jeudi 1 juillet 2010
Le siège du Parti communiste français, une oeuvre de Oscar Niemeyer
mercredi 30 juin 2010
Yinka Shonibare, MBE au Nouveau musée national de Monaco
Boîte de dévotion en cuir recouverte de papier et fermée par une vitre. Figurines en cire
modelée et peinte avec perruque de soie, textile en soie et dentelle. Encadrée d'une
bande de cuir dorée au fer. 27 x 41 x 18 cm
Coll. NMNM, don de Madeleine de Galéa, n° inv. 1972.3.10
Crédit photo : Mauro Magliani&Barbara Piovan, 2010
Edition 7 sur 10 + 2EA Tirage photographique, impression à jet d'encre sur papier Hahnemühle
51 x 76cm Collection particulière
Crédit line: ©the Artist. Courtesy the Artist, Stephen Friedman Gallery (London) and
James Cohan Gallery (New York).
Yinka Shonibare MBE aux riches collections art et scène du musée.
Issu de ce multiculturalisme qui constitue notre monde d’aujourd’hui, Yinka Shonibare, MBE, artiste d’origine nigérienne, vivant à Londres où il est né, aime les associations improbables. Sa réflexion sur l’identité et la mémoire mélange ses deux cultures d’appartenance sous un mode esthétique inédit. Quand il introduit au début des années 90 le pagne wax — tissu africain emblématique — dans l'univers victorien et en habille l’aristocratie qu'il représente par des mannequins sans tête, il trouve le geste artistique qui le rend immédiatement reconnaissable. L’œuvre de Yinka Shonibare, MBE vient de faire l’objet d’une rétrospective au Brooklyn Museum de New York puis au Smithsonian Institute de Washington et son projet Nelson's Ship in a Bottle a été inauguré à Trafalgar Square le 24 mai 2010. Monte-Carlo fut et reste le foyer d’une vie artistique particulièrement féconde pour les arts de la scène. On découvrira la “maquettothèque” Visconti de l’Opéra de Monte-Carlo, les sculptures et gravures des frères Bosio, les fabuleux décors lumineux d’Eugène Frey, l’étrange collection de tableaux transparents du Marquis du Périer du Mouriez, les boîtes religieuses issues de la collection de Galéa, et autres artificialia découvertes dans les réserves du musée. Un atelier de conservation des costumes fonctionnera pendant toute la durée de l’exposition et permettra au public d’appréhender les faces cachées d’un musée. (extrait du dossier de presse)
Robe en satin de fil métallique argenté ornée de sequin et perles tubulaires parseméeset brodées de duvet de cygne blancDépôt permanent des Archives SBM au NMNM. n° inv. D.2002.2718.1Crédit photo : Mauro Magliani&Barbara Piovan, 2010
Biographie de Yinka Shonibare, MBE
Yinka Shonibare, MBE est né à Londres en 1962 et c’est à l’âge de trois ans qu’il part vivre à
Lagos, au Nigeria. Il revient à Londres pour étudier les beaux-arts au Central Saint Martins College, puis au Goldsmiths College où il obtient son MFA. Il appartient à la génération des Young British Artists. Il vit et travaille aujourd’hui dans l’East End de Londres. Au cours des dix dernières années, Shonibare s’est fait connaître en interrogeant les périodes coloniale et post-coloniale en regard du contexte actuel de la mondialisation. Il explore dans son travail les questions de races et de classes sociales, et ce au moyen d’un large éventail de techniques : peinture, sculpture, photographie et, plus récemment film. Shonibare examine en particulier la construction de l’identité dans une interdépendance complexe entre Afrique et Europe, ainsi que l’histoire politique et économique des deux continents. Il puise dans l’art et la littérature occidentale pour mieux poser la question de l’identité africaine contemporaine.
En se décrivant lui-même comme un “hybride post-colonial” Shonibare s’interroge sur la signification des définitions culturelles et nationales. Shonibare a été nominé pour le Turner Prize en 2004 et a été décoré et fait Membre du “Most Excellent Order of the British Empire”, MBE. Il a ajouté ce titre à son nom d’artiste. Okwui Enwezor, commisaire général de la Documenta 10 en 2002, lui passe commande de Gallantry and Criminal Conversation, œuvre qui a lancé Shonibare sur la scène internationale. Depuis, il a exposé à la Biennale de Venise et dans d’importants musées internationaux. En septembre 2008 débute au MCA de Sydney une grande exposition monographique itinérante. Elle est présentée ensuite au Brooklyn Museum de New-York en juin 2009, et enfin au Museum of African art, Smithsonian Institution, Washington DC, en octobre 2009. Son projet pour la Fourth Plinth Commission à Trafalgar Square, Nelson’s Ship in a Bottle, a été dévoilé par le maire de Londres, Boris Jonshon, le 24 mai 2010. L’artiste participera prochainement à une grande exposition collective d’Art contemporain africain Who Knows Tomorrow dans quatre musées berlinois. Il assurera par ailleurs le commissariat d’une exposition en sélectionnant 300 objets appartenant aux collections du Musée d’Israël à Jérusalem.
autre biographie wikipédia
Portrait de Yinka Shonibare
Courtesy of Charlotte Player
Yinka Shonibare, MBE
jusqu'au 16 janvier 2011
Villa Sauber
17, avenue Princesse Grace
Monaco
www.nmnm.mc
mardi 29 juin 2010
Damien Deroubaix censuré au pavillon de l'exposition universelle à Shanghaï
du pavillon français à l'exposition universelle de Shanghai
Photographe : P. Régnier
Valérie Duponchelle annonçait dans le Figaro du 27 juin le "Couac franco-chinois à Shanghaï" suite à la censure d'une œuvre de Damien Deroubaix présentant une tête géante couronnée d'épines qui mâche des Yuans. L'exposition d'art contemporain du pavillon français à l'exposition universelle a été organisée par l'Adiaf, Association pour la diffusion internationale de l'art français, dirigée par le collectionneur Gilles Fuchs. Celle-ci présente les œuvres des lauréats du prix Marcel Duchamp 2009 : Saâdane Afif, Nicolas Moulin, Philippe Perrot et Damien Deroubaix.
L'œuvre de Damien Deroubaix ayant déplu aux autorités, un vigile a bloqué l'accès à l'exposition aux 60 000 visiteurs quotidiens du pavillon. L'article de Roxana Azimi et Philippe Régnier sur Artclair.com résume la situation.
Polémique au Pavillon français par Roxana Azimi et Philippe Régnier (artclair.com)
Présentation de l'exposition par Gilles Fuchs
vendredi 25 juin 2010
P&P, Lorenzo Papace et Vincent Pianina, Le Petit Écho Malade
P&P, Le Petit Écho Malade
P&P, Le Petit Écho Malade http://p-et-p.blogspot.com
Lorenzo Papace http://deadqueenmotherwend
Vincent Pianina http://vincentpianina.blog
jeudi 24 juin 2010
Henrik Vibskov, The Last Pier Pandemonium, men's collection SS 2011
« Pandémonium » est un mot apparu en 1663 sous la plume de l’anglais John Milton dans Le Paradis perdu. Pandémonium désigne la capitale imaginaire des enfers où Satan invoque le conseil des démons. Depuis, ce mot est également utilisé pour désigner un lieu où règne corruption, chaos et désordre. Étymologiquement, John Milton a formé ce mot à partir du grec πᾶν (neutre de πας, « tout »), et δαίμων (au sens de « démon »). (wikipédia)
Henrik Vibskov, créateur danois, ovni excentrique dans la mode, signe une fois de plus une collection très originale. Son défilé est une performance spectaculaire, comme il en a l'habitude. J'aime le décalage de ce créateur et son style patchwork coloré, électrique parfois dissonant.
Henrik Vibskov men's collection AW 10.11
henrikvibskov.com
jeudi 10 juin 2010
Pieter Hugo chez Colette
Wrestling persona Nyananzila, 2008.
C-Print Edition n°1/5, 110 x 110 cm
Coca-Cola Cup semi-final, Rustenburg, 2005.
Lambda Print Edition n°4/5, 95 x 95 cm
Wrestling persona Maitre Poisson and Lukaya Nseka
Wrestling persona Maitre Rafia, 2008.
C-Print Edition n°1/5, 110 x 110 cm
Ce photographe est également connu pour ses séries The Hyena and Other Men (récompensée par le prix Découvertes des Rencontres d'Arles) qui présentait une troupe de dompteurs avec leurs animaux domestiqués : Hyènes, singes, serpents et la série choc Rwanda 2004 : vestiges of a genocide qui présente les vestiges des massacres commis lors du génocide à travers des ossements, peintures, objets carbonisés, etc.
Les photographies de Pieter Hugo ne laissent pas indemne.
à voir absolument.
Pieter Hugo
jusqu'au 3 juillet
Colette
213 rue Saint-Honoré
75001 Paris
pieterhugo
mardi 8 juin 2010
L'association F7 et le Palais de Tokyo présentent Matthew Carter
Matthew Carter a reçu de nombreux prix dont le "Chrysler Award for Innovation in Design", le prix AIGA et celui du Type Directors Club. Il dirige aujourd'hui Carter & Cone Type Inc.
La conférence présentée au Palais de Tokyo s'intitule Imitations authentiques. Carter envisage d'expliquer sa dette vis à vis de l'héritage historique et de décrire des cas où le dessin de lettres issues de formes anciennes a été adapté aux besoins des usages contemporains (ITC Galliard, Big Caslon, Miller, Vincent et Yale). Ses créations sont plus ou moins fidèles à leurs modèles, ce qui soulève des questions sur la responsabilité du typographe et sur l'interprétation et l'adaptation des formes traditionnelles pour les nouvelles technologies.
Mercredi 16 juin 2010, 19h30 Palais de Tokyo
13 avenue du président Wilson 75116 Paris
Accès dans la limite des places disponibles.
Réservation obligatoire :
reservation@fsept.net
http://www.fsept.net/
6 euros, accès conférence + expositions.
1 euro pour les étudiants en art.
Conférence en anglais.
Le numéro un de kaléido a été composé en Galliard CC.
Carter and Cone
graphic design.com
design museum
lundi 31 mai 2010
Adieu Louise
Louise Bourgeois est décédée à New York, a annoncé aujourd'hui la fondation italienne Emilio e Annabianca Vedova qui prépare à Venise une exposition sur cette figure majeure du panorama artistique contemporain. L'artiste avait 98 ans.
Louise Bourgeois, l'araignée, la maîtresse et la mandarine (aliceaupaysdesarts)
Louise Bourgeois, Dead in NY, Gaël Vaillant (Le journal du dimanche)
La lionne de l'art, par Valérie Duponchelle (Le Figaro)
wikipédia
vendredi 28 mai 2010
Georg Baselitz, galerie Thaddaeus Ropac
Wood, oil paint 308 x 120 x 125 cm (121 x 47 x 49 in)
Courtesy galerie Thaddaeus Ropac
Wood, oil paint, paper, nails
308 x 120 x 125 cm (121 x 47 x 49 in)
Courtesy galerie Thaddaeus Ropac
India ink, watercolor, ink, acrylic, paper
66 x 51 x cm (26 x 20 in)
Courtesy galerie Thaddaeus Ropac
India ink, watercolor, ink, paper
67 x 51 x cm (26 x 20 in)
Courtesy galerie Thaddaeus Ropac
India ink, watercolor, ink, paper
65 x 54 cm (26 x 21 in)
Courtesy galerie Thaddaeus Ropac
La galerie Thaddaeus Ropac est heureuse d’annoncer une exposition d’œuvres récentes de Georg Baselitz réunissant des sculptures monumentales, des aquarelles et une extraordinaire série de tableaux.
La première sculpture de Baselitz, Modell für eine Skulptur, date de 1979. Elle figurait à la Biennale de Venise en 1980. Trente ans après, la Staatliche Kunsthalle de Baden-Baden lui rend hommage en organisant une rétrospective de ces sculptures. De même que ses peintures, ces œuvres très fortes refusent toute espèce d’harmonie ou de symétrie au profit d’un jaillissement de formes élémentaires et de contours déchiquetés.
Les deux sculptures, Volk Ding Zero et Dunklung Nachtung Amung Ding font penser à une œuvre de 2003 intitulée Meine neue Mütze tout aussi monumentale, représentant un personnage debout en casquette blanche, short bleu et grosses chaussures noires. Autant ce personnage pouvait sembler cocasse avec ses allures de jouet, autant les deux nouveaux autoportraits empreints de souvenirs du passé affectent une attitude contemplative. On retrouve la casquette blanche, ornée maintenant d’une inscription sur le devant : Zero. Pour travailler à l’atelier, Baselitz met une casquette de baseball en coton blanc assez similaire, mais ce couvre-chef ressemble davantage aux bonnets carrés que les bébés allemands portaient pendant la guerre. L’artiste repart chaque fois à zéro tout en exhumantses des vieux souvenirs. Dans son texte Darragon explique : « Zéro qui signifie la possibilité de réaliser quelque chose en détruisant ou en annulant ce qui pourrait y faire obstacle, signifie aussi l’artiste allemand qu’il a pu devenir. […] Le Pandämonium était un premier saut en dessous de zéro. Depuis l’artiste a procédé par sauts et par soubresauts : Der Sprung nach vorn ist zugleich der Blick zurück . »
Aux côtés des sculptures monumentales seront exposées six peintures de nus inversés, sans tête, peintes sur fond noir dans une gamme de rose, orange, bleu, vert et blanc qui rappellent certaines études de nus telles que les Vénus décapitées que l’on trouve sur les sites archéologiques. Le style vif et spontané de Baselitz les fait osciller sans cesse entre figuration et abstraction.
Pour l’espace de dessin au premier étage de la galerie, l’artiste a sélectionné une vingtaine de ses dernières aquarelles. Les portraits inversés de l’artiste en mangeur d’orange coiffé de la casquette Zero , les effigies de Joan Crawford , une série des oiseaux sur une branche “remixée” à partir d’une série des années 70, etc.
Hans Georg Kern est né en 1938 à Deutschbaselitz. Cette ville de Saxe à laquelle il empruntera son nom d’artiste appartient alors à l’Allemagne de l’Est. Dès le début, ses œuvres expriment une réaction viscérale aux tragédies humaines en général et aux traumatismes de l’histoire allemande en particulier. Il est surtout influencé par l’Art brut, par les dessins et les écrits d’Antonin Artaud et par la sculpture africaine.
Georg Baselitz est très présent sur la scène internationale depuis le début des années 1960. Le Solomon R. Guggenheim Museum de New York a présenté en 1995 la première grande rétrospective de son œuvre, que l’on a pu voir ensuite au Los Angeles County Museum, au Hirshhorn Museum and Sculpture Garden de Washington, à la Neue Nationalgalerie de Berlin et enfin, en 1996-1997, au Musée d’art moderne de la Ville de Paris. En 2007, la Royal Academy of Arts de Londres a organisé une autre grande rétrospective, et de novembre 2009 à mars 2010, deux musées de Baden-Baden, le Museum Frieder Burda et la Staatliche Kunsthalle ont salué respectivement « Cinquante ans de peinture » et « Trente ans de sculpture » de Georg Baselitz.
Un catalogue d’exposition rédigé par Maria de Corral sera publié à l’occasion de l’exposition.
à voir vidéo sur artnet
Georg Baselitz
Aquarelles
Galerie Thaddaeus Ropac
7 rue Delleyme
75003 Paris
Mimmo Jodice, rétrospective à la Maison Européenne de la Photographie
Mimmo Jodice
Rétrospective 1960–2010
jusqu'au 13 juin
Maison Européenne de la Photographie
5 rue de Fourcy
75004 Paris
actualité galerie Emmanuel Perrotin
à voir le film From Here to Eternity de Hélène Sevaux + une interview
Acrylique sur toile montée sur châssis en bois, 65,2 x 80,3 cm, œuvre unique
©2010 Aya Takano/Kaikai Kiki Co., Ldt. All Rights Reserved.
Acrylique sur toile montée sur châssis en aluminium, 181,8 x 227,3 cm, œuvre unique
©2010 Aya Takano/Kaikai Kiki Co., Ldt. All Rights Reserved.
A l'espace impasse Saint-Claude sont présentées des œuvres de l'artiste allemand Peter Zimmermann avec ses toiles si particulières recouvertes de résine époxy. Les couleurs se superposent et vibrent.
Yeondoo Jung
Innerscape
Peter Zimmermann
Kith and Kin
jusqu'au 30 juillet
Galerie Emmanuel Perrotin
76 rue de Turenne
75003 Paris
jeudi 27 mai 2010
VOGUE.fr: Sarah Burton nommée directrice artistique d’Alexander McQueen
Sarah Burton, la chef de studio Alexander McQueen, vient d'être nommée directrice artistique de la maison de prêt-à-porter. La collaboratrice et bras droit d'Alexander McQueen depuis 16 ans a étudié à la prestigieuse Central Saint Martins, et semblait donc la plus apte à perpétuer l'esprit de la marque.
VOGUE.fr: Sarah Burtonlundi 10 mai 2010
Rita Ackermann, Last exit to Poitiers, au Confort Moderne
Le centre d'art contemporain de Poitiers Le Confort Moderne accueille l'artiste hongroise Rita Ackermann en résidence, elle présentera ses toiles lors d'une exposition monographique dans l'Entrepôt-galerie du 28 mai au 22 août.
Rita Ackermann est une activiste, une icône, une figure incontournable de la scène artistique et des milieux underground New-yorkais depuis plus de quinze ans. Son nom est à ce point associé à la grosse pomme que l'on en oublierait presque qu'elle est née et a grandi en Hongrie. Elle pratique le dessin, la peinture, le collage tout en multipliant les collaborations dans les domaines de la musique, de la performance, de la mode, du skate et même dernièrement du cinéma. Elle aime les monstres, les laissés pour compte, la différence : un esprit libre.
La nature des matériaux qui constituent son oeuvre : peinture, dessin, collages, toiles, papiers, sérigraphies mais aussi sa formation artistique en Hongrie font de Rita Ackermann une artiste classique. Ses références et sources d’inspiration tendent vers l'Europe du début du 20ème siècle, Bellmer, Artaud pour la poésie, Nicky de Saint-Phalle pour la liberté mais aussi des figures plus diversement appréciées comme Bernard Buffet ou Unica Zurn. Une Europe rêvée qui reste un souvenir et une culture pop américaine qu'elle ne pourra jamais vraiment incarner construisent une constellation artistique déterritorialisée et romantique.
Elle puise son iconographie avec la même acuité dans la presse à scandale, dans la rue que dans les encyclopédies d'histoire de l'art classique. Des figures féminines traversent son œuvre depuis ses premiers dessins : adolescentes délurées, mutines lassives mais aussi la figure de la mère, ou de vierges à l’enfant s’entrechoquent avec des voitures délabrées, des paysages de ruines ou encore des no man’s land urbains. L’ovale des visages et les yeux en amande très affirmés sont les traits communs des personnages qui ne sont pas sans évoquer le visage même de l’artiste. La reformulation constante de cette figure et des compositions de ses premiers dessins tendent à vider tout contenu psychologique de ses personnages pour les faire glisser vers un motif abstrait.
Ses dernières peintures témoignent d’une confrontation physique et expressive au travail. Sans retenue, elle s'attaque à de très grands formats, à des supports qui résistent : bâche de protection automobile, toiles brutes. Cet esprit libre met en œuvre une approche frontale et décomplexée de la « grande peinture » qui fait voler en éclat l'idée d'une « peinture genrée et héroïque ».
Son projet pour le Confort Moderne prend naissance dans le désert texan lors d'une résidence à Marfa, Fondation Donald Judd. La rencontre avec ces grands espaces conjuguée à l'atelier industriel qui lui est mis à disposition déclenche le passage aux très grands formats et son retour à la peinture. Poitiers permet de continuer ce travail, une résidence intensive, l'isolement, un atelier démesuré et l'exposition de cet atelier même. Son espace de travail restera tel quel après le départ de l'artiste, les repentirs, les dérapages hors des cadres et sur le sol. Une livraison brute du travail mise en dialectique avec d’autres hypothèses de présentation. L'exposition présente un corpus d'œuvres récentes augmenté d'une intense création en résidence.
Les expositions de Marfa et de Poitiers seront présentées en 2011 au Ludwig Museum de Budapest pour la première exposition personnelle de l'artiste dans son pays natal.
Last exit to Poitiers
du 28 mai au 22 août 2010
Le Confort Moderne
185, rue du faubourg du pont-neuf
86000 Poitiers
galerie Andrea Rosen
Cécile Decorniquet, LADIES
Cécile Decorniquet est une jeune photographe française. Elle réalise des portraits d'enfants comme des tableaux. La composition minutieuse, la lumière élaborée, le stylisme soigné font penser aux peintures des peintres du nord. Les enfants deviennent des créatures étrangement adultes sous l'objectif de la photographe. Otto Dix, David Lynch, Jérôme Bosch, Mark Ryden, Joel-Peter Witkin ou bien encore Jan Saudek font partie de ses références. Récemment, le très bon magazine néerlandais EYEMAZING a publié le travail de l'artiste à travers un portfolio et une interview. Cécile Decorniquet expose régulièrement, l'année dernière elle a notamment participé aux Rencontres de Arles et exposé à la galerie Kennory Kim.
Cécile Decorniquet
jeudi 29 avril 2010
Wim Delvoye au musée Rodin
Quelques œuvres de l'artiste belge Wim Delvoye (célèbre pour ses provocations et son humour) sont actuellement exposées au musée Rodin.
L'artiste est connu notamment pour avoir réalisé la Cloaca, une machine capable de faire des excréments humains avec un processus digestif mécanique. Il est également célèbre pour ses cochons tatoués, vivants paisiblement dans une ferme à Pékin, la Art Farm, dont les collectionneurs ont acheté des actions. Les collectionneurs, par le biais de webcam peuvent observer les cochons tatoués, sortes d'œuvres d'art vivantes.
Au musée Rodin sont exposés, La Tour (construction de style gothique construite en métal comme à l'époque de l'architecture industrielle du XIXe siècle), Gate (la maquette de la porte de son atelier), Gandagas A78522 (des bonbonnes de gaz customisées façon antiquité grecque) et enfin Double Helix Crucifix Alternating Current (des crucifix en torsade prenant la forme d'un ADN). Hélas, il y a peu d'œuvres à voir, mais celles-ci sont symboliques du travail de l'artiste. Gate, la maquette de la porte de son atelier reprend des symboles graphiques, puissants et nombreux chez Wim Delvoye, le monsieur Propre avec ses intestins visibles (sorte de logotype de la Cloaca), le logo WD comme Wim Delvoye (détournement du logo de la Warner Bros), des fourchettes faisant des doigts d'honneur. Tout cela est accumulé dans un style baroque flamboyant cher à l'artiste. Le décalage entre le style et le sens de l'œuvre est le propre de l'œuvre de Wim Delvoye, son étrangeté aussi. Dans le même registre, les bonbonnes de gaz décorées à la façon antiquité grecque me laissent plus sceptique et les crucifix en ADN sont bizarroïdes. Ses dernières œuvres me touchent moins.
bronze
© photographies Alice Bénusiglio
Exposition Wim Delvoye
du 16 avril au 22 août
Le musée Rodin
77 Rue de Varenne
75007 Paris
www.wimdelvoye.be