lundi 27 juin 2011
Bestiaire à la galerie Maeght
jeudi 5 mai 2011
Shoja Azari, There are no non-believers in Hell
Shoja Azari, né à Shiraz (Iran) en 1958, vit aux Etats-Unis depuis 1983. Son œuvre est emblématique de l’engagement politique de la scène artistique contemporaine iranienne et de sa nouvelle génération de créateurs, souvent exilés hors de leurs frontières, qui tentent d’éclairer les métamorphoses de la société iranienne et les aspirations de sa jeunesse.
Pendant la première moitié du XXème siècle, l’art iranien était l’apanage du Shah et de sa cour. Dès lors qu’il s’en affranchit, il devient un faire-valoir des préoccupations étatiques et se trouve soumis à une relative censure. Après la Révolution de 1979, cette censure prend de l’ampleur demandant à l’art d’être en conformité avec les nouvelles normes islamiques. Le régime de Khomeiny instaure un contrôle des mœurs extrêmement autoritaire, imposant un code moral de représentation artistique en adéquation avec les objectifs idéologiques du nouveau gouvernement religieux.
Aujourd’hui les artistes de la diaspora iranienne tels que Shoja Azari ou Shirin Neshat - avec laquelle il vit et collabore depuis 1997 - apparaissent comme les dignes héritiers d’une vitalité qui n’en est plus à ses débuts. Aussi, au moment où l’Occident cherche à mieux cerner la mosaïque islamique, ces artistes, riches d’une double culture, celle de leur pays d’origine, l’Iran, et la culture occidentale moderne découverte en exil, offrent un regard alternatif sur le monde musulman, dégagé de tout stéréotype. Une identité culturelle omniprésente que Shoja Azari associe à un langage plastique résolument moderne pour mieux révéler les malaises provoqués par les fanatismes religieux, aussi bien dans son pays d’accueil que dans son pays d’origine. Un regard extraterritorial où art et politique deviennent indissociables : « Mes travaux sont enracinés dans mon histoire culturelle personnelle, incluant les miniatures persanes comme, vivant à l’étranger, l’histoire de l’art abstrait, minimal et conceptuel occidental. »
S’inspirant des tensions politiques qui agitent le Moyen-Orient, il dénonce les dérives de la radicalisation religieuse et les affrontements politiques et humains qui en découlent. Fidèle à son héritage, il reprend l’iconographie populaire et religieuse iranienne et l’associe aux conflits vus et vécus à travers les médias américains. Un art engagé où se mêlent peinture et vidéo, tradition persane et modernité occidentale.
A l’étage de la galerie, la dernière installation vidéo de l’artiste est projetée sur 2 murs adjacents. Le titre,There are no non-believers in Hell (2010), qui est aussi celui de l’exposition, fait écho au sermon d’un fondamentaliste américain qui avait créé la polémique en appelant à un autodafé du Coran en septembre 2010. Ce discours est révélateur d’une islamophobie croissante aux Etats-Unis depuis les attentats du 11 septembre, qui résonne et inquiète dans cette installation vidéo. La voix prend tout son sens ici à la lecture des images : les œuvres de grands maîtres de la peinture Occidentale - Rembrandt avec Le Sacrifice d’Isaac par Abraham et Le Caravage avec L’incrédulité de Saint Thomas - sont en proie aux flammes. En détruisant et en associant ces deux toiles – symboles de l’art occidental mais aussi du doute et de la foi - au prêche d’un extrémiste religieux américain, Shoja Azari inverse le stéréotype occidental qui assimile radicalisme religieux et Islam.
Deux photographies, créées à partir des mêmes images, seront exposées aussi.
Dans la seconde projection vidéo exposée, The Day of the Last Judgment (2009), Azari détourne les « peintures des cafés littéraires » de Téhéran, constituant un genre spécifique en Iran depuis la fin du 19ème siècle et considérées, de par leur nature narrative, comme précurseurs du cinéma iranien. Leurs sujets, principalement religieux, représentent des scènes de l’histoire du chiisme ou encore l’Apocalypse. Ici l’artiste reprend une des plus célèbres peintures religieuses classiques, celle de Mohammad Modabber (The Day of the Last Judgment, 1897) qu’il transforme en une grande fresque animée, vision actuelle et vivante de l’enfer.
Au milieu de scènes de paradis et de perdition, est projeté un canevas visuel des violences emblématiques des 40 dernières années au Moyen-Orient: marche des forces du Hezbollah, tirs de roquettes américains, affrontement israélo-palestinien, assassinat à Téhéran d’un opposant politique, autant d’images en mouvement dont la petite dimension qui rappelle les miniatures persanes contraste avec la brutalité qu’elles mettent en scène et la dimension globale du chaos que ces vidéos illustrent. C’est un panorama sur lequel les voix de Lynndie England, d’un kamikaze, ou encore d’Hassan Nasrallah émergent. Shoja Azari devient alors le narrateur indirect de ces scènes quotidiennes auxquelles nous ont habitués les medias. Comme dans l’œuvre précédente, le feu ravage la toile, les images vidéo se font et se défont au rythme des flammes…
A mi-chemin entre tradition et modernité, l’artiste réalise ici une œuvre résolument engagée où les frontières visuelles, plastiques, culturelles et historiques sont abolies.
Aux côtés de ces œuvres audiovisuelles, Shoja Azari procède une nouvelle fois à la déconstruction formelle du sacré et de l’iconographie Shiite dans sa série des Icons (2010). Cinq portraits-vidéos reprennent les représentations officielles des Imams, martyrs et saints islamiques ; ces icones traditionnellement masculines, figurant les héros religieux de la résistance Shiite face à la domination Sunnite, font partie du quotidien iranien et ont largement envahi boutiques, restaurants et foyers depuis la Révolution de 1979.
Shoja Azari n’hésite pas ici à détourner l’image pieuse de ces grandes figures populaires en substituant à leur visage celui de femmes iraniennes contemporaines. L’icône devient alors vivante, humaine, féminine… Une transgression du sacré dont l’étrangeté interpelle. «J’ai masqué la barbe, j’ai regardé les yeux, et les sourcils, et j’ai réalisé qu’il s’agissait en fait de femmes déguisées. » Lorsqu’il réalise cette série, Shoja Azari évoque le destin de ces femmes martyres, victimes citoyennes de la Révolution Verte, celles là même qui vénéraient ces icônes.
Avec Icon #3, c’est ainsi la représentation de l’Imam Reza, huitième imam chiite mort en martyr au IXe siècle, qui est détourné. Recouvert d’un turban vert, couleur symbolique de l’Iran devenue en 2009 couleur de l’opposition, il devient une jeune femme éplorée, au visage larmoyant. L’icône religieuse devient alors icône populaire, ancrée dans la réalité…
La manipulation du sacré, la diversité des références iconographiques, la fusion entre plusieurs médias visuels et sonores sont caractéristiques du travail de Shoja Azari.
Ces contrastes que l’on retrouve dans ces scènes instables, à la fois banales et brutales, nous donnent à voir les différentes « couches de réalité » qu’entrevoit l’artiste : ce n’est pas le réalisme d’un narratif linéaire qui l’intéresse, mais la densité d’une réalité qui ne s’exprime jamais de façon unilatérale mais sous forme de chemins croisés, parfois opposés.
Entre tradition et modernité, passé et présent, Shoja Azari est l’artiste de cette zone nébuleuse entre doute et certitude qui subsiste en chaque individu. Il devient le loup dans la bergerie, joue littéralement avec le feu et excelle dans la confusion des apparences, de nos illusions et de nos évidences.
Chiharu Shiota, HOME OF MEMORY à la maison rouge
Depuis le milieu des années 90, Chiharu Shiota a fait des installations de fils entrelacés sa signature. Tendant des fils de laine noirs aux murs, sols et plafonds des espaces d’exposition, elle crée des réseaux graphiques impressionnants, au travers desquels le visiteur doit trouver son chemin et sa place. Ces toiles gigantesques enveloppent très souvent des objets de son quotidien : chaises, lits, pianos, vêtements, comme si l’artiste essayait, en les retenant prisonniers dans sa toile, de conserver la trace de ces objets qui menacent de disparaître de sa mémoire.
Les fils de laine s’apparentent à des traits de crayon dessinés dans l’espace, dont l’accumulation fait écran à la vision du visiteur, tout en générant la dimension sculpturale de l’œuvre ; de simples robes blanches suspendues, enveloppées dans cette toile impénétrable, y projettent des corps absents. Invité à pénétrer dans l’installation, le visiteur a l’impression d’avancer dans la matérialisation d’une image mentale.
Dans la seconde installation que propose Chiharu Shiota à la maison rouge, l’artiste s’empare d’un matériau encore inédit dans son œuvre : des centaines de valises d’occasion, réunies pour fabriquer un abri, un archétype de maison. IntituléeFrom where we come and what we are, l’installation matérialise un questionnement souvent présent dans le travail de l’artiste : quels souvenirs matériels et psychiques conserve-t-on de son passé ? Les souvenirs nous construisent-ils ou nous empêchent-ils d’avancer ?
Michel De Broin, SHARED PROPULSION CAR
Michel de Broin, Shared propulsion car, 2005.
Quelques mots sur la pièce Shared Propulsion Car :
L’artiste canadien Michel De Broin a inventé un moyen de transport alternatif qui répond à la fois à la crise pétrolière et à l’individualisme de nos sociétés. Non polluante, participative, économique, classieuse, gratuite, autonome, unique et sport, la Shared Propulsion Car de Michel de Broin révolutionne l’automobile et réconcilie enfin amateurs de belles voitures et écologistes les plus convaincus. Elle marie le charme vintage et le confort moderne d’une Buick Regal 1986 - intérieur spacieux et robustesse des voitures d’antan – tout en étant totalement inoffensive pour l’environnement. La Shared Propulsion Car fonctionne en effet sans moteur et se meut grâce à la seule et unique volonté de ses occupants. Plus de gaz polluants, plus de rejets toxiques et malodorants, plus de dépendance au pétrole, plus de danger pour les piétons, plus d’entretien coûteux : le nec plus ultra des moyens de locomotion ! Autre avantage de la Shared Propulsion Car : elle rend le covoiturage immédiatement productif et obligatoire. Pour avancer, vous aurez impérativement besoin de trois personnes à vos côtés. Ils partageront ainsi une expérience unique qui leur permettra non seulement de se rendre à destination, mais aussi d’affiner leurs gambettes avant l’été. Un esprit sain dans une voiture saine, une réponse ludique à notre folie consommatrice comme à la morosité des préceptes écologiques. Gageons que la bonne humeur des passagers gagnera vite les passants, étonnés et ravis devant cette solution révolutionnaire, et espérons que ce transfert de technologie de l'Amérique vers la France donne des idées. Nous assisterons peut-être dans les jours prochains au retrait massif des moteurs dans les voitures automobiles. Adaptation et traduction libre à partir du texte de Bernard Shutze
samedi 23 avril 2011
Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil. Haruki Murakami
lundi 18 avril 2011
le magazine MAGAZINE à la galerie 12 mail
mardi 5 avril 2011
Vaudou, une exposition d'exception à la fondation Cartier
Jacques Kerchache, Dahomey, 1967-1968
Archives Anne et Jacques Kerchache
photo © Marcel Arbouy
Sculpture vaudou Fon, Bénin
Bois, patine sacrificielle,
Courtesy Robert T. Wall Family
Photo © Yuji Ono
Botchio Nago, Bénin
Bois,
Collection Anne et Jacques Kerchache
Photo © Yuji Ono
Sculpture vaudou Fon, Bénin
Bois, corde, patine sacrificielle,
Collection Anne et Jacques Kerchache
Photo © Yuji Ono
Sculpture vaudou Fon, Bénin
Bois, corde, os, crâne de canard, métal, terre cuite,
coquillages, perles, plumes, tissu, poils, végétaux,
Collection Michel Propper
Photo © Yuji Ono
Sculpture vaudou Fon, Bénin
Bronze, corde, cadenas, clé, mica, perles, argile, patine sacrificielle
Collection Anne et Jacques Kerchache
Photo © Yuji Ono
Sculptures vaudou Nago et Fon, Bénin
Bois, corde, argile, patine sacrificielle,
Collection Anne et Jacques Kerchache
Photo © Yuji Ono
Pour commémorer le dixième anniversaire de la disparition de l'explorateur esthète Jacques Kerchache, la fondation Cartier a organisé une exposition exceptionnelle intitulée Vaudou, consacrée aux sculptures traditionnelles d'Afrique occidentale que l'on nomme bocio.
"Ces sculptures sont reliées à l'énergie des divinités vaudou. Elles sont les intermédiaires entre le monde visible et le monde spirituel. (...) Utilisées dans le but de nuire et/ou de protéger, elles sont susceptibles de modifier le cours des existences. Leur force est à la fois visuelle et métaphysique, comme l'indique leur nom, bocio, qui signifie cadavre (cio) doté de pouvoir (bo)"
Cette exposition m'a dérangée, troublée et émue. On ne sort pas indemne de l'exposition Vaudou. Les objets présentés appartiennent au domaine du sacré et non au domaine de l'art bien qu'ils soient chargés d'une esthétique puissante. On se sent terriblement profane face à ces sculptures chargées de symbolique.
Par ailleurs, la scénographie élitiste et austère de l'exposition réalisée par Enzo Mari, un ponte du design italien, n'est pas adaptée. La première salle suggérant un village africain est réussie mais la salle au sous-sol (le cœur de l'exposition) est franchement agaçante. Une cinquantaine de bocio sont présentés dans des petites vitrines, comme des objets de luxe, sans la moindre explication. Certaines statuettes sont mal éclairées, la pénombre dissimule les détails. On ne présente pas des statuettes sacrées comme une collection de sacs Vuitton. C'est choquant.
Malgré tout, la collection de bocio issue des expéditions au Bénin de Jacques Kerchache est extraordinaire. On se laisse happer par la splendeur mystérieuse et envoûtante de ces statuettes recouvertes de patine sacrificielle, dotées de pouvoirs maléfiques ou protecteurs. L'assemblage complexe de matières végétales et animales projette l'essence de l'âme, de la vie et parfois de la mort. Le caractère magique des bioco est renforcé par leur aspect vivant, ces statuettes semblent être dotées d'une âme.
VAUDOU
du 5 avril au 25 septembre 2011
Fondation Cartier
261, bd Raspail
75014 Paris
visite virtuelle et documents :
Katrien Van Hecke, collection AW 2011
Katrien Van Hecke est une jeune créatrice Belge basée à Anvers. L'année dernière, j'ai été touchée par son univers artistique, son travail original, étonnant et précieux.
La créatrice réalise ses robes elle-même à la main en utilisant la technique du wax pour imprimer ses tissus. Les modèles sont souvent uniques. Pour cette collection 2011, Katrien s'est inspirée des lignes directes utilisées dans les peintures de Basquiat. Elle utilise toujours le tricot et le crochet pour réaliser certains modèles. Elle teint également ses tissus à la main laissant ainsi un effet irrégulier au niveau des coutures. La première jupe est travaillée avec du cuir de raie. Les créations subtiles de Katrien sont pleines de petits détails.
PINA by Wim Wenders, sortie le 6 avril
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www.filmsdulosange.fr
jeudi 31 mars 2011
Haïti Royaume de ce monde chez Agnès b.
Le fonds de dotation agnès b. va présenter la nouvelle exposition Haïti Royaume de ce monde en coprodution avec l'institut français.
Exposition collective du 8 avril au 18 mai 2011 :
Dans le cadre du fonds de dotation agnès b. en coproduction avec l’institut français.
17 rue Dieu
75010 Paris-France
M° République
vendredi 25 mars 2011
Mirit Weinstock, une créatrice hors du commun.
jeudi 17 mars 2011
My Way, Jean-Michel Othoniel au Centre Pompidou
My Way, Jean-Michel Othoniel par centrepompidou
Mon lit, par Jean-Michel Othoniel par centrepompidou
Le bateau de larmes, Jean-Michel Othoniel, par C... par centrepompidou
Lagrimas, Jean-Michel Othoniel, par Catherine... par centrepompidou
Le Trou de la sibylle, Jean-Michel Othoniel, par... par centrepompidou
jeudi 3 mars 2011
Undercover, Jun Takahashi, collection automne hiver 2011.12
lundi 28 février 2011
Backflip de Daniel Firman à la galerie Emmanuel Perrotin
Rotomatic, Daniel Firman, 2011 (vidéo tournée à l'occasion du vernissage Backflip à la galerie Emmanuel Perrotin)
Machine à laver, moteur capot plexi 238,6 x 215 x 203 cm
Daniel Firman est un jeune artiste prometteur à suivre. Exposé à la galerie Emmanuel Perrotin, l'artiste joue avec les perceptions du visiteur. Une machine à laver tourne sur elle-même suivant le rythme de son programme de lavage, des sculptures de corps moulés figent des mouvements de danse comme pour suspendre le temps. Cette exposition montre des œuvres singulières dans le bel espace de l'impasse Saint-Claude. A voir absolument.
L'exposition Backflip est visible jusqu'au 30 avril
Vaudou prochainement à la Fondation Cartier
Sculptures vaudou Nago et Fon, Bénin
Bois, corde, coquillages, métal, tissu, argile, plume, végétaux, os, patine sacrificielle,
Collection Anne et Jacques Kerchache
Photo © Yuji Ono
La Fondation Cartier pour l’art contemporain va présenter un ensemble exceptionnel d’objets Vaudou issus de la collection Anne et Jacques Kerchache à travers une scénographie de Enzo Mari.
Explorateur et expert autodidacte, Jacques Kerchache (1942-2001) est célèbre pour son œil exigeant et pour sa connaissance des arts premiers qu’il a développée à travers ses nombreux voyages en Afrique, puis en Amérique centrale et en Amérique du Sud. Dès la seconde moitié des années soixante, il entame une série d’expéditions sur le continent africain, partant à la recherche de pièces rares et remarquables, ainsi que des grands artistes qui les ont créées. C’est à cette époque, lors de ses premiers voyages dans l’actuelle République du Bénin, berceau du vaudou, qu’il reconnaît la puissance esthétique et l’originalité plastique de la statuaire vaudou et qu’il commence à réunir ce qui est devenu aujourd’hui l’une des plus importantes collections de sculptures vaudou africaines. (extrait du communiqué de presse)
autre article aliceaupaysdesarts
Exposition du 5 avril au 25 septembre 2011