent ouvrage suit l’incarnation esthétique de ses passions. Il reproduit 800 photographies, inédites pour la plupart: elles révèlent la méthode, éclairent les procédés, renseignent sur la genèse et l’alchimie des images latentes ou composées. Une longue chronologie, établie à partir des lettres, propose une nouvelle biographie de Molinier. C’est là, dans le secret des correspondances, que le cœur du chaman bat au plus près de la vérité.
L’exposition met l’accent sur un pan inconnu de l’œuvre, plus étendue et variée qu’on ne l’imaginait. En particulier sur les collages, tenus secrets jusqu’à ce jour, et qui ont été la «matrice» des photomontages du Chaman et ses créatures. On y découvrira également des ébauches, des tirages négatifs et des épreuves uniques rehaussées au crayon. Ainsi que des photographies jamais publiées.
L’installation évoque l’univers de Pierre Molinier. Il s’agit d’un ensemble de meubles, tableaux, dessins et objets provenant de son appartement bordelais. Chevalet, psyché, miroirs, paravent, tabouret, fouets, masques, trousse de maquillage, bas de soie, godemichés et revolver ne trompent pas. Sans prétendre à la reconstitution, ces reliques de haut fétichisme sont la marque d’une présence inconfondable. Nous sommes bien ici chez le chaman de la rue des Faussets. Dans le demi-jour de l’atelier la grande poupée s’admire devant la glace et provoque le visiteur d’un air hautain… Une allure et un regard qui ne s’oublient pas.
Jean-Luc Mercié a passé quinze ans dans l’université, vingt ans dans l’édition. Il est l’auteur d’essais sur la peinture et la photographie. Cette monographie est le quatrième livre qu’il consacre au maître bordelais.
Pierre Molinier : œuvres inédites
Interview with Jean-Luc Mercié
Du 11 février au 6 mars 2010.
Vernissage le jeudi 11 février de 19h à 21h30.
Galerie Kamel Mennour
47 rue Saint André des arts
75006 Paris
les presses du réel
biographies :
actu photo
wikipédia
Lionel Estève, Teenagers Are Always Right
Lionel ESTEVE, Teenagers Are Always Right
14 février - 18 avril 2010
Vernissage le dimanche 14 février 2010 de 15h à 20h. Cocktail à partir de 18h.
Un service de navettes est organisé : Départ à 16h et 18h de la Galerie Emmanuel Perrotin, 76 rue de Turenne 75003 Paris
Départ à 17h15 et 20h de Château de Vert-Mont, Rueil Malmaison
Domaine du Château de Vert-Mont
Avenue Tuck Stell
92500 Rueil-Malmaison
Hixsept, l'oiseau gris. Dérive.
La marque Hixsept l’oiseau gris a été créée il y a une dizaine d’années par deux grapheurs Hëx et Hept. Leur univers est poétique, expérimental, élégant. Chaque collection est basée sur un thème autour duquel les créateurs inventent vêtements, dessins, textes et photographies. Le tout est ensuite présenté dans un journal. La dernière collection s’appelle Dérive, elle a été conçue « comme une création libre, radicalement bleue, flottant du pâle vers l’indigo, naviguant entre matière brute et sophistiquée ». J’aime l’univers de ces créateurs artistes originaux et libres.
hixsept
mercredi 3 février 2010
Claire Morgan. Life. Blood.
300 x 40 x 40 cm. Courtesy Galerie Karsten Greve Paris
photographie : Alice Bénusiglio
Papillons Morpho bleu, polyéthylène bleu déchiré, plombs, fils de nylon, tiges acryliques
175 x 93 x 93 cm. Courtesy Galerie Karsten Greve Paris
photographie : Alice Bénusiglio
Papillons Morpho bleu, polyéthylène bleu déchiré, plombs, fils de nylon, tiges acryliques
175 x 93 x 93 cm. Courtesy Galerie Karsten Greve Paris
photographie : Alice Bénusiglio
Canard, polyéthylène vert déchiré, plombs, fils de nylon, tiges acryliques
190 x 200 x 200 cm. Courtesy Galerie Karsten Greve Paris
photographie : Alice Bénusiglio
Choucas, graines de chardon, polyéthylène noir déchiré, plombs, fils de nylon, tiges acryliques
288 x 93 x 93 cm. Courtesy Galerie Karsten Greve Paris
photographie : Alice Bénusiglio
La galerie Karsten Greve expose actuellement les œuvres spectaculaires de Claire Morgan, une jeune artiste Irlandaise de trente ans qui expose déjà depuis huit ans.
Un petit écureuil mort repose sur un matelas de mouches, des papillons tentent de s’échapper d’une sorte de cage composée de particules de plastique, un hérisson affronte un nuage noir de fragments de déchets plastiques. Les œuvres de Claire Morgan sont belles esthétiquement, comme des mobiles immobiles, elles semblent planer dans les airs. Mais le message de l’artiste est grave. On s’interroge sur la mort, sur ce qui fait de nous des êtres vivants. «Pour moi cela illustre un moment où il se peut que la perfection et le désastre fusionnent. J'essaie d'exprimer que nous sommes des animaux même si nous faisons semblant de ne pas en être. Les animaux dans mon travail font référence à notre manière de fonctionner, de vivre et de souffrir dans les environnements que nous avons créés pour nous-mêmes. Claire Morgan»
Des dessins préparatoires sont également présentés au cours de cette exposition. L’artiste réalise elle-même la taxidermie des animaux qu’elle utilise dans ses installations. Pour se faire, elle dispose l’animal sur une feuille de papier qui gardera l’empreinte de son acte. Les traces de sang et de produits seront le fond des dessins présentant l’animal dans son dispositif.
Crayon, aquarelle et résidus de la procédure de taxidermie de l'écureuil sur papier
77 x 57 cm. Courtesy Galerie Karsten Greve Paris
photographie : Alice Bénusiglio
La précision, l’esthétique et la pertinence de l’œuvre de cette artiste sont saisissantes.
L’exposition est visible jusqu’au 25 février.
LIFE.BLOOD. Claire Morgan
du 16 janvier au 25 février 2010
Galerie Karsten Greve
5, rue Debelleyme
75003 Paris
claire-morgan.co.uk
Tim Walker, le photographe au pays des merveilles
Le travail du photographe anglais, fantaisiste, poète, expert en mises en scène fabuleuses et enchanteresses, est exposé jusqu’au 7 mars à la Galleria Carla Sozzani à Milan.
Tim Walker est un génie qui laisse rêveur. À vingt quatre ans, il est l’assistant de Richard Avedon à New York. Dix mois plus tard il est licencié parce qu’il est “trop lent et trop rêveur”. À vingt-cinq ans, il publie sa première série pour le magazine Vogue. Par la suite, il sera régulièrement publié par le Vogue italien, américain et anglais. De ses images, émane une douce élégance fantastique et ludique. Sous son objectif, Lili Cole et Karen Elson, ses poupées préférées, deviennent les héroïnes éthérées de contes merveilleux. Les photographies de Tim Walker peuvent rappeler celles de Cecil Beaton qui aimait lui aussi transformer la réalité en contes de fées à travers des mises en scène soignées.
timwalkerphotography.com
Tim Walker, l'enchanteur
Tim Walker, pictures
Les guignols de l'info
Nicolas Sarkozy et Le mouton de la discorde, une drôle de vision de l'art contemporain. Je recommande cette perle. Le lien ci-dessous renvoie à l'émission du 1.02.2010 dans laquelle passe le sketch.
les guignols