mardi 6 juillet 2010
Les avions volent droit, l'éxecutif chancèle.
Cet après-midi, tandis que je lisais des articles fracassants sur les révélations de l'ex-comptable de la famille Bettencourt, un bruit assourdissant a dirigé mon regard vers le ciel, les avions de la patrouille de France répétaient au-dessus des toits de Paris pour le 14 juillet. Je ne suis pas particulièrement sensible aux parades militaires, mais ce défilé d'avions était gracieux. L'agencement des avions, la précision des figures frôlaient la perfection. Cette organisation parfaite dans le ciel détonnait face au déferlement médiatique incontrôlable qui s'abat sur Eric Woerth actuellement impliqué dans de nombreuses affaires. L' Elysée a beau faire des efforts, rien ne stoppe le feuilleton Bettencourt et cette fois-ci, Nicolas Sarkozy est franchement mis en cause.
Les révélations de Claire Thibout, ex-comptable des Bettencourt, relatées à travers un long témoignage par le site Médiapart ne surprennent pas hélas. On apprend qu'un défilé d'hommes politiques de droite fréquentent les Bettencourt au moment des campagnes pour y chercher des enveloppes d'argent. L'hôtel particulier de Neuilly-sur-seine est présenté comme un distributeur automatique de cash. Le couple Sarkozy aurait fréquenté les lieux en habitué. Le couple Bettencourt aurait versé 150 000 euros en espèces en toute discrétion à l'UMP par le biais de son trésorier pour financer la campagne présidentielle. Rappelons que la législation indique que les partis politiques ne sont pas autorisés à recevoir plus de 7 500 euros par an et par personne privée. Un don supérieur à 152 euros doit être effectué par chèque.
Les gens très fortunés — et encore plus quand il s'agit d'une des premières fortunes de France — sont au-dessus des lois, on s'en doute. Ils graissent la patte des politiques, on s'en doute aussi. L'investissement est rentable : 150 000 euros pour soutenir Nicolas Sarkozy pendant sa campagne présidentielle, 30 millions d'euros de remboursement à Liliane Bettencourt suite à la loi sur le bouclier fiscal. Le jeu en valait la chandelle.
Dans cette histoire, les chiffres deviennent abstraits. N'oublions pas que l'un des épisodes du feuilleton Bettencourt était il y a peu les cadeaux et dons divers estimés à un milliard d'euros octroyés par l'héritière de l'Oréal à son favori : le photographe mondain François Marie Banier. La générosité de Liliane Bettencourt ne fût pas appréciée par sa fille, Françoise Bettencourt-Meyers. Celle-ci a engagé une action en justice à l'encontre du photographe pour abus de faiblesse. Le procès qui devait avoir lieu il y a quelques jours a été reculé : la chambre correctionnelle a estimé nécessaire une nouvelle enquête sur les enregistrements clandestins versés au dossier par la fille de la milliardaire.
On attend le prochain épisode de ce palpitant feuilleton.
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