samedi 15 janvier 2011

Annette Messager, pudique et publique, sur france 5

L'excellente émission Empreintes sur France 5 a consacré un documentaire à Annette Messager, grande personnalité féminine (sans être féministe) de l'art contemporain. Comme le souligne le titre du film pudique et publique, Annette Messager n'est pas une artiste des médias, elle ne se livre pas aisément. C'est donc à petits pas, délicatement que le film nous dévoile le parcours de cette artiste ultra-sensible depuis sa plus tendre enfance.

Annette Messager, Inflating Deflating (Gonflés dégonflés), 2005-2006
28 elements, painted parachute fabric, computerized motors
Dimensions variable
Marian Goodman Gallery

Annette Messager, articulés-désarticulés, 2002, détails
© Centre Pompidou, Paris 2007, photo : André Morin


Annette Messager, Secret, 2006
Net wire 160 x 280 cm
Marian Goodman Gallery

Résumé du film: Depuis le début des années 70, Annette Messager explore les régions secrètes et nocturnes de l'identité sexuelle, la difficulté et la liberté d'être femme dans un monde d'hommes. Ce documentaire part à la rencontre de cette artiste femme au-delà du féminisme, hier ignorée, aujourd'hui mondialement reconnue et encensée par les critiques et par le public.
Il retrace sa carrière et les thèmes autour desquels elle a construit son œuvre : le corps, la monstruosité, la parole...
Véritable labyrinthe d'idées et de formes, ce film, à la première personne, revient sur ce travail unique, à la fois enchanteur, grimaçant et provocant...

Auteur : HEINZ PETER SCHWERFEL
Durée : 52 minutes
Realisateur : HEINZ PETER SCHWERFEL
Production : SCHUCH PRODUCTIONS
Participation : FRANCE TÉLÉVISIONS

Annette Messager me bouleverse de l'intérieur, un peu comme Louise Bourgeois. Son rapport au corps, à la sexualité et à l'inconscient me plaît. Son attachement à l'enfance, son mélange de tendresse et de cruauté, sa bizarrerie me touchent particulièrement.

Annette Messager, Pudique et publique est encore visible une semaine sur le site de France 5, Je ne saurais que trop vous le recommander.

Annette Messager

mardi 11 janvier 2011

Hedi Slimane photographie Robert De Niro


Hedi Slimane a réalisé en novembre 2010 à New York une série magnifique de portraits de Robert De Niro, futur président du jury du 64e festival de Cannes. Du noir et blanc toujours parfait à admirer sur son site HEDI SLIMANE DIARY.

hedislimane.com

vendredi 7 janvier 2011

Emmanuelle Alt, nouvelle rédactrice en chef de VOGUE PARIS


Emmanuelle Alt assure la relève et occupera le trône de VOGUE PARIS à partir du 1er février. On s'en doutait. Son style rock n' roll, chic et décontracté était déjà très présent dans les pages du magazine puisqu'elle occupait la place de rédactrice en chef mode. C'est donc sans surprise que la direction de Condé Nast l'a nommée rédactrice en chef du magazine.

STYLE.COM

dimanche 19 décembre 2010

prochaine exposition "VAUDOU" à la fondation Cartier

La prochaine exposition (à partir du 5 Avril 2011) de la fondation Cartier portera sur l'art Vaudou, voici le communiqué de presse :



« POUR LES ARTS PRIMITIFS, ET NOTAMMENT POUR LE VAUDOU, IL Y A JACQUES KERCHACHE, ET IL N’Y A QUE LUI. »
ANDRE MALRAUX




La Fondation Cartier pour l’art contemporain présentera pour la première fois au public un ensemble exceptionnel d’objets vaudou issus de la collection Anne et Jacques Kerchache dans une scénographie conçue par Enzo Mari, l’un des grands maîtres du design industriel italien. L’exposition est organisée avec la complicité d’Anne Kerchache – aujourd’hui Madame Kamal Douaoui – qui fut l’épouse de Jacques Kerchache jusqu’à son décès en 2001.

Jacques Kerchache et la Fondation Cartier pour l’art contemporain
Conseiller artistique et commissaire d’expositions, Jacques Kerchache était un ardent défenseur des arts premiers et a œuvré pour leur entrée dans les collections d’importants musées français. C’est à son initiative qu’ont été créés le Pavillon des Sessions du Louvre en 2001 et le musée du quai Branly en 2006. Jacques Kerchache a également collaboré avec la Fondation Cartier à de nombreuses occasions, tout d’abord sur les expositions thématiques À visage découvert (1992) et être nature (1998), mais aussi sur l’exposition personnelle de l’artiste haïtien Patrick Vilaire, Réflexion sur la mort (1997).

L’exposition vaudou
À la suite de ces collaborations, Jacques Kerchache et la Fondation Cartier ont souhaité organiser une exposition dédiée à la statuaire vaudou, mais ce projet a été suspendu suite à son décès en 2001. C’est donc à l’occasion du dixième anniversaire de la mort de Jacques Kerchache que la Fondation Cartier a décidé de dévoiler le monde secret et fascinant du vaudou qui fut sa passion tout au long de sa vie. À travers l’exposition Vaudou, la Fondation Cartier rend ainsi hommage à ce grand expert et explorateur, célèbre pour son œil exigeant et pour sa connaissance des arts premiers comme de l’art contemporain.

L’art vaudou
Dès les années 1960, Jacques Kerchache a su reconnaître la puissance esthétique et l’originalité stupéfiante de la statuaire vaudou et de ses formes. C’est à cette époque, lors de ses premiers voyages dans l’actuelle République du Bénin, berceau du vaudou, qu’il commence à rassembler ce qui est devenu aujourd’hui la plus importante collection de sculptures vaudou africaines. L’exposition présentera une centaine de ces objets, dont certains appartiennent désormais à des collections privées.

Des objets de culte
Les sculptures vaudou, assemblages anthropomorphiques de cordes, d’os, de coquillages ou de terre cuite, jouent un rôle primordial dans la pratique de ce culte religieux très ancien et toujours vivant, des côtes du Togo à l’ouest du Nigéria. Recouvertes d’une épaisse couche de matière faite de terre, d’huile de palme et de poudre, ces sculptures étranges et troublantes dégagent un sentiment de tension et d’appréhension. Leur esthétique ambiguë est intimement liée à leur rôle qui est à la fois de protéger leurs propriétaires du danger et de nuire aux personnes responsables de leurs problèmes.

Par sa silencieuse simplicité, l’exposition, propice à la méditation, laissera ces objets impénétrables prendre la parole et révéler ainsi le mystère et la beauté convulsive de la statuaire vaudou.

LE CATALOGUE PUBLIÉ PAR LA FONDATION CARTIER À L’OCCASION DE L’EXPOSITION VAUDOU BÉNÉFICIERA DES CONTRIBUTIONS DE SUZANNE PRESTON BLIER, GABIN DJIMASSÉ, MARC AUGÉ OU ENCORE DE L’ARTISTE HAÏTIEN PATRICK VILAIRE.

fondation Cartier

Bettina Rheims, interview

Grâce au site internet www.helenarubinstein-lelivre.com j'ai pu participer à une interview de Bettina Rheims, l'une de mes photographes préférés. Voici les questions que je lui ai posées :

1 — En voyant votre dernière exposition Rose, c'est Paris que j'ai beaucoup aimée, je me suis demandée si finalement votre regard sur les femmes n'était pas masculin car elles sont si désirables.
Je pense que c'est justement parce que je suis une femme et que je suis dans une relation de totale confiance et d'intimité avec mes modèles que je parviens à obtenir d'elles cette incroyable sensualité. le désir existe entre nous, mais il est purement photographique : celui d'un artiste pour son modèle. Le fait d'être une femme n'a rien à y voir.

2 — Y a-t-il eu des photographies que vous n'avez pas osé faire (je pense à la série Chambre Close par exemple) ? Vous fixez-vous des limites dans votre travail ? si oui, lesquelles ?
Je dirai plus qu'il y a des images que je n'ai pas encore faites. La limite elle est pour moi de ne pas blesser, de ne pas faire de mal aux femmes que je photographie et si possible qu'elles sortent du studio fières de ce qu'elles ont accompli et aussi ayant appris quelque chose peut être de nouveau sur elles-mêmes.

3 — Sur quoi travaillez-vous en ce moment ? quels sont vos projets à venir ?
Cette année est en quelque sorte une année de transition. Après de grandes aventures comme celle que j'ai vécu avec "Rose" (en tout deux ans de travail). J'ai besoin d'une part de remettre le studio en route, nous faisons des commandes pour des magazines, de la publicité, et aussi de temps pour moi qui fera, j'espère, naître bientôt un nouveau projet. Mon travail a toujours été rythmé par ces deux activités différentes, celle purement artistique et une autre un peu plus appliquée, parfois comme de l'artisanat, mais à la fin de la journée les deux se rejoignent souvent.

Carine Roitfeld quitte Vogue Paris

Carine Roitfeld photographiée par Hedi Slimane

"Je suis venu te dire que je m'en vais "

Carine Roitfeld quitte son poste de rédactrice en chef du Vogue Paris. Son style cubique, ses assemblages étranges, érotiques et débridés auront su marquer les pages du magazine.

Carine Roitfeld

vendredi 3 décembre 2010

Hedi Slimane actualités




www.hedislimane.com

La beauté dans VOGUE, Carine Roitfeld, Mario Sorrenti

Le fil du temps, VOGUE décembre 2010

Smile ! , VOGUE novembre 2010

Vision, VOGUE octobre 2010

French accent, VOGUE septembre 2010

Jeu de paumes, VOGUE août 2010

Mini-lifting multi-zone, VOGUE mars 2010

Décapage contrôlé, VOGUE février 2010

Remise à neuf, VOGUE octobre 2009

Cil icône, VOGUE septembre 2009

La page beauté réalisée par Carine Roitfeld et photographiée par Mario Sorrenti dans chaque numéro de VOGUE me plaît particulièrement. Ces photographies ont une dimension artistique surréaliste proche du cadavre exquis. Elles vantent de façon surprenante des soins de beauté (souvent très couteux) en tous genres : chirurgie esthétique (comme une greffe des cils !), implants, peeling, lifting, soins au lasers, etc. Même hors de prix, on s'aperçoit que certains soins ressemblent franchement à de la torture. Il faut souffrir pour rester belle, l'usure du temps reste dans la plupart de ces pages beauté l'ennemie à abattre.

vogue.fr

mardi 30 novembre 2010

Valérie Belin, Black-eyed Susan à la galerie Jérôme de Noirmont

PHLOX NEW HYBRID (WITH DAHLIA REDSKIN), 2010 ©Valérie Belin. Impression pigmentaire sur papier marouflé sur Dibond.
Courtesy Galerie Jérôme de Noirmont, Paris.
CALENDULA (MARIGOLD), 2010 ©Valérie Belin. Impression pigmentaire sur papier marouflé sur Dibond. 
Courtesy Galerie Jérôme de Noirmont, Paris
CLEOME SPINOSA (SPIDER FLOWER), 2010 ©Valérie Belin. Impression pigmentaire sur papier marouflé sur Dibond.
Courtesy Galerie Jérôme de Noirmont, Paris

La galerie Jérôme de Noirmont expose à partir de demain le travail de la photographe Valérie Belin, il s'agit d'une série fusionnant des portraits féminins au style sophistiqué des années 50 à des fleurs.

Extrait du dossier de presse
Dans chacune des images de cette série, Valérie Belin s’est appliquée à créer une équivalence dans l’image entre femmes et fleurs, en travaillant à la fois par addition de formes et soustraction d’informations. Femmes et fleurs se voient ainsi attribuer la même importance et le même statut de pur décor. Cette surenchère de décor semble placer l’image dans une esthétique totalement formaliste, le sujet se dérobant sous les effets de style.
Tout au long de sa carrière, l’artiste a remis en question les frontières entre réel et virtuel, depuis les Verres (1993) et miroirs de Venise I et II (1997) jusqu’aux Mannequins (2003), Modèles et Métisses (2006), dans le cadre général d’une investigation sur les limites de la photographie. Ses oeuvres photographiques ont toujours eu un caractère surréel, obtenu par des effets d’optique ou par un surdimensionnement du sujet. Dans ses séries récentes comme Lido (2007) ou les Têtes Couronnées (2009), l’artiste choisissait des sujets ayant une image forte, un fort pouvoir de représentation, qualités mises en valeur dans un traitement totalement onirique du portrait grâce à des technologies nouvelles et différentes selon la série.


Valérie Belin, Black-eyed Susan jusqu'au 27.01.2011
Galerie Jérôme de Noirmont
38 ave de Matignon 75008 Paris

Myriam, Bleu de Cobalt

Photographie de Myriam, Sans titre, 2 juillet 2010

Myriam, l'auteur des petites chroniques picturales sur le blog Bleu de Cobalt s'est éteinte. J'aimais beaucoup son regard passionné, sensible et cultivé sur la peinture. Paix à son âme.

Bleu de Cobalt
Bleu de Cobalt
Bleu de Cobalt

lundi 29 novembre 2010

Michel Houellebecq, un succès justifié.

Photographie de Vincent Ferrane publiée dans Télérama n°3174

Michel Houellebecq, un talent immense reconnu tardivement salué par le prix Goncourt 2010. Succès de la critique, du public et succès commercial.

En commencant la lecture de La carte et le territoire, j'ai eu ce sentiment agréable de rentrer dans un livre puissant. Le style aux phrases longues qui m'a rappelé celui de Françoise Sagan pour sa fluidité, son ton désabusé et ironique m'a tout de suite enchantée, voilà comment commence le livre :

"Jeff Koons venait de se lever de son siège, les bras lancés en avant dans un élan d'enthousiasme. Assis en face de lui sur un canapé de cuir blanc partiellement recouvert de soieries, un peu tassé sur lui-même, Damien Hirst semblait sur le point d'émettre une objection ; son visage était rougeaud, morose. Tous deux étaient vêtus d'un costume noir - celui de Koons, à fines rayures - d'une chemise blanche et d'une cravate noire. Entre les deux hommes, sur la table basse, était posée une corbeille de fruits confits à laquelle ni l'un ni l'autre ne prêtait aucune attention ; Hirst buvait une Budweiser Light.
Derrière eux, une baie vitrée ouvrait sur un paysage d'immeubles élevés qui formaient un enchevêtrement babylonien de polygones gigantesques, jusqu'aux confins de l'horizon ; la nuit était lumineuse, l'air d'une limpidité absolue. On aurait pu se trouver au Qatar, ou à Dubai ; la décoration de la chambre était en réalité inspirée par une photographie publicitaire, tirée d'une publication de luxe allemande, de l'hôtel Emirates d'Abu Dhabi.
Le front de Jeff Koons était légèrement luisant ; Jed l'estompa à la brosse, se recula de trois pas. Il y avait décidément un problème avec Koons. Hirst était au fond facile à saisir : on pouvait le faire brutal, cynique, genre " je chie sur vous du haut de mon fric " ; on pouvait aussi le faire artiste révolté (mais quand même riche) poursuivant un travail angoissé sur la mort ; il y avait enfin dans son visage quelque chose de sanguin et de lourd, typiquement anglais, qui le rapprochait d'un fan de base d'Arsenal. En somme il y avait différents aspects, mais que l'on pouvait combiner dans le portrait cohérent, représentable, d'un artiste britanique typique de sa génération. Alors que Koons semblait porter en lui quelque chose de double, comme une contradiction insurmontable entre la rouerie ordinaire du technico-commercial et l'exaltation de l'ascète. Cela faisait déjà trois semaines que Jed retouchait l'expression de Koons se levant de son siège, les bras lancés en avant dans un élan d'enthousiasme comme s'il tentait de convaincre Hirst ; c'était aussi difficile que de peindre un pornographe mormon."

Voici une entrée en matière réussie, la suite du roman est tout aussi délectable. Elle réserve des surprises en troisième partie quand le livre se transforme en enquête. On appréciera la description moqueuse et fort juste du milieu de l'art contemporain avec ses critiques, ses attachées de presse (le personnage de Marilyn est à tomber !) et ses marchands. L'écrivain met également en évidence la côte surréaliste que peuvent atteindre les oeuvres d'arts, à la surprise même de l'artiste qui les produit. Jed, artiste contemporain et personnage principal du livre semble être la face cachée d'un autoportrait de l'auteur. Celle-ci est complétée par Michel Houellebecq lui-même qui apparait dans le livre comme écrivain au service de l'artiste. Les échanges entre l'artiste et l'écrivain créent un double regard posé sur le monde particulièrement intéressant. L'humour et l'ironie ponctuent régulièrement le livre, ce qui aux yeux de certains pourra le rendre divertissant (notamment à travers le passage baroque et franchement drôle de la soirée chez Jean-Pierre Pernaut). Néanmoins, Houellebecq analyse notre société d'une manière implacable et propose un futur peu enthousiasmant. Comme à son habitude, l'auteur dérange en pointant du doigt les symptômes d'une société de consommation anxiogène, dénuée de beauté et de spiritualité.

lundi 25 octobre 2010

Philippe Pasqua, PALIMPSESTES, une histoire de repentirs, d'effacements et d'apparition. Galerie Laurent Strouk







photographies Alice Bénusiglio

Je recommande vivement l'exposition de l'artiste Philippe Pasqua, dessinateur et peintre virtuose actuellement exposé à la galerie Laurent Strouk. Attention l'exposition s'arrête à la fin de la semaine (le 30 octobre je crois).
L'accrochage de l'exposition a déjà changé 3 fois. Les grands collectionneurs se sont précipités et des centaines de dessins ont été vendus en quelques semaines. Laurent Strouk me confiait qu'en 20 ans de carrière il n'avait jamais connu un tel engouement.

Philippe Pasqua, Palimpsestes

galerie Laurent Strouk
8 bis, 16 rue Jacques Callot
75006 Paris

Vu à la fiac 2010

Pierre Ardouvin, Succès fou, 2010
Verre soufflé, faux nez 25 x 25 cm
galerie chez Valentin, Paris

Alexander mc Queen peint par Yan Pei Ming, Carlson Gallery

Cabinet de curiosité par Klara Kristalova, galerie Emmanuel Perrotin

Kendell Geers
Mixed media 119 x 112 x 74 cm
galerie Rodolfe Janssen

Bethan Huws, Table of Feathers, 2009
Mixed media 119 x 112 x 74 cm
galerie Rodolfe Janssen


Bettina Rheims, Rose C'est Paris, galerie Jérôme de Noirmont

Ugo Rondinone, galerie Almine Rech

Yayoi Kusama, galerie Victoria Miro, London
Jean-Michel Basquiat, Santo # 1, 1982
Oil, acrylic, colored crayons, collage on canvas with exposed wooden support 92 x 92 cm
Courtesy galerie Van de Weghe Fine Art

photographies : Alice Bénusiglio

Les ensortilèges de James Ensor, lundi, 25 octobre 2010 à 23:35

Ensor aux masques, James Ensor
1899, huile sur toile, 120 x 80 cm

Le peintre belge James Ensor fut le mentor du courant expressionniste allemand. Une plongée dans ses toiles et ses écrits, à l'occasion du 150e anniversaire de sa naissance.

2010 a marqué le 150e anniversaire de la naissance de cet artiste iconoclaste. Considéré comme l'un des plus grands peintres belges avec Magritte, James Ensor a fortement marqué l'histoire de l'art. Mentor de l'expressionnisme allemand ou du mouvement CoBrA, il a créé une oeuvre résolument avant-gardiste, provocante et révolutionnaire. Né à la fin du XIXe siècle, celui qui inspira Kandinsky ou Klee commença à peindre à l'âge de 13 ans. Ses toiles tendent vers l'impressionnisme, ce qui provoque le rejet des tenants de l'école classique. Il opère alors un changement radical et se met à peindre ses fameux masques et formes squelettiques. Comme de sublimes métaphores, il les utilise pour évoquer des thématiques profondément humaines : la mort, l'enfance, le rire... Ses oeuvres sont autant de représentations théâtrales du monde qui l'entoure.

Inclassable et attachant
Alors que le Moma de New York et le musée d'Orsay lui ont consacré une rétrospective, ce documentaire propose une plongée dans l'univers foisonnant, polymorphe et visionnaire de James Ensor, à travers la lecture de ses textes et la découverte de sa peinture. Accompagné par une musique originale signée Marie-Jeanne Séréro et porté par la voix de l'excellent comédien Jean-Quentin Châtelain, ce documentaire rend un bel hommage à un artiste inclassable et attachant.

James Ensor, prince des peintres
arte

dimanche 24 octobre 2010

SCHIPPER/ARQUES collection summer 2011





Le travail des créateurs Boris Shipper et Tomas Pedrosa Arques est l'une de mes découvertes préférée de la dernière fashion week. Les volumes, les qualités des imprimés et des coupes me rappellent le travail de mon créateur défunt favori Alexander Mc Queen (Boris Shipper m'a confié qu'il était également passionné par le travail de Mc Queen et qu'il avait été effondré en apprenant son décès il y a quelques mois).
L'univers à la fois onirique et hostile des créateurs ainsi que la manière sophistiquée dont ils modernisent des formes anciennes (corset, ceinture de chasteté) me plaisent particulièrement dans leur dernière collection. Un style fétichiste, étrange et raffiné.

extrait du dossier de presse :

BIOGRAPHIE
Boris Schipper est né aux Pays-Bas en 1973 et Tomas Pedrosa Arques en Belgique en 1969. En 2008 ils ont lancé la marque Schipper/Arques. Schipper/Arques est une déclaration d’amour aux formes et textures et une recherche du lien exigeant entre structure et aisance des tissus. La marque combine des influences ‘underground’ avec des techniques utilisées dans la haute couture. Le détail est extrêmement important dans leur collection qui est d’une part fragile et d’autre part agressive. Les créateurs montrent un monde d’élégance romantique sur un fond de fétichisme raffiné. Chaque collection naît de leur passion pour la coupe, le modélisme et une conscience extrême de l’impact constructif que les vêtements ont sur la silhouette. Schipper et Pedrosa Arques commencèrent leur collaboration en 1998 comme stylistes pour clubs et clips vidéo. Leur clientèle comprenait surtout des personnes célèbres dans le monde entier. L’identité de Schipper/Arques naquit de leur claire opinion sur la communication visuelle et make-up et reflète une approche conceptuelle et une histoire imprégnée de contre-culture.

COLLECTION
La collection printemps/été 2011 parle du volume de la lumière. Le bal des débutantes. Dans l’obscurité de la nuit une fille s’enfuit de l’environnement restrictif de sa famille. Le sentiment de liberté remplace rapidement le sentiment d’usurpation et la peur de la ville nocturne et brumeuse. Le matin apporte la lumière, les rayons de soleil glissent à travers le brouillard et révèlent les couleurs vives de l’aube. La collection nous emmène de façon visuelle dans cette histoire. Premièrement les ceintures de chastetés du 21e siècle. Elles sont une caricature du
conservatisme de la classe supérieure, lequel essaie de démolir la couleur et l’éblouissement, élimine la lumière de la vie dans un effort de cacher l’identité de tout le monde. L’anxiété dans la nuit obscure s’estompe à l’aube et le parcours va rayonner pendant la découverte de la liberté. La collection montre des nuances grisées de lumière, puis des couleurs vives et une coupe libérée et contemporaine.

schipperarques