dimanche 30 octobre 2011

Mirka Lugosi, L'homme invisible, au Confort moderne à Poitiers

L' Homme Invisible, Mirka Lugosi,
du 19 novembre 2011 au 13 janvier 2012
Exposition monographique

Mirka Lugosi, personnage hors du commun, a eu plusieurs vies. Née à quelques lieues du château de Dracula, au cœur des Carpates septentrionales, Mirka grandit dans ce décor fantasmatique qui participe aujourd’hui au charme et à l’étrangeté de son univers. Figure incontournable de la scène fétiche, membre du Syndicat, groupe expérimentateur noise et activiste underground des années 80, elle est aussi éditrice du magazine Maniac avec le photographe Gilles Berquet dont elle est le modèle, la muse et la compagne. Même si elle aime à se désigner comme "peintre d'images" et qu'elle pratique la gouache, les encres sur photographies, les vidéogrammes et l'illustration, c'est au travers du dessin que Mirka exprime au mieux la complexité et la finesse de son univers. Son trait maniaque, à la mine de plomb ultra fine demande des heures, un labeur fait de souffrances physiques qui participe d'un certain masochisme. Mirka Lugosi nous entraîne dans un univers sans logique apparente ni hiérarchie ; les objets, les êtres humains, les animaux fusionnent et sont traités sur un pied d’égalité. Un monde aux apparences naïves qui pourtant transcende l'imagerie érotique pour questionner avec subtilité et impertinence nos rêves, nos pulsions et nos fantaisies. Mirka travaille en petits formats. Elle crée un univers érotique et fantasmagorique unique, tout à la fois percutant, subtile, dérangeant, drôle et personnel, flirtant avec un érotisme noir ... poudré de rose.

Souvent cantonné à un univers érotique et sans cesse ramené à des références du genre, son travail s’inscrit pourtant dans une filiation plus classique de l'art du 20ème siècle. Les surréalistes en premier lieu avec Man Ray mais aussi Bellmer pour l'étrangeté ou encore Unica Zurn pour le fond psychologique troublé qui émane de ses scénettes.

Alors que l'exposition Off Modern dans les modules du Palais de Tokyo se résume à la présentation d'un dessin exclusif, l'exposition au Confort Moderne se construit autour d'un ensemble représentatif de son travail des dix dernières années et inclut d'autres travaux comme des illustrations des années 80 et 90 ou encore des archives des lives du Syndicat. Enfin, quelques photos vintage de Gilles Berquet et des éléments mobiliers qui l'accompagnent lors de ses séances de travail donnent une vue élargie de l'œuvre et du parcours de Mirka Lugosi.

Intemporel, le travail de Mirka est unique et précieux tout comme elle. Le mystère persiste : qui sont les personnages qui hantent ses œuvres ? La tentative de projection d'une femme générique, des autoportraits fantaisistes ou une vision genrée d'un objet de désir ?

Mathématiques, un dépaysement soudain à la fondation Cartier

Mathématiques, un dépaysement soudain
Du 21 octobre 2011 au 19 février 2012

— Communiqué de presse
Du 21 octobre 2011 au 18 mars 2012, la Fondation Cartier présente l’exposition Mathématiques, un dépaysement soudain, une création originale conçue en collaboration avec l’Institut des hautes études scientifiques (IHÉS), sous le patronage de l’UNESCO. Pour cette exposition, elle a ouvert ses portes à la communauté des mathématiciens et sollicité des artistes familiers des lieux pour les accompagner et donner ainsi à voir, à écouter, à faire, à penser, à interpréter les mathématiques. En convoquant les mathématiques entre ses murs, la Fondation Cartier fait elle-même l’expérience du « dépaysement soudain » formulée par le mathématicien Alexandre Grothendieck.

mardi 11 octobre 2011

Paco Rabanne été 2012




Manish Arora apporte un vent d'air frais à la marque Paco Rabanne en travaillant sur les grands classiques futuristes du créateur. Philip Treacy a réalisé les chapeaux en soucoupes volantes. La silhouette de Manish Arora apporte de la souplesse et de la féminité au style androgyne et robotique propre à Paco Rabanne. Le créateur fait preuve de beaucoup de raffinement tout en conservant les codes de la maison.

Kimstumpf printemps été 2012, collection Black Emmanuelle





photographies : Aljocha Hamerlynck, Robert Van Dromme
Kim Stumpf s'est inspirée pour cette collection été 2012 du film Black Emmanuelle (1975) et de la sensualité féminine. La créatrice expérimente la maille et le crochet avec différentes fibres pour un résultat souple et doux comme une seconde peau. La sensualité, la douceur, la nature, les pigments naturels et le toucher sont les sources d'inspiration de la créatrice.

Communiqué de Kim Stumpf :
"THE STORY BEHIND THE S/S COLLECTION is about an adventurous woman who explores her sensuality. She fully embraces life and feels a bond with nature. Natural powder pigments like sand, terracotta red, saffron orange, butter white, cipria rose/blush and lamp black caress her body. The imaginary woman she creates for is heroic and gracious. She differentiates herself as a strong person.
THE EXCLUSIVE KNITWEAR COLLECTION. Experimentally knotted silk boleros, scarves/ stoles and dresses to drape over the body. Cardigans in mercerised crocheted cotton. All made with Italian yarn and knitted in Belgium using artisanal methods.
THE WOVEN COLLECTION "COAT IS KING". Linen perfectos/ trench-coats, suede jackets, Indian embroidered silk blazers, rain capes and ecological printed bamboo dresses.
KIM STUMPF graduated at La Cambre in 2007. She gained experience at Haider Ackermann, Bruno Pieters, Vivienne Westwood and visual artist Hans Op de Beeck. She designs pieces in a very special way, using her personal "automatic drawing" technique.
It's an abstract geometric form she draws on a small scale which she enlarges on realistic format to become a new pattern concept which leads to a free interpretation on pattern research.
Luxurious fabrics evoke a second skin feeling. It's a pure and timeless design with sustainability and high quality Belgian craftmanship. Those are elements that describe the soul behind the label. The result is a sophisticated collection."


Alexander Mc Queen été 2012





Collection virtuose de Sarah Burton pour la maison Alexander Mc Queen inspirée entre autres par le monde sous-marin. On pourra remarquer également les masques/coiffes en dentelle ajustés au plus près sur les têtes tressées particulièrement réussis. Sarah Burton apporte de la douceur, de la souplesse et de la féminité à la silhouette Mc QUEEN tout en respectant l'univers du créateur défunt.

vendredi 7 octobre 2011

Hussein Chalayan été 2012


Trois vestes oversize particulièrement bien coupées pour démarrer le défilé. Hussein Chalayan se transforme en garçon de café pour l'occasion :

jeudi 6 octobre 2011

Katrien Van Hecke été 2012


Katrien Van Hecke est une créatrice avec une démarche d'artiste plasticienne. Pour cette dernière collection d'été appelée Rust, la créatrice a élaboré un processus pour déposer la rouille sur le tissu en insérant des morceaux de soies dans des plaques métalliques enduites de pigments naturels comme le tanin. L'empreinte des plaques se dépose sur le tissu, créant un motif irrégulier et un effet de matière lié à la rouille.
La collection de Katrien est un artisanat luxueux et moderne, chaque pièce est unique.

Damir Doma collection été 2012






photographies backstage by Mike Yee
Collection d'été de Damir Doma, l'élégance même, des teintes et des matières naturelles, un style sobre, doux et puissant.

mercredi 5 octobre 2011

Sofie Claes, Wolf


Photo by Bram Van Stappen

Après une formation technique en stylisme, Sofie Claes étudie les arts plastiques à Anvers. Elle emménage ensuite à Paris pour y suivre une formation de stylisme et modélisme à Esmod University of Fashion. Elle poursuit son cursus à Amsterdam pour y étudier à l’Amsterdam Fashion Institute (AMFI). En 2006, elle est élue « Honour Student », un titre qui lui vaut d’être remarquée par des professionnels du secteur mode. Elle termine ses études en 2009 avec le projet A Perspective On Positivity.
Sofie Claes possède aujourd’hui son propre atelier à Anvers. Son label s'appelle Wolf avec comme état d'esprit ces quelques mots :
Hunting for a dream.
With powerful senses and a fast beating heart,
A sharp eye and a deep focus.
A spirit so strong and true.
Nice to meet you.
I'm Wolf.

La collection printemps-été 2012 intitulée Chapitre 1 : Le Suprématisme (Chapter 1: «The suprematist»), est inspirée de l’œuvre progressive, iconique et suprématiste de ce courant artistique Carré noir sur fond blanc (Kazimir Malevitch – 1913). Les lignes pures et géométriques sont perceptibles dans ce projet qui se construit autour de formes carrées et de diagonales. La croix noire de Kazimir Malevitch (autre œuvre célèbre du peintre russe), joue également un rôle important dans l’aspect visuel de la collection. L’utilisation de la couleur reste sobre presque comme une peinture historique. Les nuances de noir ainsi que les dégradés de gris et de blanc sont renforcés par l’importante utilisation de coloris moutarde et vert profond. Côté matières, les soies, cotons et fins jerseys sont à l’honneur.

Zoë Vermeire, une collection royale


Coup de foudre pour le travail de Zoe Vermeire, créatrice belge sortant tout juste de l'école La Cambre. Pour cette collection, elle s'est inspirée de la majesté des vêtements royaux et a remporté 5 prix (prix Rue Blanche, Prix Bruxelles Export, Prix La libre Essentielle, Prix Dior, prix RA).
« J’ai commencé à travailler sur le thème de la royauté. Les anciennes peintures anciennes représentant des reines aux vêtements très lourds et complètement retravaillés m’ont beaucoup attirée car cela représente un univers complètement différent de ce que je connais. Je voulais sutout créer l’atmosphère d’une femme forte et distinguée et à la fois montrer une certaine fragilité. Dans ma collection les soies très légères contrastent avec les lainages très lourds… comme les coquillages qui sont mous à l’intérieur mais durs et rigides à l’extérieur. J’ai créé des vestes et manteaux qui sont oversize par endroits, surtout dans les manches et le dos. »

vendredi 30 septembre 2011

Xavier Veilhan, Orchestra

Orchestra est une exposition regroupant des œuvres hétéroclites de Xavier Veilhan. L'artiste fait toujours référence à la statuaire, au monument, à l'histoire de l'art (référence à Calder à travers ses Stabiles, ou à Soto avec Les rayons). L'exposition Versailles était tellement magistrale et émouvante qu'Orchestra semble un peu décousue et moins cohérente. Néanmoins certaines œuvres retiennent l'attention pour leur étrangeté (L'oiseau avec ses boules de liège suspendues à l'intérieur de lui) ou les sculptures Alice et Marine pour leur conformité au modèle, véritables empreintes en 3 dimensions réalisées à l'aide des nouvelles technologies, effaçant ainsi l'empreinte manuelle de l'artiste.

Xavier Veihan, L'oiseau, 2011
Carbone, acier, liège, fil, médium, peinture polyuréthane
galerie Emmanuel Perrotin

Xavier Veilhan, Marine, 2011
Bronze, acier, peinture polyuréthane
galerie Emmanuel Perrotin


Xavier Veilhan, Alice, Arbre n°4 et n°5, 2011
Arbre : bois, peinture à l'huile, acrylique
Alice : Bronze peinture epoxy
galerie Emmanuel Perrotin

mercredi 28 septembre 2011

Jean-Pierre Raynaud à la galerie Laurent Strouk


La galerie Laurent Strouk expose prochainement (du 13 octobre au 12 novembre) le travail de Jean-Pierre Raynaud sur ses thèmes fétiches du totem et du panneau. Communiqué de l'exposition :

RAYNAUD, LE MENTAL MONUMENTAL

Raynaud est un artiste en éternel mouvement dans un art perpétuel du présent. Sérial détourneur, il désigne, consigne, assigne et signe.
Neutraliser, lisser, vivre l’absence, il conjugue la disparition, ressent le manque et l’étouffe d’une intense perfection sans faille. Mélange d’archétypes et d’objets simples, la communication de Raynaud s’est signalée au monde, immédiate, méthodique et puissante.
Chaque œuvre est une bataille rangée, une prise de position déterminée aux scandaleuses préoccupations profondes, à la conscience inquiète d’un intime déchirement, d’un talent extrême, compulsif, tragiquement amusé, ne voulant rien inventer, observateur sondeur fasciné de l’existant, de l’actualité et de ses symboles, d’une époque bouleversée et de ses restes supposés ou réels, digérés dans son implacable symbolique.
Collages, coins, cuves, fûts, niches, panneaux, épures, fragments, radiographie, fers, crochets, tessons, couronnes d’épines ou sélection de fleurs sectionnées, tout est si éphémère mais irrémédiablement dompté, compté, mesuré, intégré, dans un temps indéfini, infléchissement en devenir.
Depuis toujours, il envisage avec ferveur, envergure et austérité d’inattendues reconversions à grande échelle, installations d’esthète géomètre, prises de possessions démentielles d’endroits possiblement gérables, transposables, recouvrables, voire habitables.
Raynaud ne cache rien et depuis près de cinquante ans trouve l’intégrité de gérer son œuvre dans le temps, puisant dans un catalogue d’éléments ordinaires à charge de décharges, triés, adaptés et organisés.
Innocence, bonheurs des réminiscences enfantines, la transgression vibre aussi de cette liberté là, innée et incontestable.
Il anticipe et participe, ose la pureté, la forme originelle, l’idéal artistique avant toute autre considération, totems d’un champ d’action spatiotemporel défriché, gagné, sauvé, imposé par nécessité faisant loi, signalétique en définitive éviction d’ordinaires banalités et redites. Van Gogh, Gauguin, Monet…, tous s’invitent, s’inventent dans cette concrétisation magistrale, intercèdent pour mémoire, subliminales conjonctions audacieuses chocs, panel de panneaux chics et synthèses absolues. Plus que tout autre, Picasso attire, inspire, respire, formidable hommage d’ermite au dernier mythe.
Ses pots à fleur, fétiches récurrents déflorés, parés d’or ou de couleurs métalliques, icones précieuses auto appropriées teintées d’autobiographie, se vivent sculptures charpentées, divinités à adorer, séductrices pink, autoportraits intimés, métaphores structurées…


maison de Jean-Pierre Raynaud à Barbizon
photographies : galerie Laurent Strouk

vendredi 26 août 2011

Björk, Dazed and Confused



Dazed and Confused n° 200 est consacré à Bjork invitée comme "guest editor". Une très belle série mode est sortie pour l'occasion, réalisée par la fameuse styliste Katy England, photographiée et peinturlurée par Sam Falls. Bjork porte sur la couverture un top en papier métallique plissé vintage Paco Rabanne Haute couture A/W89. magnifique !




Xavier Veilhan, Orchestra, galerie Perrotin


L'artiste Xavier Veilhan va exposer prochainement à la galerie Perrotin ses dernières œuvres à travers une exposition intitulée Orchestra. Ses dernières expositions Versailles et Free Fall (à Tokyo) ont su marqué les esprits à travers des œuvres puissantes s'adaptant aux lieux dans lesquelles elles sont exposées. La démarche de l'artiste principalement axée sur des sculptures et des installations s'adapte aux contextes tout en faisant référence de façon moderne à l'histoire de l'art.

Communiqué de la galerie :

« Orchestra », sonne sous la direction de l’artiste Xavier Veilhan telle une polyphonie d’objets renouvelant la perception de l’espace de la galerie Perrotin à Paris. Xavier Veilhan signe ici une synthèse paradoxale de son travail. En effet, cet événement, par les oeuvres présentées — pour la plupart inédites —, marque un tournant en même temps qu’il amorce un retour introspectif dans la démarche de l’artiste. Les nouvelles formes présentées ne sont pas une négation des travaux antérieurs, mais plutôt inscrites dans leur continuité. « Le Mobile n°4 » ou les « Stabiles » se placent par exemple dans le champ ouvert par Calder et exploité de manière contemporaine à plusieurs reprises par Xavier Veilhan. Il revient aussi à la peinture, en nous présentant des images désuètes — arbres, oiseaux — de fabrication traditionnelle, qui tranchent à première vue avec la technicité de certaines oeuvres comme « Turbine » et contredisent même l’autonomie de production des «Pendule Dripping ». Xavier Veilhan rappelle de ce fait son intérêt pour la technique et son évolution au regard de l’histoire de l’art.

« Orchestra » est toutefois une synthèse paradoxale, car si les œuvres se placent dans une continuité conceptuelle ou thématique, elle marque également un tournant visuel et formel dans la démarche de l’artiste. « Marine » par exemple, n’est pas facettée comme l’étaient les « Architectes ». Cette sculpture plus vraisemblable, explicite le statut d’empreinte du réel qu’entretient la statuaire dans la démarche de Xavier Veilhan. Les dispositifs de monstration englobent l’espace et instaurent une confrontation directe entre le spectateur et les figures représentées. « Le Monument », véritable espace architecturé suprématiste — autre évolution de l’oeuvre de Xavier Veilhan — est ainsi praticable par les visiteurs.

« Orchestra » est par conséquent une œuvre en soi invitant à la déambulation et à la contemplation. Le public devient acteur de l’exposition en traversant par exemple « Les Rayons », une œuvre pénétrable qui évoque Fred Sandback et Jesús-Rafael Soto.
« Orchestra » dépeint un nouvel espace entre réalité et fiction qui voit émerger un monument, rayonner une installation ou se mouvoir une turbine... autant d’éléments qui perturbent le réel. Cette composition s’achève magistralement avec le regard hypnotique d’un gorille. Choix dont l’artiste se justifie en exprimant « qu’il y a une propension naturelle à projeter des caractères humains sur des animaux, ce qui est une aberration par ailleurs, mais une belle aberration ». Ce regard transperçant invite à la contemplation et à la réflexion sur cette symphonie d’objets inédits, et sonne la fin d’ « Orchestra » d’un titre musical « Gorilla Gorilla Gorilla ».
Thomas Fort