3 shows spectaculaires : Gareth Pugh et son univers de science fiction gothique japonisan, Rick Owens (collection Island) avec son mur de nuages dégoulinant, ses muses pâles et transparentes aux coiffures sculpturales et enfin le défilé particulièrement graphique Louis Vuitton avec un Marc Jacobs inspiré par les damiers et Martine prend l'avion tant les modèles ressemblent à des petites poupées hôtesses de l'air.
mercredi 3 octobre 2012
lundi 1 octobre 2012
Monogramme Alice Bénusiglio
© monogramme Alice Bénusiglio |
recherche graphique néogothique |
création d'ornements typographiques |
jeudi 27 septembre 2012
Through an open window à l'Institut Néerlandais
Yinka Shonibare, The Pursuit, 2007. |
communiqué de l'Institut :
L’Institut Néerlandais présente pour la première fois en France les meilleures œuvres de la Rabo Art Collection. Le titre de l’exposition Through an open window est évocateur, c’est à la fois inspiré par le nom d’une sculpture de Karel Appel dans la collection et un adage qui décrit comment la Rabo Art Collection aborde la création contemporaine. Constituer une collection d’art contemporain d’un niveau exceptionnel des différentes générations d’artistes néerlandais, telle était la vaste ambition de Rabobank lors de la définition de sa nouvelle politique, au milieu des années 90. En moins de quinze ans, le projet a abouti à une importante collection, mettant l’accent sur l’art conceptuel, l’engagement et la condition humaine. L'exposition montre les œuvres de 40 artistes de différentes générations, pays et courants artistiques. Sont présentés : Carel Visser, Robert Zandvliet, Jan Andriesse, Navid Nuur, Olafur Eliasson, stanley brouwn, Jan Schoonhoven, Marc Bijl, Folkert de Jong, Michael Raedecker, Karel Appel, Daan van Golden, Marlene Dumas, René Daniels, Yinka Shonibare, Berend Strik, Viviane Sassen, Marijke van Warmerdam, Harmen Brethouwer, William Kentridge, Rineke Dijkstra, Sigurdur Gudmundssen, Aernout Mik, Alicia Framis, Charlotte Schleiffert, Arjan van Helmond, Pablo Pijnappel, Saskia Olde Wolbers, Ger van Elk, Marina Abramovic, Uwe Laysiepen, Pieter Laurens Mol, Helen Verhoeven, Fernando Sánchez Castillo, Meschac Gaba, Hadassah Emmerich, Jacqueline Hassink, Fiona Tan, Desiree Dolron et Amalia Pica.
www.institutneerlandais.com
Yinka Shonibare
Camille Vivier, Veronesi rose, à la galerie 12 mail
La galerie 12mail présente jusqu'au 16 novembre les photos de Camille Vivier dans sa salle "vitrine" rue du mail. Il est toujours intéressant de revoir l'univers singulier de la photographe teinté de surréalisme et d'érotisme poétique.
extrait du communiqué :
Née à Paris en 1977, Camille Vivier a commencé la photo en tant qu’assistante pour le magazine Purple. Après des études aux Beaux-Arts de Grenoble et à la Saint Martins, elle se consacre entièrement à la photo et travaille à la fois dans le champ de l’art et celui de la mode. En 1998, elle gagne le prix photo du XIIème Festival de Hyères, en 2002 elle obtient une bourse de la Villa Médicis hors-les-murs. Elle a contribué à différents magazines : I-D, Dazed&Confused, Another Magazine, Numéro, Purple Fashion, Double, Grey, Crystallized, Ten, Self service… Elle collabore avec des marques telles que Stella McCartney, Martin Margiela, Cartier, Le Monde d’Hermès, Isabel Marant… Elle a exposé son travail en France dans différentes galeries et institutions comme le CAPC de Bordeaux (« Jean-Luc Blanc/Opéra rock »), l’espace Electra (« Le voyage intérieur »), Galerie Kamel Mennour, à la Maison Européenne de la Photographie (« Enquête d’identité »), lors des Rencontres d’Arles ainsi qu’à l’étranger.
www.12mail.fr
vendredi 21 septembre 2012
Hernan Bas, Thirty-six Unknown Poets, à la galerie Emmanuel Perrotin
Hernan Bas, Unknown poet #12 Galerie Emmanuel Perrotin, Paris. |
Hernan Bas, Unknown poet #13 Galerie Emmanuel Perrotin, Paris. |
Hernan Bas, Unknown poet #15 Galerie Emmanuel Perrotin, Paris. |
— Extrait du communiqué de la galerie : Dans ses peintures, dessins et vidéos, Hernan Bas montre sa fascination pour la culture littéraire et artistique de la fin du XIXe siècle, ainsi que son intérêt pour l'histoire de la peinture. Les protagonistes de ses œuvres sont des jeunes hommes émaciés qui rappellent à la fois les figures neveuses d'Egon Schiele et les icônes de la mode contemporaine habitant un espace physique et mental où ils réinventent leurs identités.
www.perrotin.com
jeudi 13 septembre 2012
Klara Kristalova, Wild Thought, à la galerie Emmanuel Perrotin
Klara Kristalova, Thinker, 2012 Galerie Emmanuel Perrotin, Paris. |
Klara Kristalova, The invisible, 2012 Galerie Emmanuel Perrotin, Paris. |
Klara Kristalova, Dead hare, 2012 Galerie Emmanuel Perrotin, Paris. |
La galerie Emmanuel Perrotin présente le travail de l'artiste Klara Kristalova à travers l'exposition Wild Thought jusqu'au 27 octobre. Les œuvres en céramique ou en bronze patiné de l'artiste suédoise nous projettent dans un univers fantastique saisissant parfois même angoissant. Une petite fille au visage effacé, un lièvre gisant, un petit garçon à la tête de sanglier. Cela ressemble a du cadavre exquis, poétique et inquiétant.
Klara Kristalova, Fishmarket, 2012 Galerie Emmanuel Perrotin, Paris. photographies : Alice Benusiglio |
Communiqué de la galerie :
L’univers de Kristalova, inspiré par l’imaginaire populaire de l’Europe du Nord, la tradition des contes de fées ainsi que par l’observation et la fréquentation directe de la nature, est peuplé de figures solitaires, souvent des jeunes filles ou d’animaux (lièvres, ânes, oiseaux, phalènes) et de chimères, à mi-chemin entre règne animal et végétal. Ces personnages, à la fois ingénus et étranges, évoluent dans un monde onirique, entre rêve et cauchemar. Plutôt que de mettre en scène des mythes ou de s’appuyer sur un symbolisme immédiat, l’artiste joue avec l’ambigüité et l’ambivalence de ses figures, suspendues entre innocence et danger, beauté et répulsion, attirance et peur. En effet, l’aspect gracieux et saisissant de ses sculptures, recouvertes d’un vernis brillant, rappellent le monde de l’enfance, nimbé d’une aura de mystère et d’étrangeté. Ses icônes (un homme à tête d’âne, des femmes-arbres, des jeunes filles au visage recouvert de papillons et d’oiseaux ou se noyant dans des flaques noires) issues de son inconscient, traduisent ses émotions et possèdent ainsi une puissance fascinante et impénétrable.
www.perrotin.com
vendredi 7 septembre 2012
Comme des Garçons, White Drama
White Drama, Comme des Garçons, collection été 2012, designer Rei Kawakubo |
photgraphies Alice Bénusiglio |
Découverte de la cité de la mode et du design, quai d'Austerlitz dans un lieu appelé "Les Docks", endroit vaguement branchouille voulant faire cohabiter culture, loisir et création , situé dans un bâtiment affreux que l'on doit aux architectes Jakob et Macfarlane. Honnêtement, cet espace est laid et manque de grâce. Pourtant, nous sommes au bord de la Seine, il y avait moyen de faire quelque chose de beau et d'agréable. L'exposition sur Balenciaga m'a tellement déplu au niveau de la scénographie que je n'ai pas pu apprécier le moindre vêtement, encastré dans des boîtes métalliques, éclairé au néon. Entasser autant d'habits dans un petit espace est absurde, on regrette le musée Galliera.
La deuxième exposition est consacrée à la collection printemps été 2012 intitulée White Drama de la créatrice japonaise Rei Kawakubo qui a créé la marque Comme des Garçons. Les vêtements sont présentés dans d'immenses bulles en plastique créant un effet cocon. Les commentaires sur la collection était succincts et parfois idiots ( "White Drama, c’est le blanc, pur, cérémonial et toutes ses nuances" non mais franchement !). Il n'était indiqué nulle part que les coiffures sculptées étaient de Katsuya Kamo et que cette collection faisait franchement penser à la collection printemps été 2009 toute blanche de Jun Takahashi pour Undercover intitulée Grace et dont les coiffures étaient également de Kamo.
Grace, Undercover, collection été 2009, designer Jun Takahashi |
mardi 21 août 2012
SHIRIN NESHAT, THE BOOK OF KINGS
La galerie Jérôme de Noirmont présentera le travail de l'artiste iranienne Shirin Neshat du 12 septembre au 17 novembre 2012. L'exposition The book of Kings présentera ses toutes dernières œuvres : la nouvelle vidéo OverRuled (2012), tirée de la performance théâtrale qu’elle réalisa avec Shoja Azari en
Novembre 2011 à New York dans le cadre du festival Performa 11, et la nouvelle série
photographique The Book of Kings (2012), des portraits noir et blanc recouverts de textes et dessins calligraphiés, divisés en 3 groupes figurant the Masses, the Patriots, the Villains.
Trois groupes distincts composent cette série de photographies :
Shirin Neshat, Ibrahim, 2012 Courtesy Galerie Jérôme de Noirmont |
Shirin Neshat, Roja, 2012 Courtesy Galerie Jérôme de Noirmont |
Communiqué de la galerie :
Le mérite et l’importance de la littérature et de la poésie sont bien connus.
Alors que la poésie peut être un outil précieux pour améliorer la vie publique,
elle peut aussi être trompeuse et nuisible.
La poésie doit être éducative et constructive.
Notre analyse minutieuse a prouvé la nature subversive et illicite de ces poèmes.
Ces propos extraits de la vidéo OverRuled illustrent bien la dimension atemporelle de ces nouvelles œuvres de l’artiste iranienne, à la fois contemporaine, en réaction aux récents événements du Printemps arabe et au mouvement de révolte iranien de 2009, et historique, cette vidéo figurant le procès d’un poète jugé pour blasphème par un juge et un jury de patriotes, à l’image de celui intenté au 10e siècle à Mansur Al-Hallaj.
La narration part d’une salle de tribunal où se situe un procès en accusation apparemment banal, évolue vers de profondes argumentations philosophiques qui ébranlent les fondements d’une loi théocratique pour finir sur la victoire triomphante de l’art et de l’imagination… Se visionnant à la fois comme une histoire du despotisme politico-religieux de l’Iran contemporain ou comme la retranscription du procès historique du poète persan Mansur Al-Hallaj condamné pour hérésie en l’an 922, OverRuled est une œuvre riche en métaphores qui explore les conditions sous-jacentes du pouvoir dans les structures socio-culturelles.
The Book of Kings, titre du nouveau corpus photographique présenté ici, qui donne son nom à l’exposition, procède lui aussi de cette équivoque temporelle et historique. Ce titre est en effet directement tiré du Shahnameh (« Livre des rois »), long et mythique poème persan écrit par le poète Ferdowsi entre l’an 977 et l’an 1010, qui narre en 60.000 vers l’histoire de l’Iran, de la création du monde jusqu’à la conquête islamique de la Perse au 7e siècle.
Trois groupes distincts composent cette série de photographies :
— the Masses (« le peuple ») sont figurés par une soixantaine de portraits noir et blanc en plan resserré de visages de femmes et hommes iraniens, nous faisant face avec une expression neutre.
— the Patriots (« les patriotes ») sont des portraits en buste de jeunes iraniens et iraniennes qui se présentent de face avec une main symboliquement posée sur le coeur. Leurs visages, parfois aussi leurs bras, sont recouverts de poèmes délicatement calligraphiés, extraits du Shahnameh ou de poèmes contemporains écrits par des auteurs ou prisonniers iraniens.
— the Villains (« les bandits ») sont représentés eux par de grands portraits en pied d’hommes, assis ou debout, dont le visage, les bras et le torse nu sont entièrement calligraphiés. Outre des poèmes, les calligraphies sont ici composées aussi de dessins, des scènes épiques toujours extraites du Shahnameh dont l’artiste a emphasé la dimension dramatique en les redessinant à l’encre noire et en y introduisant la seule couleur rouge.
À nouveau dans cette série, Shirin Neshat utilise la calligraphie comme un moyen d’emphaser la valeur métaphorique de ses portraits. Tout en venant obscurcir ou à l’inverse illuminer les expressions faciales des sujets et leur intensité émotive, les fines écritures et dessins à l’encre créent un lien intime entre l’énergie actuelle de l’Iran contemporain (celle que figurent les sujets de ces portraits) et son passé mythique et historique (tel qu’il figure dans le Shahnameh).
Par l’application de la calligraphie sur les visages et corps comme par l’utilisation de contrastes noir et blanc très marqués, ce nouveau travail de Shirin Neshat nous remémore instinctivement sa première et mondialement célèbre série des Women of Allah. Pourtant, comme le souligne Abdee Kalantari dans le texte du catalogue qui accompagne l’exposition, il s’en distingue immédiatement par la finesse et la petite taille des écritures calligraphiées, presque illisibles, et surtout par l’absence de tout symbolique religieuse manifeste. L’artiste veut en effet nous emmener ici dans une dimension qui n’est plus celle de l’immédiat, mais celle d’une perspective historique, plus universelle, au-delà de tout clivage conjoncturel.
Depuis ses débuts, l’œuvre de Shirin Neshat confronte ces paradoxes apparents que forment le masculin et le féminin, la jeunesse et la vieillesse, le passé et le présent, le pouvoir et la soumission, le noir et le blanc, la lumière et les ténèbres, la joie et la détresse… Autrefois très tranchée comme l’illustrait si bien la vidéo Turbulent qui valut à l’artiste de remporter le Prix International de la Biennale de Venise en 1999, cette confrontation s’exprime aujourd’hui d’une manière volontairement plus confuse, en réponse à la complexité de la situation socio-politico-religieuse actuelle en Iran et dans le monde musulman, fruit d’une histoire longue et compliquée.
Aujourd’hui plus que jamais, la force de l’art de Shirin Neshat ne se trouve pas dans l’impact instantané d’images choc comme dans ses premières oeuvres vidéo et photo, mais dans le lyrisme sans cesse croissant de ses concepts et de ses images. Fixes ou filmées, dénuées de tout artifice autre que les calligraphies, ces images tirent toute leur force d’expression de leur richesse métaphorique.
samedi 18 août 2012
Jiří Trnka, The hand
Avec l'affaire des Pussy Riot, on s'aperçoit que le film d'animation The hand de Jiří Trnka est toujours d'actualité
mercredi 8 août 2012
Adieu Anna Piaggi
Photo: David Bailey for Another Magazine / Courtesy of Victoria and Albert Museum |
Photo: Renato Grignaschi / Courtesy of Vogue Italia(with Lagerfeld); Karl Lagerfeld / Courtesy of the Victoria and Albert Museum (Illustration) |
Photo: Wayne Stambler / Courtesy of the Victoria and Albert Museum |
Une figure de la mode s'est éteinte, Anna Piaggi, divine excentrique et ancienne rédactrice en chef du Vogue Italien. Photographies : diaporama Style.com
"Figure incontournable des Fashion Weeks, l'excentrique rédactrice mode italienne s'est éteinte ce mardi 7 août à l'âge de 81 ans. Née en 1931 à Milan, Anna Piaggi laisse derrière elle bien plus qu'une poignée de souvenirs, c'est une page de la mode qui se tourne. Une page qu'elle a écrit chaque jour depuis les années 70, jusqu'à la transformer en un spectacle éclatant de couleurs vives. Mariée au photographe italien Alfa Castaldi, elle a d'abord fait ses armes chez Arianna, avant de lancer le projet Vanity Fair et de signer les doubles pages mode du Vogue Italia. Amie des grands couturiers, Anna Piaggi confiait à Stephen Jones le soin de confectionner ses chapeaux quand Karl Lagerfeld louait son amitié dans un livre qui lui était consacré sous le nom"Anna-chroniques". Une fabuleuse collection de vêtements qui avait fait l'objet d'une rétrospective en 2006 au Victoria & Albert Museum de Londres sous le titre: "Anna Piaggi, Fashion-ology" et que l'on peut aujourd'hui retrouver intacte dans le livre "Algèbre de la mode", publié en 1998 par Anna Piaggi aux éditions Thames & Hudson."
Anne Sophie-Mallard sur Vogue.com
dimanche 5 août 2012
Le nouveau logo Saint Laurent
Saint Laurent Paris, Hedi Slimane |
Ouh la typographie est laide ! le monogramme de Cassandre est tellement parfait que pour retoucher l'image de marque d'YSL il faut quelque chose d'exceptionnel, mais pas ça : un remake des années 60 fait n'importe comment ! je suis typographe, ça me fait mal de voir cela ! La marque YSL est synonyme d'excellence, de créativité, de culture et de bon goût, on ne retrouve aucune de ces qualités dans ce nouveau logo.
Ma remarque est lapidaire mais fondée, je vais donc étayer mon propos précisément. Il ne s'agit pas de ma part d'un simple "emportement" comme le dit Géraldine Dormoy dans son article mais finalement d'un constat plus alarmant : le manque flagrant de culture graphique et typographique, le diktat systématique d'une stratégie marketing absurde au détriment de la conception graphique.
Par ailleurs, je tiens à rassurer la journaliste, j'ai fait le deuil du couturier Yves Saint Laurent sans soucis, le sujet n'est pas là. J'ai même été ravie d'apprendre au mois de mars la nomination officielle d'Hedi Slimane comme directeur artistique de la marque. Je respecte profondément le travail de ce créateur de génie, sa vision avant-gardiste, ainsi que ses photographies noir et blanc inégalables que je regarde régulièrement sur son site Hedi Slimane Diary. Cependant une chose est sûre, Hedi Slimane n'est ni graphiste ni typographe, il ne possède pas toutes les compétences. Le graphisme n'est pas une histoire de goût et de couleur, c'est un métier, un savoir-faire, une culture.
Dans le numéro de VOGUE du mois d'août, à la question d'Olivier Lalanne :
— Vous souhaitez rebaptiser le prêt-à-porter "Saint Laurent Paris". Pourquoi cette redéfinition ?
Hedi Slimane répond : Cela se posait comme une évidence, alors qu'il me semblait incontournable de retrouver une forme d'orthodoxie pour le prêt-à-porter de luxe d'Yves Saint Laurent. Je souhaitais revenir à l'esprit et aux intentions qui semblaient prévaloir à la création historique du prêt-à-porter d'Yves Saint Laurent, en 1966. Pour sa première boutique au 21 de la rue de Tournon, Yves Saint Laurent et Pierre Bergé baptisaient leur prêt-à-porter naissant Saint Laurent Rive Gauche, contrepoint de la haute couture sous le label Yves Saint Laurent. Il est du reste utile de rappeler le contexte, les revendications et l'avènement de la jeunesse, l'expression de toutes formes de liberté. Le graphisme moderniste de Saint Laurent Rive Gauche, le concept architectural d'Isabelle Hebey se démarquaient ainsi du ton de la couture et de sa clientèle compassée. Cette nouvelle ligne semblait volontairement essentielle, engagée, et instinctivement dans son époque. Il faisait sens aujourd'hui de transposer ces principes, retrouver le nom et la typographie d'origine. Enfin, l'appellation Rive Gauche a dans le passé disparu, puis refait surface de nombreuses fois. Elle semble intrinsèque à l'univers d'Yves Saint Laurent, sans qu'il soit aujourd'hui utile de s'y référer littéralement. Nous sommes donc allés à l'essentiel, un nom qui s'écrit comme il se dit au quotidien : Saint Laurent, sans équivoque. Naturellement, cette ligne qui renaît aujourd'hui s'accompagne comme à l'origine du logo mythique dessiné par Cassandre.
Les arguments du créateur ne tiennent pas debout.
Commençons par le nom Saint Laurent Paris :
Je comprends qu'Hedi Slimane veuille faire renaître la marque Saint Laurent Rive Gauche, première marque de prêt-à-porter de luxe. Celle-ci était effectivement révolutionnaire. La haute couture s'adressant à une clientèle riche mais restreinte, Yves Saint Laurent voulait pouvoir habiller la bourgeoise parisienne chic et bohème. En faisant une ligne de prêt-à-porter, il réduisait les coûts tout en produisant des vêtements en série de très bonne qualité. Il démocratisait la couture en la faisant sortir des salons, la rendant accessible à une clientèle ayant soif d'élégance sans avoir la possibilité de s'offrir de la haute couture. A travers le label Saint-Laurent Rive Gauche rejaillit également toute l'histoire liée à la rive gauche. Sur cette rive se sont regroupés les intellectuels et les artistes principalement dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés.
Changer le nom Saint-Laurent Rive Gauche en Saint Laurent Paris n'a aucun sens. La Rive Gauche n'est justement pas Paris, son histoire la distingue. Saint Laurent ajouté à Paris, c'est tout simplement grotesque, cela fait penser à toutes ces marques de luxe qui veulent faire chic en ajoutant "Paris" en capitales sous leur nom. Par ailleurs, les noms mythiques Saint Laurent comme Chanel sont de toute évidence associés à un style typiquement parisien, il est donc parfaitement inutile d'ajouter Paris.
Quant au graphisme :
Le graphisme datant du milieu des années 60 de Saint Laurent Rive Gauche n'est pas moderniste. Il est même assez décevant, la typographie linéale à la mode a été utilisée : l'helvetica (tout le monde l'utilisait à l'époque), l'approche des lettres a été diminuée de sorte que les lettres se touchent par endroit, deux carrés ont été ajoutés, l'un sous le "S" de Saint Laurent et l'autre entre "Saint" et "Laurent" comme pour faire un lien. C'est assez bizarre comme effet et l'on peut dire que ce logo Saint Laurent a bien mal vieilli. Vouloir reprendre ce signe aujourd'hui est une mauvaise idée.
En revanche le monogramme et le logo Yves Saint Laurent n'ont pas pris une ride. Ils ont été dessinés par Cassandre, affichiste et typographe ayant travaillé pour la fameuse fonderie Deberny et Peignot pour laquelle il a dessiné de très beaux caractères comme Le Bifur, l'Acier ou en encore le Peignot. Ce signe est fort, intemporel et immuable. Il marque les esprits.
Associer un vieux logo en helvetica, une typographie impersonnelle qui s'inscrit dans la tradition du graphisme suisse au style international à la signature parfaite de Cassandre, du sur mesure à la hauteur de la maison Saint Laurent démontrent un manque de culture et de savoir-faire.
Rappelons que l'helvetica est utilisée par les marques Panasonic, Laurastar, 3M, American Airlines, Lufthansa, Jeep, Toyota, Orange, Saab, Tupperware, Apple, de nombreuses gares et aéroports l'utilisent pour leur signalétique. Elle n'est en aucun cas la typographie d'origine de la marque Yves Saint Laurent. L'utilisation d'une telle typographie pour une maison de couture et de prêt-à-porter de luxe est inappropriée.
La typographie est un univers riche et complexe lié à l'évolution des écritures et des techniques d'impression. Les formes des lettres ont une signification. Chaque typographie a son histoire. Que monsieur Hedi Slimane veuille revenir à l'origine de la marque Saint Laurent Rive Gauche, mais pourquoi pas ! mais qu'il respecte les valeurs de cette marque et son histoire ! Ce n'est pas en recopiant maladroitement un vieux logo des années 60 qu'il transpose les valeurs de la maison. Il ne modernise pas l'image de marque, il la dégrade. S'il veut créer un nouveau signe pour faire renaître la ligne Saint Laurent Rive Gauche, ceci nécessite une création graphique à la hauteur.
Alice Bénusiglio
à lire aussi : Hedi Slimane se prend pour Hedi Saint Laurent
Rappelons que l'helvetica est utilisée par les marques Panasonic, Laurastar, 3M, American Airlines, Lufthansa, Jeep, Toyota, Orange, Saab, Tupperware, Apple, de nombreuses gares et aéroports l'utilisent pour leur signalétique. Elle n'est en aucun cas la typographie d'origine de la marque Yves Saint Laurent. L'utilisation d'une telle typographie pour une maison de couture et de prêt-à-porter de luxe est inappropriée.
La typographie est un univers riche et complexe lié à l'évolution des écritures et des techniques d'impression. Les formes des lettres ont une signification. Chaque typographie a son histoire. Que monsieur Hedi Slimane veuille revenir à l'origine de la marque Saint Laurent Rive Gauche, mais pourquoi pas ! mais qu'il respecte les valeurs de cette marque et son histoire ! Ce n'est pas en recopiant maladroitement un vieux logo des années 60 qu'il transpose les valeurs de la maison. Il ne modernise pas l'image de marque, il la dégrade. S'il veut créer un nouveau signe pour faire renaître la ligne Saint Laurent Rive Gauche, ceci nécessite une création graphique à la hauteur.
Alice Bénusiglio
à lire aussi : Hedi Slimane se prend pour Hedi Saint Laurent
jeudi 26 juillet 2012
Aya Takano, To lose is to gain.
Aya Takano, Dance of the South, 2012 Aya Takano/Kaikai Kiki Co., Ltd. All rights reserved. Galerie Emmanuel Perrotin, Paris. |
Aya Takano, Furyu Odori : Celebration 2, 2012 Aya Takano/Kaikai Kiki Co., Ltd. All rights reserved. Galerie Emmanuel Perrotin, Paris. |
Aya Takano, Hathor, 2012 Aya Takano/Kaikai Kiki Co., Ltd. All rights reserved. Galerie Emmanuel Perrotin, Paris. |
Aya Takano, Furyu Odori : Celebration, 2012 Aya Takano/Kaikai Kiki Co., Ltd. All rights reserved. Galerie Emmanuel Perrotin, Paris. |
Aya Takano, The ideal future : bristling water columns connect clouds and ocean, 2011 Aya Takano/Kaikai Kiki Co., Ltd. All rights reserved. Galerie Emmanuel Perrotin, Paris. |
www.perrotin.com
vendredi 20 juillet 2012
Vogue Août 2012
Le numéro de Vogue du mois d'Août présente la parisienne en 80 looks photographiée par Mario Sorrenti. On pourra lire également une interview du nouveau directeur artistique de la maison Yves Saint Laurent, Hedi Slimane, ou bien encore le papier sur le créateur très réservé (mais tellement talentueux !) Haider Ackermann par Loic Prigent.
lundi 16 juillet 2012
Awol Erizku at Hasted Kraeutler
Découverte des photographies d'Awol Erizku à la galerie Hasted Kraeutler de New-York.
Awol Erizku, Boy with a Ranunculus, 2012 Courtesy gallery Hasted Kraeutler |
Awol Erizku, Girl with a Bamboo Earring, 2009 Courtesy gallery Hasted Kraeutler |
www.huffingtonpost.com/2012/06/22/awol-erizkus
Toujours dans la même galerie a lieu actuellement l'exposition Great Photographs : Scape
Ansel Adams, Robert Adams, Lewis Baltz, Jeff Bark, Frank Breuer, Henri Cartier-Bresson, James Casebere, Stephane Couturier, Elger Esser, Julian Faulhaber, Andreas Gefeller, Pierre Gonnord, William Henry Jackson, Patrick Jacobs, Abbas Kiarostami, Richard Misrach, Vik Muniz, Nick Knight, Koyo Okada, Clifford Ross, Joel Sternfeld, and Albert Watson.
Jeff Bark, Lucifer Falls Plate II, 2010 |
Elger Esser, Giverny I Frankreich, 2010 |
Clifford Ross, MOUNTAIN XIII, 2005 |
James Casebere, Landscape with Houses (Dutchess County, NY) hastedkraeutler.com |
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