dimanche 29 juin 2025

Street art à Paris : Rencontre avec Wild Wonder Woman

Cela faisait longtemps que les collages de Wild Wonder Woman m’interpellaient. La street artiste représente la femme comme elle est, avec ses poils et son sexe, en dévoilant ce que les artistes s’évertuent de cacher depuis plusieurs siècles. Les poils et le sexe de la femme sont encore aujourd’hui considérés comme impurs. Les dessins de Wild Wonder Woman les valorisent et nous proposent une plongée dans la psychologie féminine.


Qu’est-ce qui t’a donné envie de coller tes dessins dans la rue ? J’avais fait une bucket list, c’est-à-dire une liste des choses que je voulais faire avant de mourir. Dans ma liste était inscrit « aller coller un dessin dans la rue ». Je dessinais auparavant mais j’accumulais mes dessins et finissais souvent par les jeter. En 2018, je suis sortie de chez moi pour coller un dessin et cocher une case de ma liste. J’ai adoré la sensation ! 

C’était une sensation de liberté ? Oui ! Une sensation de liberté et le sentiment d’être à ma place, de faire exactement ce pour quoi je suis faite. Il y avait à la fois une sensation d’adrénaline, de liberté, l’impression que j’avais trouvé ma place dans la rue, dans l’espace urbain.

Où as-tu collé pour la première fois ? En banlieue à 10 minutes de chez moi sur un panneau d’affichage libre pour démarrer, puis j’ai fait un tour, j’en ai collé encore deux ou trois mais ils ont très vite été décollés. En seulement 30 minutes ils avaient disparu alors j’ai décidé d’aller coller à Paris principalement dans le 20e et le 11e arrondissement. Encore aujourd’hui la sensation de liberté du premier collage ne m’a pas quitté, je suis toujours excitée de venir coller à Paris.

Wild wonder woman collage

Tu connaissais déjà le street art à Paris quand tu as commencé ? Je ne connaissais pas trop les artistes qui collaient. Je voyais comme tout le monde les grandes fresques et les graffitis. En me baladant à Paris, j’ai découvert petit à petit tout cet univers. Au début il y avait peu de collages, puis ça a explosé après le confinement.

Tu as rencontré d’autres street artistes ? Oui j’ai fait des rencontres inopinées en collant le matin. Et puis sur Instagram, il arrive que l’on se donne rendez-vous pour une session de collages parce qu’on apprécie nos travaux respectifs.

Pourquoi représentes tu exclusivement des corps de femmes ? Je ne sais pas vraiment car je n’analyse pas mon travail. Les spectateurs de mes collages m’ont fait remarquer que je ne dessinais que des femmes, je ne m’en étais même pas aperçue ! Ils m’ont fait prendre conscience que je transmettais des idées féministes. J’essaye d’illustrer mon monde intérieur qui est multiple, de transmettre mes émotions profondes. J’exprime mes états d’âme, mes ressentis féminins à travers la représentation de femmes nues.

C’était naturel pour toi de représenter la femme dans son intégrité, avec ses poils et sa vulve ? Oui tout à fait. J’ai déjà essayé d’habiller les femmes que je dessinais mais ça ne marche pas du tout ! Elles n’exprimaient plus leurs émotions, tout était caché. Quand elles sont nues, elles livrent leur intimité physique et mentale à la fois. Pour la pilosité c’est pareil, si jamais j’oublie de dessiner les poils, il manque quelque chose. C’est un peu comme si les poils les habillaient. Notre corps est fait comme ça, je montre le côté « wild » des femmes, je les montre comme elles sont naturellement.

Et pour la vulve ? Comme je ne cache rien, ça va avec le reste. Même si les femmes que je dessine montrent leur sexe, elles ne sont pas sexy, je ne parle pas de sexualité. C’est simplement leur aspect sauvage et naturel qui est montré. Comme je te le disais tout à l’heure, ce sont les spectateurs de mes œuvres qui m’aident à comprendre mon travail. Sur Instagram j’aime faire parler mes collages en demandant « dites-moi ce qu’elle pense » ou « dites-moi ce qu’elle vous évoque ». Parfois on me renvoie des émotions auxquelles je n’avais pas du tout pensé. Chacun interprète à sa façon. L’œuvre fonctionne comme un miroir, elle permet de se projeter. D’ailleurs l’art sert à cela, il a une dimension thérapeutique.


Ton travail te fait du bien et fait du bien au spectateur qui le regarde. Il y a une dimension méditative et apaisante à travers tes représentations. Tes personnages féminins peuvent être tristes ou mélancoliques, mais elles ne sont jamais agressives. C’est vrai, et pourtant j’exprime souvent de la colère. Les émotions « dark » très profondes se libèrent une première fois à travers le dessin qui est une phase d’introspection. Ensuite ces émotions vont être affichées à la lumière dans la rue. Ce qui est enfoui à l’intérieur va être révélé à l’extérieur. Le processus est complet une fois que le dessin est collé dans la rue et que les gens le regardent. L’ensemble du processus est plus important que le dessin.

Tu m’as dit que l’esthétique n’est pas une préoccupation, tu ne cherches pas à représenter des femmes belles, le plus important est ce qu’elles transmettent C’est exactement ça. Pour aller coller dans la rue il ne fallait pas que je me dise « ce n’est pas beau, donc je ne vais pas coller », je me suis affranchie de la dimension esthétique de mes dessins pour être libre. L’important est ce que je dis, ce que je transmets. Il me semble que je ne sais pas bien dessiner donc si je me pose la question du beau, j’arrête.

J’aime beaucoup l’esthétique stylisée presque abstraite de ta série « les primitives ». Quelles sont tes sources d’inspirations ? La Vénus de Willendorf… et puis un été j’ai visité la grotte de Lascaux où j’ai trouvé un livre sur les femmes dans la préhistoire dans lequel on voit de nombreuses statuettes. Ce bouquin est fabuleux.

Les femmes que tu représentes sont très protéiformes, elles sont plus ou moins figuratives ou stylisées. Leur motif change tout le temps. Mon travail reflète toutes nos facettes. Nous sommes comme un diamant. Selon la manière dont tu l’éclaires, tu aperçois une ou plusieurs facettes. Cela représente la diversité qu’il y a en nous. Notre esprit prend des formes différentes en fonction de l’évolution de nos émotions.

Tu as commencé à coller en 2018, quand as-tu commencé ton compte Instagram ? Quelques mois après mes premiers collages. J’ai crée ce compte pour avoir des retours sur mon travail et découvrir comment mes collages sont perçus. Cela me permet de voir aussi comment ils évoluent dans le temps.

Tu me disais qu’avant d’aller coller tu jetais beaucoup de dessins, comment fais tu maintenant pour sélectionner ? Je ne jette plus rien et colle peut-être 50 % de ce que je dessine. Ensuite je ne publie qu’une partie de ce que je colle sur Instagram. L’écrémage se fait naturellement. Je garde mes dessins originaux parce qu’ils sont plus aboutis que mes tout premiers dessins. Au début j’avais des carnets pour exprimer mes émotions, je faisais des croquis mais c’était assez brouillon. Il y avait des ébauches, des gribouillages, des collages intuitifs mais pas forcément de cohérence. A force de pratiquer, j’arrive mieux à exprimer ce que je veux dire, à donner une forme à mes ressentis. Le processus créatif me libère. J’ai besoin de m’exprimer par le dessin, il faut que ça sorte ! Créer me fait du bien, c’est vital.

Un peu comme Louise Bourgeois qui disait que « L’art est une garantie de santé mentale » ? J’adore cette artiste et me retrouve dans sa phrase.

Quand tu vas coller, tu es seule ou avec d’autres artistes ? Avant je collais souvent seule, maintenant je colle davantage à deux ou à trois. J’aime bien quand deux univers se rencontrent. Par exemple ce matin j’ai collé une grande wild woman avec un papillon de Wall Lilo. J’ai aussi fait des collaborations avec Paddy Wagon ou Unfortunate_Oscar qui avait organisé une chasse au trésor, une quête de rois et de reines dans le quartier de Belleville.

Wild Wonder Woman + Paddy Wagon

Tu n’avais pas créé une œuvre avec un artiste qui travaille avec des miroirs ? Oui j’avais fait une sculpture en papier mâché avec Tegmo. C’était une femme primitive avec une plante au niveau de son ventre. Tegmo avait fait ses ailes en miroirs. On pouvait voir un ange ou un papillon, chacun interprétait à sa manière. J’aime bien travailler avec différents matériaux ou techniques comme la linogravure, l’argile, le papier mâché.

Tu avais fait des poupées en bois aussi… J’en fabrique à nouveau en ce moment, j’ai fait des poupées en tissu également. J’adore coudre sur du papier, mixer les médias, les matériaux.

Quand tu déposes une poupée ou un dessin dans la rue, tu sèmes quelque chose avec l’idée que quelqu’un va la récupérer ? Oui, je n’ai pas pensé à en ramener une aujourd’hui ! J’aime bien me dire que quelqu’un va la trouver comme une surprise et l’adopter. Des artistes déposent parfois des cartes postales avec l’inscription « prenez-moi », cela m’est déjà arrivé de tomber sur ce genre de carte. J’adore ! C’est comme un cadeau tombé du ciel. Je fais pareil avec les poupées que je dépose comme une petite graine. Je ne sais pas ce qu’elle va devenir, c’est génial ! Plus tard je reçois un message « j’ai trouvé votre poupée merci ! » et je me dis qu’elle est tombée entre de bonnes mains.

Combien de temps restent affichés tes collages dans la rue ? Entre trois quarts d’heure et quatre ans et demi. C’est très variable. Depuis quatre ans et demi, j’ai un collage à la villa Faucheur qui est protégé par les intempéries. Il était rose fluo, maintenant il est rose pastel avec les contours grignotés. Le mur a été refait mais mon collage a été conservé ce qui m’a fait énormément plaisir. Sinon, j’ai d’autres collages qui sont arrachés avant d’être détériorés de manière naturelle.

Certains de tes collages sont restés longtemps rue des cascades C’est vrai, il y a une collaboration avec Paddy Wagon qui est restée assez longtemps, peut-être un ou deux ans. C’était un grand collage.

Comment animes-tu ton compte Instagram ? C’est l’amour et la haine avec Instagram. Je passe beaucoup trop de temps sur l’application alors que je pourrais faire des choses beaucoup plus intéressantes comme dessiner. Malgré tout, j’aime aller sur Instagram pour voir les photos postées par les gens. Cela me permet de voir ce que mes collages deviennent. Je reçois des retours positifs, les gens sont adorables ! Cela me touche beaucoup. Mais en même temps, les réseaux sociaux sont un puits sans fond, pas stimulant intellectuellement. J’essaye d’y aller pour échanger et pour partager ce que je fais en tentant de me freiner pour ne pas scroller inutilement et perdre du temps.

Peux-tu me parler de tes fanzines ? Comme pour les collages, c’était sur ma bucket list. Je n’osais pas faire une publication reliée et puis je me suis lancée finalement. Quand je dessine j’ai des phases pendant lesquelles je dessine toujours sur le même thème avec un fil conducteur. Le fanzine me permet de regrouper mes dessins sur un sujet. Les deux premiers fanzines avaient un thème et se suivaient, le deuxième a été une obsession pendant deux semaines et le quatrième était mon carnet de voyage en Grèce. Je dessinais tous les jours quand j’étais en vacances, j’ai compilé les dessins pour en faire une sorte de journal intime dessiné sur quinze jours. Au lieu de disséminer des pièces de mon journal intime dans la rue par-ci par-là, tout est regroupé dans un fanzine artisanal.

Wild Wonder Woman sur Instagram

dimanche 18 décembre 2022

Au-delà des apparences, une plongée dans l’intimité de Frida Kalho

L’exposition Frida Kahlo, au-delà des apparences permet de découvrir de manière intime l’une des plus grandes artistes du vingtième siècle. De la maison de famille où Frida est née, la Casa Azul, sont exposés plus de deux cents objets : collection d’ex-votos méxicains peints sur de la taule, dessins et peintures rares de l’artiste, photos de famille anciennes, correspondances, vêtements, corsets peints, prothèses médicales. La garde robe de Frida Kahlo a finalement peu d’intérêt, on retiendra de Frida Kahlo, au-delà des apparences la richesse de son univers, de ses rencontres artistiques et politiques, et enfin la puissance de sa peinture qui transcende toutes les douleurs. Exposition à découvrir absolument jusqu’au 5 mars au Palais Galliera.

Frida Kahlo, Portrait de Lucha Maria, une fille de Tehuacan, ou Le Soleil et la Lune, 1942

Frida Kahlo, Autoportrait, endormie, 1932

Florence Arquin a photographié Frida Kalho soulevant son huipil et montrant son corset peint, 1951

Frida Kalho, Autoportrait, 1938, Huile sur métal. En juillet 1938, plusieurs mois après la visite d’André Breton et de Jacqueline Lamba au Mexique, Frida Kahlo peint cet autoportrait pour Jacqueline.

Frida Kahlo, The Frame, 1938

Frida Kalho, Autoportrait, 1948.


mardi 4 octobre 2022

Mayerling, un ballet de Kenneth MacMillan à voir à l’Opéra Garnier à partir du 25 octobre

Alors que nous ne savons pas qui remplacera Aurélie Dupont, directrice du ballet de l’Opéra national de Paris ayant quitté ses fonctions le 31 juillet, nous pouvons remarquer qu’elle laisse derrière elle une magnifique programmation avec notamment, l’entrée au répertoire du ballet Mayerling.

Créé en 1978 par le London Royal Ballet, Mayerling est, avec L’Histoire de Manon, le ballet le plus célèbre de Kenneth MacMillan. Dans cette vaste fresque en trois actes, le chorégraphe britannique s’inspire d’un événement historique : le suicide de l’archiduc Rodolphe, héritier du trône d’Autriche, en compagnie de sa maîtresse, la baronne Marie Vetsera, dans un pavillon de chasse de Mayerling, près de Vienne, en 1889.

Dorothée Gilbert et Hugo Marchand photographiés par Ann Ray pendant les répétitions

Kenneth MacMillan s’attache à décortiquer les pressions sociales, politiques et personnelles à l’œuvre en alternant scènes grandioses et intimes. Soutenue par la musique romantique de Franz Liszt, sa chorégraphie d’une grande virtuosité, qui offre l’un des rôles masculins les plus exigeants du répertoire, traduit magistralement les émotions de personnages malmenés par l’Histoire.

Dorothée Gilbert et Hugo Marchand, photo Ann Ray

Hugo Marchand, photo Ann Ray

La baronne Mary Vetsera et le prince Rudolf seront interprétés par le couple légendaire Dorothée Gilbert / Hugo Marchand pour la première le 25 octobre et par les étoiles Ludmila Pagliero et Mathieu Ganio le 26 octobre


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samedi 20 août 2022

Des choses qui se dansent, le récit de Germain Louvet



Des choses qui se dansent est un récit ciselé, vibrant, espiègle et par moment révolté. Le livre démarre magistralement par la description de cette soirée unique, le 28 décembre 2016, lors de laquelle Germain Louvet est promu étoile, le grade suprême pour un danseur appartenant à la compagnie très hiérarchisée de l’Opéra de Paris. Malgré son titre, Germain garde les pieds sur terre : “Je ne danse pas mieux que la veille, je n’ai pas changé. Je dois soigner les mêmes défauts, profiter des mêmes qualités, accepter celui que j’étais hier et que je suis toujours aujourd’hui, étoile ou pas.”
Le récit se poursuit sur celui qu’il était hier, une crotte de chèvre de Russilly qui deviendra rapidement petit rat. Le ton est donné.

Profondément attaché à son enfance qu’il cultive encore aujourd’hui, Germain va y puiser une forme de curiosité, de liberté et d’insouciance. Le trac ne semble pas trop le déranger. La scène est pour lui un refuge, un grand terrain de jeu sur lequel il ne manque jamais d’assurance malgré quelques rôles de mâles viriles, hétérosexuels et machos qui ne correspondent pas à ce qu’il est dans la vie : un homme homosexuel, courtois et joyeux, plutôt androgyne. Certains grands ballets classiques véhiculent encore aujourd’hui des mœurs rétrogrades, colonialistes, racistes et paternalistes qui l’indisposent. Il a fallu attendre l’année 2015 pour que le directeur de la danse Benjamin Millepied décide de renommer le rôle des négrillons en enfants de l’idole dorée dans le somptueux ballet La Bayadère et bannisse une bonne fois pour toute le blackface. Quand il était petit rat, le danseur a subi cette pratique honteuse en étant grossièrement maquillé “Mes traits sont appuyés au crayon noir, mes lèvres sont peintes en rouge et la couleur en dépasse délibérément les contours afin qu’elles paraissent plus charnues”.

Malgré certains aspects qui le révoltent, Germain Louvet semble être un danseur étoile épanoui au sein de cette institution qu’il appelle sa seconde maison. Tout comme son ami Hugo Marchand, il dépoussière l’image de l’Opéra et souhaite que la danse se démocratise en touchant un plus large public, notamment en proposant que le ballet sorte de son bel écrin pour partir en tournée à travers le pays.



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dimanche 12 juin 2022

Les yeux fermés, Ann Ray à la Galerie Pierre-Alain Challier

Sylvie Guillem VI, 2014, tirage d’art sur papier baryté d’archive, Ann Ray

En décembre 2021, le danseur étoile Hugo Marchand était dans les coulisses de la préparation du projet Les yeux fermés, il écrivait ceci : “Non loin de la rue des Artistes dans le 14 ème arrondissement, deux magiciens opèrent dans l’ombre, à l’abri des regards. Hervé Caté, tireur au laboratoire Imaginoir, artisan de la lumière, interprète des négatifs. Et Ann Ray, artiste à la sensibilité exacerbée qui capte les êtres derrière ses appareils photo et ses pinceaux.”

Quelques mois plus tard, Ann Ray précisait : “L’Art et l’Artisanat. Les deux sont indissociables au Japon. En observant Hervé Caté, un des derniers grands tireurs photographiques, mettre la touche finale à ces tirages, je me tais. Le calme règne, pour un instant je ne suis plus en train de courir, j’observe, j’attends pour repartir avec ces merveilles, tout est bien. Je pense à cette question maintes fois posée, encore récemment, par une femme regardant mes boites d’archives, mes planches contacts, mes négatifs… “pourquoi vous vous embêtez autant ? Moi je fais de très belles photos avec mon compact numérique, ou mon iPhone. Alors pourquoi ? C’est beaucoup trop compliqué, non ?”

J’ai arrêté de tenter d’expliquer. Pourquoi la beauté d’un tirage argentique donne des frissons ou des vertiges par sa profondeur. Pourquoi chaque tirage de ce calibre est unique, même si une photographie est reproductible. Pourquoi l’alchimie et les sels d’argent seront toujours plus mystérieux que des pixels. Maintenant je réponds n’importe quoi : “il en faut pour tous les goûts…”, “ça dépend…” , ou je divague : “vous avez vu la lumière aujourd’hui ? C’est le printemps…” Aujourd’hui en observant calmement Hervé et ce portrait d’Hugo Marchand, qui fera partie d’une exposition prochaine, je riais intérieurement et je me disais : “demandez moi si c’est mieux de dîner au McDo ou à la Tour d’Argent…”

Enfin le 12 mai, l’artiste annonce : “Je suis ravie d’exposer pour la première fois à Paris une sélection de photographies du projet “Les Yeux Fermés” à la Galerie Pierre-Alain Challier. Le vernissage aura lieu jeudi 9 juin 2022. Je serai honorée de signer mon nouveau livre qui accompagne l’exposition à la Galerie Librairie Yvon Lambert le 21 juin 2022.”


Sylvie Guillem III, 2014, tirage d’art sur papier baryté d’archive, Ann Ray

Les yeux fermés présente des portraits d’un florilège d’artistes (mes préférés ! Lee Mc Queen, Sylvie Guillem, Hugo Marchand, Nicolas Le Riche, Aurélie Dupont, Yasmina Reza, Emmanuelle Devos, Matthieu Amalric, Guillaume Gallienne entre autres) sublimés par le regard à fleur de peau d’Ann Ray. Chaque photographie dégage une émotion, une poésie particulière, un instant de grâce, d’intimité et parfois de vulnérabilité. La qualité exceptionnelle des tirages transmet parfaitement la magie de ces instants précieux pérennisés sur du papier d’archive. La photographe écrit sur son site :“J’ai le sentiment de la lumière. Et des détails dans les ombres, aussi. Je ne suis que surface sensible.” — Assurément ! Et pour notre plus grand plaisir !


Lee McQueen VI, 2000, tirage argentique, Ann Ray

Nicolas Le Riche et Marie-Agnès Gillot, 2005, tirage argentique, Ann Ray

Aurélie Dupont I, 2010, tirage d’art sur papier d’archive, Ann Ray

Hervé Caté, Ann Ray


Hugo Marchand I, 2021, tirage argentique, Ann Ray

lundi 23 mai 2022

Adieu magnifique Miss.Tic, poète féministe

Miss.Tic à Trouville-sur-Mer en hommage à Marguerite Duras et son fameux livre L’Amant.

Miss.Tic, figure incontournable de la scène Street art de la capitale, vient de décéder dimanche 22 mai, des suites d’un cancer. Une pionnière de l’art de la rue s’en est allée. Miss. Tic, de son vrai nom Radhia Novat, s’est imposée au milieu des 1980 comme une artiste vagabonde qui a fait des murs son support idéal de création et de dénonciation. Entre critique du système et défense du féminisme, elle a toujours fait de son œuvre un art au service d’une colère sociale et d’une conviction intime. Si la maladie l’a emportée à l’âge de 66 ans, ses pochoirs ont laissé une marque indélébile dans l’histoire de l’art urbain.

 

mercredi 30 mars 2022

Explosion de créativité : l’exposition THIERRY MUGLER, COUTURISSIME

Thierry Mugler, photographie Dominique Issermann 1995














photographies de l’exposition Alice Benusiglio

Allez voir la fantastique exposition THIERRY MUGLER, COUTURISSIME au musée des Arts Décoratifs visible jusqu’au 24 avril 2022. La créativité débridée de l’artiste s’inspire notamment de la science-fiction, la nature, l’univers aquatique, les carrosseries de voitures, le sadomasochisme et les cabarets. Enfant, il est subjugué par les costumes du héros Flash Gordon, et surtout par les personnages hyper-féminins dans les bandes dessinées Batman, qui font fleurir dans son imagination des histoires d’héroïnes perdues dans un univers qui leur est étranger. Ainsi Barbarella, Cruella, Catwoman, Jocaste et autres figures féminines surhumaines se côtoient sur son podium. Le travail du créateur est mis en scène par les meilleurs photographes de mode : Helmut Newton, Guy Bourdin, Jean-Paul Goude, Karl Lagerfeld, Dominique Issermann, David La Chapelle, Luigi & Iango, Sarah Moon, Pierre et Gilles, Paolo Roversi, Herb Ritts et Ellen von Unwerth entre autres. On pourra remarquer à travers cette exposition que le créateur Alexander Mc Queen a été fortement inspiré par Mugler en puisant copieusement dans son œuvre.


vendredi 24 décembre 2021

Street art rue des cascades

Wild Wonder Woman et Paddywagon rue des cascades à Paris

 Le vingtième arrondissement de Paris est particulièrement riche en street art, artistes et créateurs. Les murs de la rue des cascades et de la rue de Savies sont des musées à ciel ouvert. Une balade dans le quartier vous fera découvrir les artistes street art à voir. Coups de coeur pour les artistes féministes talentueuses :

Wild Wonder Woman représente des femmes libres, fortes, sauvages et épanouies, sa devise : 🌝 L’art comme thérapie✨Street-art - Déesses urbaines🌜 
Mars.L rend divinement hommage au clitoris à travers les œuvres classiques de la peinture
Demoisellemm “Les Demoiselles ont des choses à dire avec poésie, élégance et délicatesse”














les artistes street art à suivre sur instagram :
https://www.instagram.com/wild_wonder_woman/
https://www.instagram.com/demoisellemm/
https://www.instagram.com/marquise.streetart/
https://www.instagram.com/marsl_streetart/
https://www.instagram.com/paddywagonparis/
https://www.instagram.com/olivia_paroldi/
https://www.instagram.com/st.rega_/
https://www.instagram.com/milene_a/
https://www.instagram.com/les_poulpeuses/
https://www.instagram.com/singularvintage/
https://www.instagram.com/bollegirl/
https://www.instagram.com/lasco_69/
https://www.instagram.com/13_bis/