mardi 9 octobre 2012

Cindy Sherman, Gagosian Gallery Paris

Cindy Sherman, untitled (#547), 2010-2012
Courtesy Gagosian Gallery
Cindy Sherman, untitled (#513), 2010-2011
Courtesy Gagosian Gallery
Cindy Sherman, untitled (#540), 2010-2012
Courtesy Gagosian Gallery
L'imposante et majestueuse Gagosian gallery du 4 rue de Ponthieu à Paris présente jusqu'à demain les photographies récentes de Cindy Sherman. 
Cette artiste contemporaine est l'une des plus fascinantes de notre époque. Aujourd'hui âgée de 58 ans, l'artiste se photographie depuis qu'elle a 23 ans. Elle arrive toujours à inventer, explorer et créer à travers ses autoportraits aux mises en scène sophistiquées aussi étranges que saisissantes. Les décors de cette série représentent des paysages des îles Capri, Stromboli, et Shelter Island qui ont été retouchés numériquement pour créer un "effet tableau" et une impression de touche de pinceau légèrement floue. Les avatars de Cindy Sherman apparaissent très nettement en contraste sur les paysages créant une atmosphère étrange et surréaliste. Ces avatars sont comme toujours très travaillés, sur certaines photographies le visage de l'artiste est presque méconnaissable transformé à l'aide de faux sourcils et perruque. L'artiste est vêtue de différents costumes, sur certains clichés elle porte des tenues de haute couture des années 1920 conçue par Coco Chanel.
A travers cette exposition on s'aperçoit que Cindy Sherman se réinventera éternellement, nous propulsant dans cet univers étrange aux milliers de visages et décors qui n'appartiennent qu'à elle.

Cindy Sherman, untitled (#551), 2010-2012
Courtesy Gagosian Gallery
Cindy Sherman, untitled (#548), 2010-2011
Courtesy Gagosian Gallery
Communiqué de la galerie :
Travaillant exclusivement comme son propre modèle depuis plus de trente ans, Sherman se transforme sans cesse pour faire face aux complexités de l'identité à travers des photographies qu'elle contrôle en tant qu'auteur, metteur en scène et styliste. Artiste accomplie, elle saisit toute manipulation possible de son visage et de son corps avec son appareil photographique, captant les expressions les plus nuancées de ses traits souples, et affinant les moindres détails structurels depuis les ongles jusqu’aux accessoires. Révélant une multitude de fausses identités, de l'adolescente accablée à la femme au foyer de banlieue, à l’aristocrate de la Renaissance ou encore la femme mondaine d’un certain âge, Sherman continue d'explorer la gamme inépuisable des apparences sociales et des profils psychologiques que les femmes ont revendiqués tout au long de l'histoire.

Dans les photographies les plus récentes de Sherman, d’obscures figures féminines se tiennent debout devant de vastes et inhospitaliers paysages naturels. Habillées de vêtements sophistiqués, elles semblent en contradiction avec les décors de plaines désolées, hivernales et mystiques et d’arbres dénudés. La dynamique entre les femmes et leurs environnements étrangers varie, faisant parfois allusion à des récits spécifiques, alors que dans d'autres, elles semblent apparaître un peu par hasard. Dans Untitled(# 551), elle porte une robe en or et cobalt perlé sur toute la longueur, rehaussés d'un haut col royal. Son turban de soie simple et son visage nu contrastent avec la somptuosité de ses vêtements. Son regard bleu clair, toujours aux aguets et ses mains légèrement serrées dans un geste d’espoir invitent le spectateur à franchir le lit de rivière couvert de mousse qui se trouve dans son dos. Dans Untitled (# 547), une sorcière fantasmatique plane au bord d'un paysage marin orageux. Vêtue d'une longue robe noire embellie d’un boléro, elle regarde d’un air absent, son visage abimé par l’âge et encadré par ses longs cheveux blancs flottants. Dans Untitled (# 552), elle porte une robe noire sévère, des gants blancs assortis à son col en dentelles et volants. Avec sa coupe au carré rousse et son air profondément renfrogné, elle ressemble à une gouvernante désapprobatrice ou à une domestique en colère d’un autre âge. Dans chaque image, la figure féminine apparait plus grande que le monde naturel qui l’entoure, une inversion de la hiérarchie romantique.
Dans cette série, elle a photographié les paysages sur les îles de Capri et de Stromboli, en Islande lors de l'éruption volcanique de 2010, et à Shelter Island, à New York. Ensuite, elle les a manipulés numériquement pour créer des effets pictauraux luxuriants, en peaufinant les paysages marins rocailleux et les nuages de cendres volcaniques pour rappeler les paysages de Barbizon ou les cieux divins de Turner. Elle s’est ensuite photographiée elle- même en costume devant un écran vert dans son atelier, laissant son visage sans maquillage, et en le retouchant, numériquement. Cette série de photographies, issue d'un projet éditorial pour le magazine Pop, utilise des vêtements des archives Chanel. Les tenues portées par Sherman vont de la haute couture des années 1920 conçue par Coco elle-même à la création contemporaine de Karl Lagerfeld ; les vêtements somptueux et élégants, avec leurs tissus, leurs plumes, leurs volants et leurs broderies de perles resplendissantes, créent un contraste saisissant avec l’intensité maussade du paysage environnant. Ces photographies attirent clairement l'attention sur la nouvelle technique qu’utilise Sherman, superposant les artifices, tout en embrassant les convenances populaires et les processus de la photographie numérique.

Cindy Sherman est née en 1954 dans le New Jersey. Elle vit et travaille à New York. Son travail a fait l'objet d'innombrables grandes rétrospectives internationales, parmi lesquelles « Cindy Sherman: Retrospective », au Musée d'Art Contemporain de Chicago (1997, puis au Musée d'Art Contemporain de Los Angeles, et à la Galerie Rudolfinum, Prague ; Centro Cultural de Belém, Lisbonne ; Musée d'art contemporain de Bordeaux ; Musée d'Art Contemporain, Sydney et Art Gallery of Ontario, Toronto jusqu'en 2000); « Cindy Sherman » à la Serpentine Gallery de Londres et au Scottish National Gallery of Modern Art (2003), et « Cindy Sherman: A Retrospective », Jeu de Paume, Paris (2006, puis au Kunsthaus Bregenz, en Autriche, au Louisiana Museum for Moderne Kunst, au Danemark, et au Martin-Gropius-Bau, Berlin jusqu'en 2007). Une rétrospective itinérante a ouvert ses portes en février 2012 au Museum of Modern Art, New York et est actuellement présentée au San Francisco Museum of Modern Art. Elle sera présentée ensuite au Walker Art Center, Minneapolis et au Dallas Museum of Art en Juin 2013.

www.gagosian.com

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