lundi 25 octobre 2010

Vu à la fiac 2010

Pierre Ardouvin, Succès fou, 2010
Verre soufflé, faux nez 25 x 25 cm
galerie chez Valentin, Paris

Alexander mc Queen peint par Yan Pei Ming, Carlson Gallery

Cabinet de curiosité par Klara Kristalova, galerie Emmanuel Perrotin

Kendell Geers
Mixed media 119 x 112 x 74 cm
galerie Rodolfe Janssen

Bethan Huws, Table of Feathers, 2009
Mixed media 119 x 112 x 74 cm
galerie Rodolfe Janssen


Bettina Rheims, Rose C'est Paris, galerie Jérôme de Noirmont

Ugo Rondinone, galerie Almine Rech

Yayoi Kusama, galerie Victoria Miro, London
Jean-Michel Basquiat, Santo # 1, 1982
Oil, acrylic, colored crayons, collage on canvas with exposed wooden support 92 x 92 cm
Courtesy galerie Van de Weghe Fine Art

photographies : Alice Bénusiglio

Les ensortilèges de James Ensor, lundi, 25 octobre 2010 à 23:35

Ensor aux masques, James Ensor
1899, huile sur toile, 120 x 80 cm

Le peintre belge James Ensor fut le mentor du courant expressionniste allemand. Une plongée dans ses toiles et ses écrits, à l'occasion du 150e anniversaire de sa naissance.

2010 a marqué le 150e anniversaire de la naissance de cet artiste iconoclaste. Considéré comme l'un des plus grands peintres belges avec Magritte, James Ensor a fortement marqué l'histoire de l'art. Mentor de l'expressionnisme allemand ou du mouvement CoBrA, il a créé une oeuvre résolument avant-gardiste, provocante et révolutionnaire. Né à la fin du XIXe siècle, celui qui inspira Kandinsky ou Klee commença à peindre à l'âge de 13 ans. Ses toiles tendent vers l'impressionnisme, ce qui provoque le rejet des tenants de l'école classique. Il opère alors un changement radical et se met à peindre ses fameux masques et formes squelettiques. Comme de sublimes métaphores, il les utilise pour évoquer des thématiques profondément humaines : la mort, l'enfance, le rire... Ses oeuvres sont autant de représentations théâtrales du monde qui l'entoure.

Inclassable et attachant
Alors que le Moma de New York et le musée d'Orsay lui ont consacré une rétrospective, ce documentaire propose une plongée dans l'univers foisonnant, polymorphe et visionnaire de James Ensor, à travers la lecture de ses textes et la découverte de sa peinture. Accompagné par une musique originale signée Marie-Jeanne Séréro et porté par la voix de l'excellent comédien Jean-Quentin Châtelain, ce documentaire rend un bel hommage à un artiste inclassable et attachant.

James Ensor, prince des peintres
arte

dimanche 24 octobre 2010

SCHIPPER/ARQUES collection summer 2011





Le travail des créateurs Boris Shipper et Tomas Pedrosa Arques est l'une de mes découvertes préférée de la dernière fashion week. Les volumes, les qualités des imprimés et des coupes me rappellent le travail de mon créateur défunt favori Alexander Mc Queen (Boris Shipper m'a confié qu'il était également passionné par le travail de Mc Queen et qu'il avait été effondré en apprenant son décès il y a quelques mois).
L'univers à la fois onirique et hostile des créateurs ainsi que la manière sophistiquée dont ils modernisent des formes anciennes (corset, ceinture de chasteté) me plaisent particulièrement dans leur dernière collection. Un style fétichiste, étrange et raffiné.

extrait du dossier de presse :

BIOGRAPHIE
Boris Schipper est né aux Pays-Bas en 1973 et Tomas Pedrosa Arques en Belgique en 1969. En 2008 ils ont lancé la marque Schipper/Arques. Schipper/Arques est une déclaration d’amour aux formes et textures et une recherche du lien exigeant entre structure et aisance des tissus. La marque combine des influences ‘underground’ avec des techniques utilisées dans la haute couture. Le détail est extrêmement important dans leur collection qui est d’une part fragile et d’autre part agressive. Les créateurs montrent un monde d’élégance romantique sur un fond de fétichisme raffiné. Chaque collection naît de leur passion pour la coupe, le modélisme et une conscience extrême de l’impact constructif que les vêtements ont sur la silhouette. Schipper et Pedrosa Arques commencèrent leur collaboration en 1998 comme stylistes pour clubs et clips vidéo. Leur clientèle comprenait surtout des personnes célèbres dans le monde entier. L’identité de Schipper/Arques naquit de leur claire opinion sur la communication visuelle et make-up et reflète une approche conceptuelle et une histoire imprégnée de contre-culture.

COLLECTION
La collection printemps/été 2011 parle du volume de la lumière. Le bal des débutantes. Dans l’obscurité de la nuit une fille s’enfuit de l’environnement restrictif de sa famille. Le sentiment de liberté remplace rapidement le sentiment d’usurpation et la peur de la ville nocturne et brumeuse. Le matin apporte la lumière, les rayons de soleil glissent à travers le brouillard et révèlent les couleurs vives de l’aube. La collection nous emmène de façon visuelle dans cette histoire. Premièrement les ceintures de chastetés du 21e siècle. Elles sont une caricature du
conservatisme de la classe supérieure, lequel essaie de démolir la couleur et l’éblouissement, élimine la lumière de la vie dans un effort de cacher l’identité de tout le monde. L’anxiété dans la nuit obscure s’estompe à l’aube et le parcours va rayonner pendant la découverte de la liberté. La collection montre des nuances grisées de lumière, puis des couleurs vives et une coupe libérée et contemporaine.

schipperarques

Katrien Van Hecke, collection Summer 2011





collection Summer 2011
Katrien Van Hecke


Katrien Van Hecke est une jeune créatrice belge ayant étudié à Gand. Elle a fait un stage auprès de Hussein Chalayan et travaillé avec le créateur belge Christian Wijnants.
J'ai découvert au showroom "les belges" son travail soigné, précieux et original. La créatrice réalise ses robes elle-même à la main en utilisant la technique du wax pour imprimer ses tissus. Les modèles sont souvent uniques. La première robe en maille, qui ressemble à une peau de mouton de loin, est entièrement réalisée au crochet. Un très beau travail, personnel et délicat.

extrait du dossier de presse :

Katrien Van Hecke a terminé ses études au département mode de l’Académie Royale des Beaux-Arts (KASK) à Gand en 2008. Elle a travaillé comme assistante et modéliste chez Christian Wijnants et a acquis de l’expérience dans le studio de design d’Hussein Chalayan à Londres. En septembre 2009 elle était sélectionnée au concours ‘Mittelmoda’. Elle a également montré son oeuvre dans le cadre de ‘Vitrine’ et pendant l’exposition ‘Fashion and Literature’. Van Hecke a hérité son respect pour la couture, son sens du détail et son style raffiné de sa mère et de sa grand-mère. Très jeune, elle était déjà fascinée par leur expertise dans la couture. Passionnée de peinture, elle l’applique dans sa création de tissus exceptionnels. A côté des matériaux ou de la construction du design, les couleurs uniques sont tout aussi importantes pour elle. Actuellement Katrien travaille sur des projets privés.

La collection consiste en 6 robes différentes, lesquelles reflètent l’interprétation de l’artisanat par Katrien. Sa plus grande source d’inspiration pour la collection est l’expression d’une perte. Cette perte peut être personnelle ou universelle.
(...)
La créatrice emploie différents matériaux comme la soie, la toile, le tricot et le jeans. Elle travaille aussi avec de nombreuses techniques comme la broderie, l’appliqué, le smock et le crochet. Toutes les couleurs sont peintes à la main, donnant à chaque vêtement un caractère unique. Naturellement il y a des petits défauts dans chaque création, mais ils donnent une allure sereine et naturelle à la collection.

à lire aussi sur le blog de Diane Pernet

samedi 23 octobre 2010

Les photographes Tania et Vincent présentent Consumation

Tania et Vincent, Pas de chocolat
Citizen K, 2010

Tania et Vincent, Superfly
Citizen K, 2010

Tania et Vincent, Bernard-Henri l'évite
Citizen K, 2010


Tania et Vincent, couple de photographes suisses talentueux, présentent une partie de leur travail à la maison Européenne de la Photographie à travers l'exposition intitulée Consumation.
Consumation
est une sélection de photographies réalisées pour Citizen K. Le magazine publie dans chacun de ses numéros des natures mortes réalisées par Tania et Vincent.
Leurs photographies me plaisent particulièrement car elles mettent en scène avec humour et parfois dérision des produits de luxe, objets précieux, bijoux, etc. Dans l'univers formaté des pages "produits", "bijoux" ou "beauté" des magazines de mode, l'univers de ces deux photographes détonne. Un mur de l'exposition est jouissif : il présente un squelette dans des situations baroques. Une vision du luxe rafraîchissante, surréaliste et pleine de fantaisie qui marque par son originalité.

Tania et Vincent
Consumation

jusqu'au 31 octobre

Maison européenne de la photographie
5-7, rue de Fourcy
75004 Paris

taniaetvincent

jeudi 21 octobre 2010

BASQUIAT, UNE VIE. Documentaire diffusé sur France 5 le jeudi 21 octobre à 21h40

Lizzie Himmel
Jean-Michel Basquiat dans son atelier de Great Jones Street,
New York devant Sans titre, 1985.
Acrylique et pastel gras sur bois. 217 x 275,5 x 30,5 cm (détail).
Collection particulière


Courtesy Musée d’art moderne de la Ville de Paris
© Photo: Lizzie Himmel/ADAGP, Paris 2010


BASQUIAT, UNE VIE

lundi 18 octobre 2010

Série punk Couture réalisée par Emmanuelle Alt, photographiée par Mario Sorrenti dans VOGUE

Givenchy haute couture par Riccardo Tisci
Maison Martin Margiela
Alexandre Vauthier haute couture
Perfecto bijou en cristal Swarovski, pantalon Gaultier Paris
Chanel haute couture
Elie Saab haute couture
Valentino haute couture
Une série mêlant punk et haute couture c'est rare, surtout dans VOGUE. Ce numéro anniversaire du mois d'octobre célèbre 90 ans d'excès. Une certaine liberté de ton pouvant mêler le luxe, la vulgarité, la provocation ou le bon goût avec aisance.
Emmanuelle Alt à la réalisation et Mario Sorrenti à la photographie signent cette belle série noir et blanc. Celle-ci nous permet d'apprécier le nouveau visage de Vogue Paris : Freja Beha.

VOGUE

vendredi 1 octobre 2010

balade du jardin des plantes à Notre-Dame







photographies : Alice Bénusiglio

peinture abstraite à la galerie Emmanuel Perrotin

Sergej JENSEN, Untitled, 2010
Tissus cousus, 320 x 235 cm
œuvre unique
Courtesy galerie Emmanuel Perrotin


Une toile intéressante aperçue dans le nouvel espace de la galerie Emmanuel Perrotin lors de l'exposition collective présentant un panorama sur la peinture contemporaine abstraite. Les artistes exposés sont : John Armleder, Tauba Auerbach, Hernan Bas, Matthew Day Jackson, Bernard Frize, Mark Grotjahn, Andrew Guenther, Sergej Jensen, Bharti Kher, Adam McEwen, Olivier Mosset, Takashi Murakami, R.H. Quaytman, Claude Rutault, Lee Ufan, Piotr Uklanski, Martin Wöhrl. L'exposition est visible jusqu'au 30 octobre.

Galerie Emmanuel Perrotin
76 rue de Turenne
75003 Paris

lundi 27 septembre 2010

Le festin de Terry Richardson. Un poulpe, miam !

FESTIN
photographie Terry Richardson
réalisation Carine Roitfeld
Vogue Paris oct 2010

Une photo de Terry Richardson que j'aime dans le dernier numéro spécial de Vogue. Le magazine fête ses 90 ans en 624 pages. De belles séries ont été réalisées pour l'occasion avec notamment cette série savoureuse : le festin. Le supplément portfolio des 90 images les plus audacieuses est malheureusement décevant, on nous rabâche les grands classiques avec Guy Bourdin et Helmut Newton à haute dose.

www.vogue.fr

Philip Akkerman, I have become paint

Philip Akkerman, n°15, 2005
Huile sur bois, 40 x 34 cm


La galerie Polaris va présenter prochainement le travail de l'artiste Philip Akkerman à travers l'exposition I have become paint à partir du 16 octobre. Ci-dessous le communiqué de la galerie :

Né en 1957, à La Haye (Pays-Bas) Philip Akkerman ne peint que des autoportraits depuis 1981. Il n’est question ici que de Peinture, voire de la conceptualisation du matériau Peinture.
Akkerman ,comme Sophonisba Anguissola (Italie XVIe) utilise l’autoportrait comme terrain de recherche mais aussi base de son œuvre. Ne nous apprenant rien sur la vie de l’artiste, ni sur ses états d’âme, la richesse des techniques et des styles utilisés surprend si l’on considère qu’un seul sujet travaillé peut être trop réducteur.
Si ces portraits nous apostrophent , tout en se travestissant ( coiffes, vêtements, déformations…) l’artiste confirme qu’il ne cherche pas à reproduire mais plutôt à obtenir le meilleur de l’absence, comme l’aboutissement d’une recherche impossible de tous les êtres qui se cachent en chacun de nous. Le visage est naturellement le sujet le plus proche et le plus naturel, mais il est aussi celui qui change au plus intime du propre regard de l’artiste. Philip Akkerman aime à dire «l’autoportrait ne dit-il pas toujours la vérité ? »

Prochaines expositions personnelles de l’artiste :
Mummery + Schnelle Gallery, London, Septembre 2010
Kunstverein Ahaus, Septembre 2010
Bravin Lee Gallery New York , Hiver 2010/2011
Kunsthall Rotterdam – 2011

Philip Akkerman
I have become paint
du 16 octobre au 14 novembre 2010
galerie polaris
15 rue des Arquebusiers
75003 Paris

philipakkerman

dimanche 26 septembre 2010

vente aux enchères de mode NIPPONNE organisée avec l'Artcurial


MODE NIPPONNE
Lundi 4 octobre 2010 — salle 7 — 14H
PARIS —HOTEL DROUOT
9 rue Drouot — 75009 PARIS

COMME des GARCONS & YOHJI YAMAMOTO
Alaïa Balenciaga . Manolo Blahnik . Maud Frizon
Jean-Paul Gaultier . Marc Jacobs . Kenzo
Christian Louboutin . Maison Martin Margiela
Issey Miyake . Rick Owens . Lucien Pellat-Finet
Prada . Yves Saint Laurent . Undercover Jun Takahashi


COMMISSAIRE PRISEUR :
Isabelle BOUDOT de La MOTTE

EXPERT:
Pénélope BLANCKAERT, + 33 (0)6 13 43 29 29
penelope@pbfashionexpert.com


RENSEIGNEMENTS :
Elisabeth TELLIEZ, + 33 (0)1 42 99 16 59
Fax : + 33 (0)1 42 99 20 55
etelliez@artcurial.com

EXPOSITIONS PUBLIQUES A DROUOT— salle 7
Samedi 2 octobre de 11h à 18h
Lundi 4 octobre de 11h à 12h

www.artcurial.com

Les jardins Albert Kahn, un petit coin de paradis





photographies : Alice Bénusiglio

texte à venir

Dash Snow, Harmony Korine, Ryan McGinley chez agnès b.

Dash Snow, Untitled (Metallic trees), God Spoiled, 2007.
Photographie, dyptique.

Harmony Korine, Scumbag 2, 2010.
Technique mixte.

Ryan McGinley Raymond,
Everybody Knows This Is Nowhere 2010.
Photographie nxb. 30x45 cm

— Communiqué de la galerie —

« 3+1 », 3 c’est Dash Snow, Harmony Korine et Ryan McGinley, 1 c’est agnès b.

Un trio incontournable de la scène artistique contemporaine américaine réunit par agnès b. dans un lieu qui n’a jamais eu froid aux yeux et leur a toujours été fidèle. Ce n’est pas un hommage qu’agnès b. a voulu rendre à Dash Snow, elle a plutôt imaginé de faire vivre ses dernières œuvres au milieu de celles de ses amis et pairs. De le mettre en contexte, tout comme elle l’a connu lors de l’exposition « New York Scene » en 2003.
Lors de cette exposition, la galerie du jour s’était transformée en terrain de jeux pour une bande de jeunes artistes, pour la plupart inconnus, qui s’exprimaient à travers divers médias (vidéos, photographies,sons, graffs, dessins, installations) et puisant leurs références dans leurs modes de vie (le punk-rock, le hip-hop, le Skate) produisant au final un « art du quotidien ».

Parmi eux Dash Snow.
Son œuvre était la première à droite en entrant à la galerie, les visiteurs d’alors s’en souviendront…
Elle attire l’attention. Un amas de Polaroïds, des scènes de vie, de sexe, d’alcool, de drogue, d’états limites, de violences, le tout brûlé par endroit au briquet. Son passage marquera les esprits, il restera proche de la galerie et surtout d’agnès b. qui le comptait parmi ses amis new yorkais. Tout comme Ryan Mc Ginley qu’on ne présente plus et qu’elle a été la première à exposer en France. Grâce à la précieuse aide de Jade Berreau, la galerie du jour présentera lors de cette exposition les derniers travaux de Dash Snow disparu de manière brutale l’année dernière. Travaux qui avec le temps n’ont cessé de s’enrichir (photos, sculptures, installations) et qui vont bien au delà de la simple provocation.

Harmony Korine fidèle parmi les fidèles montrera ses derniers travaux, tirages, photocopies, peintures et dessins.

Ryan Mc Ginley revient à la galerie du jour pour la troisième fois, après un solo show en 2006 et deux participations à des expositions collectives. Il présentera sa dernière série de portraits Everybody knows This is Nowhere contrairement à ses habitudes, photographiée en noir et blanc et en studio.

« 3+1 »
jusqu'au 6 novembre 2010
Galerie du jour
44 rue quincampoix
75004 paris

Indian Summer, Sarah Braman




— Communiqué du Confort Moderne —

Exposition monographique
Entrepôt-galerie
Du vendredi 17 septembre au dimanche 19 décembre

"These sculptures are monuments to the people I love and the joy and confusion I feel in being alive, but they are not about things, they are things! They don’t exist as a reference, representation or metaphor, but as themselves. Sculpture can act as a porthole to another dimension and all the while it is in our space, real as a table or a tree". SB 2010 *

Sarah Braman est une artiste américaine qui participe avec discrétion et engagement à la vie artistique new yorkaise depuis plus de quinze ans. Au début des années 2000, elle fonde avec les artistes Phil Grauer, Wallace Withney et Suzanne Butler la galerie Canada. Ils sont parmi les tout premiers à s'installer dans le Lower east side de Manhattan au coeur du quartier chinois et développent depuis lors un programme indépendant et ambitieux proche de celui des espaces alternatifs ou autogérés.

Sarah Braman assemble des sculptures combinant le plexiglas, le bois, le tissus, la peinture, dans des agencements hétéroclites et des équilibres précaires. Son travail est assez méconnu et ses expositions rares. Quelques apparitions dans des expositions de groupe et deux expositions personnelles dans les galeries Canada et Museum52 à NY. Sa première exposition européenne met en évidence la part visionnaire de son oeuvre. En effet la recrudescence de ce type de travail ne doit pas faire oublier que Sarah Braman en est l'une des pionnières. Jusqu'à présent cantonné à des espaces exigus, son travail en résidence à Poitiers lui permet d'appréhender des volumes plus ambitieux et d'expérimenter de nouvelles formes.
Elle propose notamment de poursuivre ses dernières recherches en intégrant plus directement des élements figuratifs dans ses compositions, comme des pièces détachées de carrosserie de voiture, des morceaux de meubles, de bureaux, d’étagères et des résidus en tout genre trouvés sur site. Une formule qui rend son travail plus complexe que les utilisations unitaires de matériaux.
Elle privilégie une approche artisanale, art and craft, low tech de la sculpture qui révèle un plaisir des matériaux, des couleurs et des formes. Les pièces semblent littéralement sans façade, ni avant ni arrière, dans un équilibre aussi savant que désinvolte. Il est question de vulnérabilité et de force, de sophistication et de négligé, d’une perpétuelle inadéquation entre les arrangements les plus folk de produits de masse et les racines d’une nature ad hoc. Ses oeuvres qui peuvent apparaître au premier regard comme de simples structures abstraites et froides, invitent trés vite le spectateur à naviguer tout autour afin de multiplier les points de vue, de s'en emparer. La finesse des assemblages, le soin des matériaux, la générosité des formes appellent alors à une attention plus fine, plus physique, un soin, une envie de les cajoler.

Une approche brute et intelligente, sincère et sérieuse où le plaisir n'est jamais refoulé. Une réaction salvatrice aux récents discours intellectuels cyniques et au métalanguage autoréflexif qui semblent dominer un pan de l'art actuel.

*Ces sculptures sont des monuments que je dédie aux gens que j'aime, à la joie et à la confusion que je ressens d'être vivante, elles ne parlent pas de choses et d'autres, elles sont ces choses là ! Elles n'existent pas en tant que référence, représentation ou métaphore mais existent pour elles-mêmes. La sculpture pourrait avoir une fonction de hublot sur une autre dimension tout en restant dans notre espace, aussi vraie qu'une table ou qu'un arbre.

Indian Summer
Sarah Braman

Le confort moderne

185, rue du Faubourg du Pont-Neuf
86000 Poitiers