mercredi 22 septembre 2010

L'exposition Voyage dans ma tête présente l'éblouissante collection de coiffes ethniques d'Antoine de Galbert à la Maison rouge jusqu'au 26 septembre.

Mission Citroën Centre-Afrique, Femme Mangbetu de profil, 1924-1925
Archives du musée du quai Branly

Coiffe de jeune homme Turkana, Afrique de l'Est, Kenya ou Ouganda.
Terre, cheveux, pigments naturels, éléments métalliques, plumes d'autruche, fibres végétales, perles
Collection Antoine de Galbert

Claude Lévi-Strauss, Indien de la tribu Bororo, 1935-1936
Archives du musée du quai Branly

Coiffe murara ou myhara, Rikbatsa (?) Amérique du sud. Mato Grosso, Brésil
Plumes d'ara, de toucan, de mitu mitu, fibres de palmiers (tucum et reina), fils de coton, cheveux
Collection Antoine de Galbert

Coiffe royale Bamiléké, Afrique Centrale, Cameroun
fibres végétales, perles, tissu

Collection Antoine de Galbert

Hughes Kraft, Femme Ouzbek de Kokan coiffée du topi, 1880-1889
Archives du musée du quai Branly

Mission Citroën Centre-Asie, Acteur de Théâtre, 1930-1931
Archives du musée du quai Branly

Coiffe de théâtre Han (?), Asie. Chine
Carton, laiton, plumes de martin-pêcheur
Collection Antoine de Galbert

L.Schneiter, Officiant du Teyyam, janvier 2003
nord-est du Kérela, village de Mattanur


Les images ci-dessus sont extraites du catalogue de l'exposition Voyage dans ma tête

Extrait du petit journal de la maison rouge :

Bousculant les frontières géographiques et les repères visuels, revisitant les notions d’art populaire et d’art « primitif », l’exposition de la collection de coiffes d’Antoine de Galbert invite
à un voyage immobile à travers les textures, les matières et les couleurs dont se pare l’humanité. Avec la présentation de 350 d’entre elles, cette exposition se veut un hommage à tous les créateurs dont l’anonymat n’exclut ni le génie inventif ni l’éblouissante virtuosité. C’est aussi une façon d’appréhender les usages et les rituels de cet élément complémentaire de la parure, au côté de laquelle il faut imaginer maquillages et peintures corporelles, bijoux et costumes…
Bérénice Geoffroy-Schneiter et Antoine de Galbert (commissaires de l'exposition)

Il y a quelque temps, lors de la projection d'un film à la maison rouge sur l'artiste Tatiana Trouvé, j'avais eu l'occasion de voir par hasard une partie de la collection des coiffes d'Antoine de Galbert. Les coiffes étaient installées dans des vitrines faisant le tour de la salle de projection. Subjuguée par la magnificence de celles-ci, je ne me suis pas assise face à l'écran comme tout le monde pour regarder le film mais suis restée figée devant les vitrines. La frustration était grande quand les lumières se sont éteintes même si le film d' Alyssa Verbizh sur Tatiana Trouvé était fort intéressant par ailleurs.

Ce fût donc un grand plaisir de retrouver ces coiffes à l'occasion de cette exposition magistrale, envoutante et enrichissante. On se réconcilie avec l'humain, fasciné par la diversité de ses cultures et de ses croyances, capable d'inventer des parures fabuleuses
en matières végétales et animales pour satisfaire ses mythes. On pense à l'ethnologue Claude Lévi-Strauss (qui aurait certainement été intéressé par cette exposition) et son livre Tristes Tropiques.

L'originalité et la richesse de cette exposition sont intimement liées à la personnalité du collectionneur et fondateur de la maison rouge : Antoine de Galbert. Un homme amoureux de l'art, indifférent aux modes pailletées de l'art contemporain, se laissant guider par sa curiosité et son bon goût uniquement. Un être rare et précieux dans ce milieu, parfaitement décrit dans l'article de Valérie Duponchelle.

Antoine de Galbert au milieu de sa collection de coiffes. (François Bouchon/Le Figaro)

Antoine de Galbert, l'art en dilettante (Le Figaro.fr)
La maison rouge travaille du chapeau (Le Point.fr)
La maison rouge
Parisart

Voyage dans ma tête
jusqu'au 26 septembre
La maison rouge
10 boulevard de la bastille
75012 paris

lundi 6 septembre 2010

Inauguration de deux nouveaux espaces : galerie LOEVENBRUCK et EMMANUEL PERROTIN le samedi 11 septembre


La galerie Loevenbruck
— communiqué de presse de la galerie —

Ouverte au public en 2001 à Saint-Germain-des-Prés, la galerie Loevenbruck change de lieu et se déplace 6, rue Jacques Callot, à une rue de son ancienne adresse, dans un espace plus grand, de 130 m2. L'enseigne, raccourcie sous la forme générique de LOEVENBRUCK, vous accueille, lumineuse, sur la façade longue de 10 m. Dans ce nouvel espace, la galerie continue de promouvoir les artistes qu'elle représente, 21 œuvres singulières à découvrir ou redécouvrir. « Ces dernières années, nous avons eu la chance de présenter de nombreux artistes qui comptent aujourd'hui parmi les meilleurs représentants des scènes hexagonale et internationales. Les expositions, au sein de la galerie, ont souvent été des propositions audacieuses, jouant avec un espace limité mais toujours en mouvement, qui restera « notre premier lieu » originel, situé à l'angle des rues de Seine et de l'Echaudé. Désireux de conserver notre identité Germano-pratine, nous avons déménagé au 6 de la rue Jacques Callot en lieu et place de la Galerie Darthea Speyer (et auparavant la galerie du Surréalisme !) où furent montrés, durant plus de 40 ans, certains artistes essentiels à l'histoire de l'art contemporain tels Nancy Spero, Leon Golub, Ed Paschke, Peter Saul ou encore Georges Segal.
Grâce à l'imaginative appropriation des lieux que l'on doit à Anne-Cécile Comar, architecte associée de l'Atelier Du Pont (Membre de PLAN 01), la galerie est un « display » d'espaces lumineux et fonctionnels : un grand espace d'exposition modulable, un espace privilégié d'exposition en vitrine, indépendant et réactif, pour pièces uniques ou rares, faisant écho à notre galerie voisine « Pièce Unique ». Un bureau privatif, enfin, lieu d'échange et de présentation sur demande et lieu de découvertes en dehors de la programmation officielle.
L'inauguration de ce nouvel espace aura lieu samedi 11 septembre, de 11h à 21h. Durant trois semaines, la galerie présentera des œuvres de ses différents artistes, au sein d'un accrochage évolutif. La programmation s'articulera ensuite autour d'expositions renouvelées toutes les 4 à 6 semaines. La première exposition personnelle sera consacrée à Jean Dupuy. Depuis plusieurs années, certains historiens de l'art et conservateurs ont incité l'artiste à dévoiler ses toiles des années 60. Après le MAMAC de Nice, la Villa Tamaris, c'est actuellement le Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris qui lui offre ses cimaises. Cette exposition sera la première présentation en galerie de ses œuvres.» inaugurent de nouveaux espaces samedi prochain (11.9.2010).
artistes représentés : Cristian Andersen, Virginie Barré, Alain Declercq, Robert Devriendt, Dewar & Gicquel, Blaise Drummond, Jean Dupuy, Patrice Gaillard & Claude, Fabien Giraud & Raphaël Siboni, Vincent Labaume, Arnaud Labelle-Rojoux, Lang / Baumann, Édouard Levé, Philippe Mayaux, Gábor Ösz, Bruno Peinado, Werner Reiterer, Stéphane Sautour, Børre Sæthre, Alina Szapocznikow, Morgane Tschiember.


La galerie Emmanuel Perrotin
— communiqué de presse de la galerie —

La Galerie Emmanuel Perrotin inaugure un nouvel espace au 1er étage du 76 rue de Turenne, totalisant une surface de 1500 m2 et 11 salles d’exposition. A cette occasion, une exposition de groupe est organisée du 11 septembre au 30 octobre 2010, dans tous les espaces de la Galerie où figureront : John Armleder, Tauba Auerbach, Hernan Bas, Matthew Day Jackson, Bernard Frize, Mark Grotjahn, Andrew Guenther, Sergej Jensen, Bharti Kher, Adam McEwen, Olivier Mosset, Takashi Murakami, R.H. Quaytman, Claude Rutault, Lee Ufan, Piotr Uklanski, Martin Wöhrl. Les œuvres, réalisées en majorité pour l’exposition, ont pour point commun de dévoiler de multiples facettes (non exhaustives) de la peinture abstraite aujourd’hui dans un dialogue étonnant. Certains artistes ont choisi une œuvre emblématique dans leurs parcours : Tauba Auerbach, une Fold Painting en trompe-l’œil inversé, Matthew Day Jackson, une œuvre monumentale en bois brûlé, Mark Grotjahn, un dessin de grand format, Bharti Kher, un panneau de bindis multicolores, Takashi Murakami, deux peintures abstraites de 1991, Piotr Uklanski, une encre sur toile, enfin Bernard Frize, Matthew Day Jackson et Lee Ufan proposent chacun une peinture récente. D’autres s’emparent d’une salle de la galerie : John Armleder recouvre entièrement les murs de fibre d’étoupe d’où jaillissent des toiles. Adam McEwen reproduit en graphite sur panneau d’aluminium des planches de bois ou de métal mais également des dessins de Rorschach en chewing-gum sur toile. Olivier Mosset révèle une nouvelle série de Shape Paintings géométriques au format identique. R.H. Quaytman évoque les lieux qui ont marqué son histoire personnelle mais aussi l’histoire de l’art dans des compositions à la limite de l’abstraction. Claude Rutault développe un environnement selon le principe des « Méthodes/Définitions ». Martin Wöhrl , artiste allemand, livre des assemblages en bois circulaires ou carrés, jouant avec les matériaux et conventions du design et de l’architecture.

R. H. QUAYTMAN, Silberkuppe, Chapter 17, 2010
Sérigraphie et huile sur bois enduit de gesso 63 x 101,6 cm
Courtesy Galerie Emmanuel Perrotin, Paris

Bharti KHER, The Theory of Everything, 2010
Bindis sur panneau 183 x 244 cm
Courtesy Galerie Emmanuel Perrotin, Paris

Piotr UKLANSKI, Untitled (Menorrhagia), 2008
Encre sur toile 300 x 300 cm
Courtesy Galerie Emmanuel Perrotin, Paris

Vernissage le samedi 11.9.2010

galerie Emmanuel Perrotin
76 rue de Turenne
Paris 75003

galerie Loevenbruck
6 rue Jacques Callot
Paris 75006

mercredi 11 août 2010

Grace Jones, Corporate Cannibal

body painting Keith Haring, 1984
photographie Robert Mapplethorpe
modèle Grace Jones

Grace Jones, artiste complète (chanteuse, modèle) est une créature au style incomparable. J'aime particulièrement le clip ci-dessous qui me semble moderne pour l'époque.


lundi 9 août 2010

Philippe Pasqua, galerie Laurent Strouk

Philippe Pasqua, Sans titre, 2010
technique mixte - 40 x 30 cm


Philippe Pasqua, Sans titre, 2010
technique mixte - 40 x 30 cm

Philippe Pasqua, Sans titre, 2010
technique mixte - 40 x 30 cm

Les dessins et peintures de l'artiste Philippe Pasqua seront exposés à la galerie Laurent Strouk à la rentrée. Ce sera l'occasion de découvrir le coup de crayon étonnant de l'artiste et l'expressivité saisissante de ses portraits.

Philippe Pasqua, Palimpsestes
du 10 septembre au 23 octobre 2010
galerie Laurent Strouk

mardi 27 juillet 2010

Quince Quinceañeras, Joaquin Trujillo et Brian Paumier chez Colette

Trujillo-Paumier, July
20,3 x 25,4 cm contre collée sur aluminium

Trujillo-Paumier, Los 3 hermanos
20,3 x 25,4 cm contre collée sur aluminium

Trujillo-Paumier, Angelita y Padres
20,3 x 25,4 cm contre collée sur aluminium

— Communiqué de la galerie —

Cette série de photos, sur la traditionnelle fête des Quince Quinceañeras, montre la célébration traditionnelle du passage de lʼenfance à la femme pour les jeunes filles latines de 15 ans, entourées des figures masculines de la famille, prêtes, ainsi, à être éduquées pour devenir une bonne épouse. Ces clichés montrent lʼintégration théâtralisée des vieilles coutumes par une génération pourtant issue dʼune société contemporaine. Alors que Joaquin a grandi aux abords de Zacatecas et Mexico, Brian, marqué par la culture sud californienne, aspire plus à une culture télévisuelle et Punk/Rock. Après leur rencontre en 2001, pendant leurs études au Art Center College of design de Pasadena, les deux photographes se font connaître rapidement par un travail du portrait méticuleux où les clichés des valeurs traditionnelles se confrontent avec ironie à une société en pleine modernisation. Les photographies de Trujillo-Paumier ont déjà été exposées dans de nombreuses galeries et salons dʼart incluant la Rose Gallery, La De Soto Gallery, Paris Photo, Art LA, Photo NY et le Scope NY. Leurs clichés apparaissent fréquemment dans de nombreuses publications et dans les magazines comme Travel&Leisure, Food & Wine, New-York Times Magazine, GQ, Elle, Newsweek et Los Angeles Magazine. Trujillo-Paumier travaillent et vivent à Los Angeles et New-York.

Quince Quinceañeras
Joaquin Trujillo et Brian Paumier
du 2 au 28 août
Colette
213 rue Saint-Honoré
75001 Paris

samedi 24 juillet 2010

Steve Mc Curry, galerie Frédéric Got, jusqu'au 31 juillet

Steve Mc Curry, Sharbat Gula, Pakistan, 1984

Steve Mc Curry, Sharbat Gula, 2002

Steve Mc Curry, Bylakuppe, Inde, 2001

Steve Mc Curry né a Philadelphie en 1950, s'est fait remarquer en 1984 par son reportage pour le magazine National Geographic ou il photographia Sharbat Gula, une jeune fille afghane dans le camps de réfugiés Nasir Bagh près de Peshawar au Pakistan. Cette photographie fascinante a fait le tour du monde. Le regard vert, adulte et farouche de cette jeune fille d'une incroyable beauté nous transperce. Douze ans plus tard, après moult recherches, le photographe a retrouvé son modèle qui l'avait fait connaître dans le monde entier. Ce nouveau portrait, réalisé en 2002 est bouleversant, Sharbat Gula semble éreintée par la vie.

Steve Mc Curry, humaniste des temps modernes, photographie comme il pourrait peindre, tant les compositions de ses images sont soignées, les couleurs éclatantes et les lumières savamment orchestrées. Le photographe s'est passionné pour l’Inde et l’Afghanistan, a parcouru le monde entier portraiturant les autochtones d'une manière humaniste, révélant les sentiments en un regard, une expression. La misère, le dénuement, la souffrance ne sont pas effacés par la magnificence de ses portraits, bien au contraire. Cette condition humaine souvent malmenée mais toujours sublimée par le regard du photographe rendent les photographies de Mc Curry inoubliables et bouleversantes.

Le regard des autres

Steve Mc Curry
jusqu'au 31 juillet
galerie Frédéric Got
35 rue de Seine
75006 Paris


Articles de presse
Steve Mc Curry, un regard sur le monde (l'Express)
Steve Mc Curry, l'humaniste en technicolor (le Figaro)
Steve Mc Curry, l'art et la manière (Paris Match)

Steve Mc Curry
stevemccurry.wordpress.com
stevemccurry.com

vendredi 23 juillet 2010

Heart, galerie Laurent Strouk

Keith Haring, Sans titre, 1984
acrylique sur toile, 64 x 70 cm
Jim Dine, Other heart on the rock, 2007
bronze, 119,4 x 58,4 x 50,8 cm

Andy Warhol, Hearts pink, 1982
acrylique et poudre de diamant sur toile, 38 x 38 cm

Niki de Saint Phalle, Nana, 1968
résine acrylique, 65 x 41 x 28 cm

Robert Combas + Ladislas Kijno, Dernière série des ans dorés, 2005/2006
acrylique et collage sur toile, 35 x 27 cm

Robert Combas + Ladislas Kijno, Dernière série des ans dorés, 2005/2006
acrylique et collage sur toile, 35 x 27 cm

Peter Klasen, The heartbreak's life, 2010
acrylique sur toile et néon, 100 x 81 cm

Eric Liot, Cupidon is a killer, 2010
collage et peinture sur bois, 100 x 100 x 50 cm

Jean-Pierre Raynaud, Sans titre, 1989
carrelage, radio, 77,8 x 108 x 20 cm

Gérard Schlosser, Celle de Chereau, 2010
acrylique sur toile sablée, 100 x 100 cm
FC Sofia, Prolovyx, 2010
peinture sur résine, 60 x 70 x 21 cm

Située à Saint-Germain-des-Prés, la galerie Laurent Strouk (spécialisée dans l'art Pop) a exposé un florilège de cœurs à travers sa dernière exposition intitulée Heart. Les œuvres étaient particulièrement bien choisies et regroupaient de célèbres artistes : Keith Haring, Andy Warhol, Ben, Niki de Saint-Phalle, Peter Klasen, Jean-Pierre Raynaud, Jim Dine, Robert Combas + Ladislas Kijno, Gérard Schlosser, Dionyssopoulos Pavlos, Gudmundur Erro, Eric Liot, Fc Sofia, etc. A travers cette exposition, le cœur devient protéiforme, sensuel chez Peter Klasen et Gérard Schlosser, précieux chez Andy Warhol, érotique chez Robert Combas + Ladislas Kijno, chirurgical chez Jean-Pierre Raynaud, provocant chez Fc Sofia. Cette exposition réussie et jouissive a marché, les collectionneurs ont acheté des cœurs comme des petits pains !

Heart
galerie Laurent Strouk
8bis rue Jacques Callot
75006 Paris

vendredi 9 juillet 2010

Daniel Buren, Alberto Giacometti. œuvres contemporaines, 1964-1966

Daniel Buren et Alberto Giacometti,
Vue de l’exposition œuvres contemporaines, 1964-1966, 2010
Courtesy Kamel Mennour/Fondation Giacometti, Paris
© DB/ADAGP, Fondation Giacometti, Paris/Succession Giacometti, Paris, 2010/ADAGP
Photo: Jean-Pierre Lagiewski

Daniel Buren, Photo-Souvenir : Peinture et collage sur toile, 1964.
Acrylique, papiers collés colorés et mine de plomb sur toile de lin.187.9 x188.8 cm
Courtesy galerie Kamel Mennour © ADAGP/Daniel Buren

Alberto Giacometti, Buste d’Annette X, 1965.
Bronze

Courtesy galerie Kamel Mennour
© Fondation Giacometti Paris/Succession Giacometti, ADAGP, Paris, 2010
Photo: Jean-Pierre Lagiewski


"A travers une période très courte de l'œuvre de Daniel Buren et d'Alberto Giacometti, l'exposition tente de voir comment leurs productions de ces années-là pourraient être emblématiques du passage de l'art moderne à l'art contemporain et d'une nouvelle géopolitique de l'art." Extrait du communiqué de la galerie

Le travail de ces deux grands artistes : Daniel Buren, Alberto Giacometti est déjà bien connu et salué par les institutions du monde entier à travers des expositions magistrales. L'exposition de la galerie Kamel Mennour nous les fait apprécier autrement. Celle-ci est petite avec une scénographie soignée et des œuvres particulièrement bien choisies.
Rien sur le plan formel ne relie les œuvres de ces deux artistes, pourtant elles ne se contredisent pas et cohabitent dans une parfaite harmonie. Le fil conducteur de l'exposition est un laps de temps : 1964-1966 suspendu pour l'occasion. Il permet de faire un parallèle entre les différentes démarches des artistes malgré leur contemporanéité.
Les œuvres de Buren sont celles de ses débuts puisqu'il avait 25 ans. Il travaillait déjà sur les rayures mais pas seulement comme en témoigne
Photo-Souvenir : Peinture et collage sur toile, une œuvre réalisée à partir de bouts de papiers déchirés. L'artiste cherche, expérimente.
Les bustes d'Alberto Giacometti sont les fruits du travail de toute une vie. Sa manière de modeler le tangible est unique. Ses œuvres paraissent fragiles et incertaines au premier abord mais elles sont précises, puissantes et transcendantes. L'artiste était à l'apogée de son art, il s'éteindra en janvier 1966.


Daniel Buren, Alberto Giacometti
œuvres contemporaines, 1964-1966
jusqu'au 24 juillet 2010
Galerie Kamel Mennour
47, rue Saint-André-des-Arts
75006 Paris

Givenchy, Riccardo Tisci, oui !


Pendant les présentations des dernières collections masculines, je constatais avec tristesse que la disparition d'Alexander Mc Queen laissait un grand vide. Le travail de Sarah Burton a beau être intéressant. Il n'y a plus cette dimension onirique, flamboyante et baroque que j'attendais à chaque saison. En admirant la magnificence de cette dernière collection couture de chez Givenchy dessinée par Riccardo Tisci, j'ai le plaisir de voir que la mode recèle encore de grands génies.

Givenchy couture sur Style.com

mardi 6 juillet 2010

Les avions volent droit, l'éxecutif chancèle.



photographies : Alice Bénusiglio

Cet après-midi, tandis que je lisais des articles fracassants sur les révélations de l'ex-comptable de la famille Bettencourt, un bruit assourdissant a dirigé mon regard vers le ciel, les avions de la patrouille de France répétaient au-dessus des toits de Paris pour le 14 juillet. Je ne suis pas particulièrement sensible aux parades militaires, mais ce défilé d'avions était gracieux. L'agencement des avions, la précision des figures frôlaient la perfection. Cette organisation parfaite dans le ciel détonnait face au déferlement médiatique incontrôlable qui s'abat sur Eric Woerth actuellement impliqué dans de nombreuses affaires. L' Elysée a beau faire des efforts, rien ne stoppe le feuilleton Bettencourt et cette fois-ci, Nicolas Sarkozy est franchement mis en cause.

Les révélations de Claire Thibout, ex-comptable des Bettencourt, relatées à travers un long témoignage par le site Médiapart ne surprennent pas hélas. On apprend qu'un défilé d'hommes politiques de droite fréquentent les Bettencourt au moment des campagnes pour y chercher des enveloppes d'argent. L'hôtel particulier de Neuilly-sur-seine est présenté comme un distributeur automatique de cash. Le couple Sarkozy aurait fréquenté les lieux en habitué. Le couple Bettencourt aurait versé 150 000 euros en espèces en toute discrétion à l'UMP par le biais de son trésorier pour financer la campagne présidentielle. Rappelons que la législation indique que les partis politiques ne sont pas autorisés à recevoir plus de 7 500 euros par an et par personne privée. Un don supérieur à 152 euros doit être effectué par chèque.

Les gens très fortunés — et encore plus quand il s'agit d'une des premières fortunes de France — sont au-dessus des lois, on s'en doute. Ils graissent la patte des politiques, on s'en doute aussi. L'investissement est rentable : 150 000 euros pour soutenir Nicolas Sarkozy pendant sa campagne présidentielle, 30 millions d'euros de remboursement à Liliane Bettencourt suite à la loi sur le bouclier fiscal. Le jeu en valait la chandelle.

Dans cette histoire, les chiffres deviennent abstraits. N'oublions pas que l'un des épisodes du feuilleton Bettencourt était il y a peu les cadeaux et dons divers estimés à un milliard d'euros octroyés par l'héritière de l'Oréal à son favori : le photographe mondain François Marie Banier. La générosité de Liliane Bettencourt ne fût pas appréciée par sa fille, Françoise Bettencourt-Meyers. Celle-ci a engagé une action en justice à l'encontre du photographe pour abus de faiblesse. Le procès qui devait avoir lieu il y a quelques jours a été reculé : la chambre correctionnelle a estimé nécessaire une nouvelle enquête sur les enregistrements clandestins versés au dossier par la fille de la milliardaire.

On attend le prochain épisode de ce palpitant feuilleton.

à lire aussi :
"Dédé arrosait large", Jean-Christophe Martin, France Info
François-Marie Banier, un ami qui vous veut du bien
François-Marie Banier, le touche-à-tout

vendredi 2 juillet 2010

La petite renarde rusée, musique de Leoš Janáček, mise en scène par André Engel. Opéra Bastille, Paris.



Elena Tsallagova (la Renarde) & Hannah Esther Minutillo (le Renard)
© B. Uhlig / Opéra National de Paris


"Une fable légère et profonde, naïve et mélancolique, mêlant et confondant parfois les animaux et les hommes. En 1924, l’année de la création de La Petite Renarde rusée, Leoš Janácek avait soixante-dix ans. Il était encore inconnu du grand public et Erwin Schulhoff se souvenait plus tard de son énergie phénoménale, de la jeunesse sauvage de son regard. C’est la vie même qui s’écoule ici, la sève qui jaillit, le cycle perpétuel des saisons, de la mort et de la naissance à l’ombre des mêmes arbres. La campagne morave, que le compositeur n’a jamais quittée, se fait le grand théâtre de l’existence. Et puisque tout passe, seuls compte la liberté, l’amour reçu et donné, la transmission du bonheur d’être au monde. La petite renarde l’a mieux compris que tous les humains. Elle pourrait nous donner des leçons, mais s’en moque tout à fait. Avec une fantaisie ineffable, Janácek écoute et retranscrit le chant éternel de la terre." Opéra national de Paris

La Petite Renarde rusée (Příhody lišky Bystroušky en tchèque) est un opéra très original composé par Leoš Janáček entre 1921 et 1923 d'après une bande dessinée feuilleton, et créé le 6 novembre 1924 à Brno.
Résumé de l'histoire : Un garde-chasse s'empare d'une renarde et veut en faire un animal domestique comme un autre. Bien entendu, Il n'y arrive pas et la petite renarde ne tarde pas à s'échapper. Elle court dans les bois, batifole et...tombe amoureuse d'un renard. Ils se marient et ont beaucoup de petits renardeaux jusqu'au jour où la petite renarde tombe sous les balles d'un chasseur.

Cet opéra est un enchantement malgré l'histoire non dénuée de cruautés et d'injustices. La musique vaporeuse faisant penser à du Debussy, l'élégance des textes, la beauté des décors rendent cette œuvre particulièrement savoureuse. On notera la mise en scène contemporaine très réussie d'André Engel avec des trouvailles poétiques et drôles, une chenille tire un cerf-volant, le renard amoureux est nerveux et n'arrive plus à allumer ses clopes, etc. Les costumes d'Elizabeth Neumuller sont épatants : ceux des poules en tenues de nuit tout en frou-frou blancs et roses sont franchement comiques, celui de la chenille avec sa quantité de mains qui pendouillent en guise de pattes n'est pas mal non plus, la grenouille en ciré vert et bottes en caoutchouc est également très réussie. Le mélange humain-animaux est saisissant et très bien vu. Cet opéra est à déguster sans modération pour les petits et les grands jusqu'au 12 juillet à l'Opéra Bastille.


Michael SchønwandtDirection musicale
André EngelMise en scène
Nicky RietiDécors
Élizabeth NeumullerCostumes
André DiotLumières
Françoise GrèsChorégraphie
Alessandro Di StefanoChef de Chœu

Jean-Philippe Lafont Le Garde-chasse
Michèle Lagrange Sa Femme, La Chouette
Luca Lombardo L’Instituteur
Gregory Reinhart Le Prêtre
Paul Gay Harašta
Adriana Kucerova La Renarde
Hannah Esther Minutillo Le Renard
Letitia Singleton Le Chien
Elisa Cenni Le Coq, Le Geai
Natacha Constantin La Poule huppée
Paul Crémazy Le Moustique

Orchestre et choeur de l’Opéra national de Paris
Maîtrise des Hauts-de-Seine ⁄
Chœur d’enfants de l’Opéra national de Paris


Opéra de Paris
article rue 89

jeudi 1 juillet 2010

La salle du Comité central, siège du PCF, architecte Oscar Niemeyer






La salle du comité central, siège du Parti communiste français, architecte Oscar Niemeyer
photographies : Alice Bénusiglio

La semaine dernière, le siège du parti communiste français était le décor du défilé de Thom Browne. Les mannequins arrivaient en combinaisons de cosmonautes qu'ils ôtaient pour faire apparaitre leurs tenues d'été. Quelques jours auparavant, j'avais pris des photographies de la salle, totalement vide comme un décor de science fiction déserté.



Thom Browne, men's collection SS 2011.
photographies : Maxime Büchi