Retour sur l'exposition de Jan Fabre, l'Ange de la métamorphose ayant eu lieu au printemps 2008. L'artiste avait été invité par le musée du Louvre à investir les salles de peinture consacrées aux Ecoles du Nord. Cette exposition spectaculaire commençait et finissait par un autoportrait de Jan Fabre, le premier "Je me vide de moi-même", représentait l'artiste se cassant le nez littéralement à l'histoire tout en se vidant de son sang, le deuxième "Autoportrait en plus grand ver du monde", représentait l'artiste sous forme d'un immense vieux ver de terre rampant au milieu des stèles en proférant : "Je veux sortir ma tête du nœud coulant de l'histoire".
Critique Paris Art Julia Peker,
Critique Valérie Duponchelle,
France culture, Isabelle Lassalle.
jeudi 31 mai 2012
jeudi 17 mai 2012
Wim Delvoye "Rorschach" à la galerie Perrotin
Wim Delvoye, Ring Dual Corpus Current, 2012 |
Wim Delvoye, Suppo, 2011 |
Wim Delvoye, La lune Rorschach, 2011 |
Wim Delvoye, Daphnis & Chloe Rorschach I, 2011 |
Wim Delvoye, Deux Bacchantes Clockwise, 2011 |
Wim Delvoye, La pêche Clockwise, 2011 |
à la galerie Emmanuel Perrotin jusqu'au 16 juin 2012.
photos : Alice Bénusiglio.
Communiqués Rorschach + Louvre
vendredi 11 mai 2012
Wim Delvoye, "Rorschach" et "Au Louvre"
Wim Delvoye va exposer ses œuvres à partir du 12 mai à la galerie Emmanuel Perrotin à travers l'exposition Rorschach. Succédera à celle-ci l'exposition Au Louvre à partir du 31 mai.
L'exposition Rorschach semble être un avant-goût de la future exposition du Louvre. " Une nouvelle série de sculptures en bronze - dont certaines sont visibles “Au Louvre”-, dédoublées sur le principe des planches de Rorschach, réactivent les figures mythologiques de Auguste Moreau, Antonin Mercié ou Jean de Bologne par exemple. Des Christs en croix miment l’anneau de Moebius (“Moebius Corpus Inside”, “Moebius Dual Corpus Direct Current” etc.)" — communiqué de la galerie
"Le Louvre invite Wim Delvoye à intervenir dansplusieurs espaces du musée : sous la pyramide, au seindes appartements Napoléon III, dans les salles gothiquesdu département des Objets d’art et dans le jardin desTuileries. Après Tony Cragg, Wim Delvoye est ledeuxième artiste à concevoir une nouvelle sculpturemonumentale pour la colonne du belvédère : uneimmense flèche gothique en acier inoxydable, torsadée,intitulée Suppo. Parallèlement, une imposante œuvre enacier Corten dentelé rejoindra le jardin des Tuileries enjuillet, et s’inscrira à l’automne dans le parcours desculptures de la FIAC.Au sein du musée, une quinzaine de productions récentes envitrail, en porcelaine, en bronze, témoignant de sesrecherches actuelles sur la sculpture du XIXe siècle et del’exploration des techniques informatiques de reproduction,sont présentées en contrepoint des collections des Objetsd’art. Ces sculptures sont installées sur le mobilier, dans lesvitrines ou encore le long de l’escalier du Ministre. Un grandvitrail présenté dans l’escalier Lefuel entre en résonnanceavec ceux de François Morellet tandis qu’une chapellegothique dialogue avec les tapisseries et objets liturgiques dela salle d’Anne de Bretagne.De la relecture triviale du gothique jusqu’aux déformationsbaroques de crucifix, l’art populaire et décoratif de WimDelvoye, qui prend ses racines dans un détournementironique des styles du passé, trouve dans le musée du Louvreun écho particulièrement sonore.Wim Delvoye, artiste plasticien belge né en 1965 est connupour son installation Cloaca qui, avec l’apparent sérieuxd’un laboratoire scientifique, reproduit le processus dedigestion. L’artiste était à l’honneur en 2009 à la CollectionPeggy Guggenheim à Venise, en 2010 au musée Rodin àParis et en 2011 au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles. Aufur et à mesure de ces expositions, il érige une flèchetoujours plus haute jusqu’au spectaculaire Suppo, atteignantau Louvre 11 mètres de haut."— Communiqué du musée
Wim Delvoye est le troisième artiste belge après Jan Fabre et Jean-Philippe Toussaint à exposer son travail dans les salles du Louvre. On peut supposer que l'exposition de Wim Delvoye sera moins grandiose que L'Ange de la métamorphose de Jan Fabre. Néanmoins, la singularité teintée de transgression des œuvres gothiques de Wim Delvoye promettent de répondre avec originalité aux œuvres du Louvre.
Wim Delvoye au musée Rodin
Wim Delvoye au Louvre
Galerie Perrotin
L'exposition Rorschach semble être un avant-goût de la future exposition du Louvre. " Une nouvelle série de sculptures en bronze - dont certaines sont visibles “Au Louvre”-, dédoublées sur le principe des planches de Rorschach, réactivent les figures mythologiques de Auguste Moreau, Antonin Mercié ou Jean de Bologne par exemple. Des Christs en croix miment l’anneau de Moebius (“Moebius Corpus Inside”, “Moebius Dual Corpus Direct Current” etc.)" — communiqué de la galerie
Wim DELVOYE, La lune Rorschach, 2011
© studio Wim Delvoye, Belgique
Courtesy Galerie Perrotin, Paris
L'exposition Au Louvre
Wim Delvoye est le troisième artiste belge après Jan Fabre et Jean-Philippe Toussaint à exposer son travail dans les salles du Louvre. On peut supposer que l'exposition de Wim Delvoye sera moins grandiose que L'Ange de la métamorphose de Jan Fabre. Néanmoins, la singularité teintée de transgression des œuvres gothiques de Wim Delvoye promettent de répondre avec originalité aux œuvres du Louvre.
Wim Delvoye au musée Rodin
Wim Delvoye au Louvre
Galerie Perrotin
jeudi 26 avril 2012
Pierre Laniau, portraits de princes
L'artiste peint sur les affiches électorales, un travail lié à l'actualité et au passé :
— Communiqué de la galerie :
Pierre LANIAU
Né à en 1955. Vit et travaille à Paris.
La Galerie RX expose les "Portraits des Princes" de Pierre LANIAU - Portraits des présidents N. Sarkozy, J. Chirac, F. Mitterrand et de S. Royal, L. Jospin, E. Balladur, R. Barre -, un travail réalisé sur les affiches électorales des campagnes présidentielles de 1988 à 2012. Cette oeuvre menée depuis vingt-quatre ans s'inscrit dans la tradition du portrait dans l'histoire de l'art occidental, dans une réflexion philosophique sur le pouvoir et la solitude, la souffrance et la rue. Révélatrices de l'esthétique du temps et des stratégies de la propagande, elles sont à leur tour manipulées par l'artiste pour mettre à nu, fouiller la complexité des personnalités. Ce travail présente un portrait de l'homme du temps autant qu'un acte du et vers le politique. Il montre que nous sommes tous - politiques et citoyens - coupables et victimes devant l'Histoire. Cette oeuvre à plusieurs entrées, comme jaillie de l'inconscient du peintre, replace la révolte au centre du combat pour l'être.
Pierre Laniau a mené un travail artistique parallèlement à une carrière de musicien, qui l'avait conduit à enregistrer pour EMI et à donner des concerts dans le monde entier.
Il a exposé à Shanghai ses "fétiches de villes" (photographies) en février 2012. Il est invité en mai 2012 au Salon de Montrouge.
" A peine collées, déjà barbouillées, lacérées, recouvertes, les affiches électorales ont le destin qu'elles méritent. Trop posées, trop pensées pour être honnêtes, ces figures imposées de la candidatude déclenchent les fureurs partisanes, qui s'expriment le plus souvent de nuit, à la sauvette. Ces circonstances limitent le répertoire iconoclaste, au point qu'on chercherait en vain à distinguer un bousillage de gauche, d'un bousillage de droite.
C'est à partir des présidentielles de 88, que Laniau a commencé à récupérer les excédents de campagne, pour les arranger à son humeur. A l'époque, Mitterrand présentait un profil solutréen, exploitant à plein le format paysage. Chirac souriait comme un accordéoniste des Monédières sur une pochette de microsillon ; et " Raymond Barre président " semblait attendre qu'un mauvais plaisant profite de son slogan de produit du terroir pour le transformer en camembert. Laniau n'a jamais donné dans ces facilités potaches. "
Marc Bredel, écrivain. 2012
Né à en 1955. Vit et travaille à Paris.
La Galerie RX expose les "Portraits des Princes" de Pierre LANIAU - Portraits des présidents N. Sarkozy, J. Chirac, F. Mitterrand et de S. Royal, L. Jospin, E. Balladur, R. Barre -, un travail réalisé sur les affiches électorales des campagnes présidentielles de 1988 à 2012. Cette oeuvre menée depuis vingt-quatre ans s'inscrit dans la tradition du portrait dans l'histoire de l'art occidental, dans une réflexion philosophique sur le pouvoir et la solitude, la souffrance et la rue. Révélatrices de l'esthétique du temps et des stratégies de la propagande, elles sont à leur tour manipulées par l'artiste pour mettre à nu, fouiller la complexité des personnalités. Ce travail présente un portrait de l'homme du temps autant qu'un acte du et vers le politique. Il montre que nous sommes tous - politiques et citoyens - coupables et victimes devant l'Histoire. Cette oeuvre à plusieurs entrées, comme jaillie de l'inconscient du peintre, replace la révolte au centre du combat pour l'être.
Pierre Laniau a mené un travail artistique parallèlement à une carrière de musicien, qui l'avait conduit à enregistrer pour EMI et à donner des concerts dans le monde entier.
Il a exposé à Shanghai ses "fétiches de villes" (photographies) en février 2012. Il est invité en mai 2012 au Salon de Montrouge.
" A peine collées, déjà barbouillées, lacérées, recouvertes, les affiches électorales ont le destin qu'elles méritent. Trop posées, trop pensées pour être honnêtes, ces figures imposées de la candidatude déclenchent les fureurs partisanes, qui s'expriment le plus souvent de nuit, à la sauvette. Ces circonstances limitent le répertoire iconoclaste, au point qu'on chercherait en vain à distinguer un bousillage de gauche, d'un bousillage de droite.
C'est à partir des présidentielles de 88, que Laniau a commencé à récupérer les excédents de campagne, pour les arranger à son humeur. A l'époque, Mitterrand présentait un profil solutréen, exploitant à plein le format paysage. Chirac souriait comme un accordéoniste des Monédières sur une pochette de microsillon ; et " Raymond Barre président " semblait attendre qu'un mauvais plaisant profite de son slogan de produit du terroir pour le transformer en camembert. Laniau n'a jamais donné dans ces facilités potaches. "
Marc Bredel, écrivain. 2012
jusqu'au 5 mai à la galerie RX, 6 avenue Delcassé, Paris 8e
mardi 24 avril 2012
Veilhan at Hatfield : Promenade
The Hatfield mobile, Courtesy Galerie Perrotin, 2012 |
Vibration, Courtesy Galerie Perrotin, 2010-2012 |
Debora, Collection Sandra Gering, New-York, 2011. Richard Rogers, prototype Xavier Veilhan Studio, 2010. |
Le Gisant, Youri Gagarine, Courtesy Galerie Perrotin, 2009. |
Les Rayons, Courtesy Galerie Perrotin, 2012. |
Alice, Courtesy Galerie Perrotin, 2012. |
Following on from the success of Moore at Hatfield in 2011, Hatfield House are pleased to be staging the first major UK outdoor exhibition of the sculptural works of French artist Xavier Veilhan. In collaboration with the artist’s studio, Galerie Perrotin and with the support of the Fluxus Foundation, recent key works and especially created site specific pieces will be set throughout the West Garden against the backdrop of the historic Jacobean house. Rooted within the traditions of statuary, Xavier Veilhans builds his work around the same axis: the possibilities of representation and the art of the exhibition. His practice embraces exploration, process and invention as a means to simplicity and abstraction, treating generic objects and shapes of everyday life so that they appear without details, and resistant to any psychological insight. “My objects seem to have shed details, as if the shapes have been compressed to store them in memory. I try to prefabricate the memory people will have; to give the viewer what he or she will have retranscribed.” For Xavier, the art of the exhibition is one of his leitmotifs, the ultimate live performance where works function as part of a greater machinery. “ I have been walking down the lawn to the ancient oaks; the early night was dark so we could see the light from the city of Hatfield glowing in contrast on one side of the sky. I was thinking that I would be happy if my Art could be as impressive as the silhouette of this thousand year old tree. A tree is a visual event, a physical statement and an environment for itself. Earlier the same day, straight from arriving by the Eurostar, we had tea and then we went for a walk with Lady Salisbury and the dogs: I loved the Arboretum with its combination of apparent genuine nature and relative artificiality, since the trees are here like wildness that was sampled by humans. Great Britain is exotic to me, but its relation to nature is the same here and in France, so it makes me feel like home, despite the opposite French and English garden. I always thought gardens are perfect metaphors for Art exhibitions, an organisation of scattered elements leading to a homogenic space and a coherent experience. When looking at a tree planted by a person who has disappeared a long time ago, a garden also reveals how society interacts on the long term with nature. The plant growing here is not just a plant, it is the shadow of our ancestor’s ambition he has left behind him.”
Hatfield House
veilhan.net
lundi 23 avril 2012
dimanche 22 avril 2012
Le voyage dans la lune, Méliès, version couleur restaurée
Le film
En mai 1902, Georges Méliès tourne LE VOYAGE DANS LA LUNE. Le film est proposé en noir et blanc mais aussi en couleur, peint à la main. C'est un long métrage pour l'époque – environ 14 minutes – qui rencontre un énorme succès autour du monde. Le premier blockbuster de l'histoire du cinéma est d'ailleurs immédiatement piraté et plagié. En 1913, la version noir et blanc survit à la ruine de Georges Méliès qui, dans un geste désespéré, dix années plus tard, détruira la plupart des négatifs de ses films. Une copie de cette version couleur, jusqu'ici considérée comme perdue, est retrouvée en 1993 à Barcelone, et donnée par un collectionneur à la Filmoteca de Catalunya. Cependant, la décomposition de la pellicule nitrate est très avancée, et la copie est dans un état critique. Cette copie est l'unique version en couleur du premier film à être classé au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO. Dans le cadre d'un échange, Lobster Films obtient cette copie et décide de commencer une restauration à partir de 1999, en détachant puis en numérisant les images une par une. Il faudra près de 2 ans pour extraire de la pellicule les fragments d'image, dont les données resteront inutilisées pendant huit ans, faute de technologies existantes.
à ce propos :
aircheology.com
francetv.fr
merci Vincent et Jean-Baptiste
vendredi 20 avril 2012
La galerie Rabouan Moussion prolonge "The dark Side" d'Erwin Olaf
— Prolongation jusqu'au 19 mai, Communiqué de la galerie :
Le champ chromatique des photographies d’Erwin Olaf est traversé de périodes obscures. C’est ce que l’artiste et la Galerie Rabouan Moussion ont choisi de présenter dans l’exposition The Dark Side, témoignage artistique d’un parcours personnel sombre et intense.
Erwin Olaf, The Keyhole, 2012
Dans The Siege and Relief of Leiden (2011) Olaf dépeint les scènes iconiques de la libération de Leiden à travers ses personnages emblématiques. C’est une pièce historique monumentale, présentée pour la première fois dans les galeries de Musée de Lakenhal, aux côtés des peintures historiques décrivant le même épisode.
Inspiré par la culture afro-américaine, il a puisé à la source de l’un des travaux novateurs du début du XXe siècle pour composer Dusk (2010), où les noirs et gris portent de manière allusive sur l’esclavage aux Etats-Unis. Les mises en scène nous plongent au XIX siècle grâce aux costumes, aux intérieurs, poses des personnages.
Le champ chromatique des photographies d’Erwin Olaf est traversé de périodes obscures. C’est ce que l’artiste et la Galerie Rabouan Moussion ont choisi de présenter dans l’exposition The Dark Side, témoignage artistique d’un parcours personnel sombre et intense.
La prolongation de l’exposition et son nouvel accrochage permettent de découvrir les oeuvres de l’installation The Keyhole, présentée au Grand Palais, pour l’édition 2012 d’Art Paris / Art Fair.
C’est à travers le trou de la serrure que l’artiste néerlandais nous y présenta son dernier travail sur la honte, invitant le spectateur à devenir voyeur. Les portraits présentés sur les cimaises de la galerie sont plongés dans des postures qui laissent transparaitre l’humilité et le remords – sans doute provoqués par une humiliation trop privée, de l’autre côté de la serrure. Cette série de dix photographies renvoie aux fantasmes ancestraux, et évoque en chacun de nous un passage de son existence. Cette appropriation instinctive pourrait intervenir comme une inévitable prise de conscience de sa propre fragilité.
Erwin Olaf, The Keyhole, 2012
The Siege and Relief of Leiden - Liberty, Plague and Hunger |
Dusk - The mother |
Joel-Peter Witkin
L'artiste hors norme Joel-Peter Witkin à la fois excentrique, dérangeant et illuminé présente son travail à travers deux expositions : Enfer ou Ciel à la Bnf et Histoire du monde occidental à la galerie Baudoin Lebon.
A propos d'Enfer ou Ciel à la bnf jusqu'au 1er juillet 2012
L'artiste photographie ce que précisément notre société refuse de regarder : la mort (qu'il considère comme un don sacré), la difformité du corps humain, la folie, les pratiques sexuelles hors norme, fétiches, zoophiles. Toutes formes d'excentricité l'intéressent. Les sujets sont dérangeants, peuvent mettre mal à l'aise et pourtant l'artiste ne cherche pas à choquer. Profondément attaché à l'histoire de l'art et à la mythologie auxquelles il fait référence dans beaucoup de ses photos, Joel-Peter Witkin met en scène ses sujets avec beaucoup de respect, il sublime la monstruosité, crée une esthétique de la difformité.
Dans une interview du magazine Chronique de la Bnf, il indique "La mort est un don sacré. Mon travail a toujours donné à voir la splendeur et la misère de la condition humaine. C'est le sens de l'art depuis toujours. La difformité est présente dans l'art de Vinci, de Velazquez, de Goya ou de Dix. La sexualité hors norme a toujours existé."
— Communiqué de la Bnf
Né en 1939 à New York, Joel-Peter Witkin est à l’apogée de sa carrière. Sa mythologie personnelle, son goût de l’art classique, l’audace de ses partis pris en font un artiste unique de la scène photographique mondiale. L’exposition propose un dialogue entre les photographies de Witkin et son choix personnel d’estampes précieuses issues de la collection du département des Estampes et de la photographie. « La rencontre du sacré et du profane, fondatrice de l’oeuvre de Witkin, trouve son équivalence chez les maîtres de l’estampe. L’exposition offre une vision renouvelée de l’oeuvre de cet artiste, héritier du romantisme noir.» Bruno Racine, président de la BnF. Witkin se proclame photographe mais il est aussi dessinateur, peintre, graveur. Il privilégie la photographie d’atelier, met méticuleusement en scène des modèles non professionnels, aux corps parfois abîmés, et qu’il engage au fil de ses voyages. Sans voyeurisme morbide, il propose une réflexion sur la représentation du corps. Réflexion qui s’étend à tous les aspects de la chair, y compris dans la déréliction, la mort, les pratiques érotiques extrêmes. La prise de vue est préparée par des croquis à la précision millimétrique. Witkin produit peu d’images et tire ses épreuves somptueuses en nombre limité. Ses méthodes de tirage, plutôt iconoclastes, font appel à des procédés atypiques mais parfaitement maîtrisés : correction sur le négatif, grattage, déchirure, abrasion, collage, rehauts de peinture ou d’encaustique… Witkin donne à voir un sujet, certes, mais aussi la chair même du médium photographique. Sa prodigieuse culture artistique et sa maîtrise du vocabulaire plastique se révèlent dans un déploiement extrême, allant de la mythologie antique à la culture populaire américaine, de l’iconographie religieuse à la peinture fin de siècle. Réinterprétation assumée des classiques ou subtile imprégnation, la référence aux grandes oeuvres picturales ou sculpturales est une constante. Qu’il s’attache au portrait, au nu ou à la nature morte, son oeuvre repose sur deux thèmes fondateurs : l’Éros et le Sacré. La mort, la souffrance, l’extase, de même que la vanité ou l’incarnation : autant de thèmes qui alimentent son imaginaire et qui, subtilement imbriqués, traversent son oeuvre. Son choix au sein de la collection de la BnF en témoigne à l’évidence : Dürer, Goya, Ensor, Picasso, Rops et d’autres grands maîtres de l’estampe... Quarante cinq gravures de la Renaissance au XXe siècle sont ainsi exposées en contrepoint de 81 photographies de Witkin. Le visiteur trouve ici l’occasion de mener une réflexion personnelle sur la circulation des formes et des thèmes dans l’oeuvre du photographe.
Witkin, mystiques victimes dans Next par Frédérique Roussel
Né en 1939 à New York, Joel-Peter Witkin est à l’apogée de sa carrière. Sa mythologie personnelle, son goût de l’art classique, l’audace de ses partis pris en font un artiste unique de la scène photographique mondiale. L’exposition propose un dialogue entre les photographies de Witkin et son choix personnel d’estampes précieuses issues de la collection du département des Estampes et de la photographie. « La rencontre du sacré et du profane, fondatrice de l’oeuvre de Witkin, trouve son équivalence chez les maîtres de l’estampe. L’exposition offre une vision renouvelée de l’oeuvre de cet artiste, héritier du romantisme noir.» Bruno Racine, président de la BnF. Witkin se proclame photographe mais il est aussi dessinateur, peintre, graveur. Il privilégie la photographie d’atelier, met méticuleusement en scène des modèles non professionnels, aux corps parfois abîmés, et qu’il engage au fil de ses voyages. Sans voyeurisme morbide, il propose une réflexion sur la représentation du corps. Réflexion qui s’étend à tous les aspects de la chair, y compris dans la déréliction, la mort, les pratiques érotiques extrêmes. La prise de vue est préparée par des croquis à la précision millimétrique. Witkin produit peu d’images et tire ses épreuves somptueuses en nombre limité. Ses méthodes de tirage, plutôt iconoclastes, font appel à des procédés atypiques mais parfaitement maîtrisés : correction sur le négatif, grattage, déchirure, abrasion, collage, rehauts de peinture ou d’encaustique… Witkin donne à voir un sujet, certes, mais aussi la chair même du médium photographique. Sa prodigieuse culture artistique et sa maîtrise du vocabulaire plastique se révèlent dans un déploiement extrême, allant de la mythologie antique à la culture populaire américaine, de l’iconographie religieuse à la peinture fin de siècle. Réinterprétation assumée des classiques ou subtile imprégnation, la référence aux grandes oeuvres picturales ou sculpturales est une constante. Qu’il s’attache au portrait, au nu ou à la nature morte, son oeuvre repose sur deux thèmes fondateurs : l’Éros et le Sacré. La mort, la souffrance, l’extase, de même que la vanité ou l’incarnation : autant de thèmes qui alimentent son imaginaire et qui, subtilement imbriqués, traversent son oeuvre. Son choix au sein de la collection de la BnF en témoigne à l’évidence : Dürer, Goya, Ensor, Picasso, Rops et d’autres grands maîtres de l’estampe... Quarante cinq gravures de la Renaissance au XXe siècle sont ainsi exposées en contrepoint de 81 photographies de Witkin. Le visiteur trouve ici l’occasion de mener une réflexion personnelle sur la circulation des formes et des thèmes dans l’oeuvre du photographe.
Joel-Peter Witkin, «Portrait de Nan», 1984. |
Joel-Peter Witkin, Autoportrait, évocation du portrait en vanité, Nouveau- Mexique. |
A propos d'Histoire du monde occidental. — Communiqué de la galerie :
Joel-Peter Witkin poursuit sa quête, quotidienne et obsessionnelle, d'une beauté différente, mise en scène, qui renvoie le spectateur à sa propre étrangeté. L'artiste nous livre ses oeuvres les plus récentes. Joel-Peter Witkin retrace l'histoire du monde occidental. Ses photographies sont à la fois empreintes de divers passages bibliques et mythologiques mais aussi ponctuées de références littéraires et philosophiques qu'il théâtralise en dégageant une sérénité de plus en plus prononcée.
visite par Claude Mossessian
galerie Baudoin Lebon
Joel-Peter Witkin poursuit sa quête, quotidienne et obsessionnelle, d'une beauté différente, mise en scène, qui renvoie le spectateur à sa propre étrangeté. L'artiste nous livre ses oeuvres les plus récentes. Joel-Peter Witkin retrace l'histoire du monde occidental. Ses photographies sont à la fois empreintes de divers passages bibliques et mythologiques mais aussi ponctuées de références littéraires et philosophiques qu'il théâtralise en dégageant une sérénité de plus en plus prononcée.
visite par Claude Mossessian
galerie Baudoin Lebon
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