mercredi 6 février 2013

Iris van Herpen, collection été 2013, Voltage Haute Couture

photographie Vogue.fr
photographie Ronald Stoops
Vogue.fr
Ronald Stoops
Vogue.fr
Ronald Stoops
Vogue.fr
Retour sur la dernière collection Voltage de la créatrice Iris van Herpen. Digne héritière d'Alexander Mc Queen, Iris van Herpen est une créatrice avant-gardiste. Ses défilés sont des performances artistiques et techniques à part entière. Elle incarne la nouvelle garde de la mode conceptuelle en réalisant notamment des vêtements flexibles fabriqués par des machines en impression 3D. La collection Voltage est le fruit d'une collaboration avec l'artiste Néo-zélandais Carlos van Camp, la créatrice a travaillé sur l'électricité à travers le corps humain.

Haute couture 2012/2013
Iris van Herpen pour Bjork
Iris van Herpen, Escapism
Irisvanherpen.com

samedi 19 janvier 2013

Salvador Dali alias Avida Dollars

"Le Centre Pompidou rend hommage à l'une des figures magistrales les plus complexes et prolifiques de l'art du 20e siècle, Salvador Dalí, plus de trente ans après la rétrospective que l'institution lui avait consacrée en 1979-1980. Souvent dénoncé pour son cabotinage, son goût de l'argent et ses prises de positions politiques provocatrices, Dalí est à la fois l'un des artistes les plus controversés et les plus populaires. C'est toute la force de son œuvre et toute la part qu'y tient sa personnalité, dans ses traits de génie comme dans ses outrances, que cette exposition sans précédent veut aussi éclairer."

Salvador et Gala, Cecil Beaton
Dali, apparition du visage de l'Aphrodite 
Dali, étude pour Le miel est plus doux que le sang
Dali, Le grand masturbateur, 1929 
Philippe Halsman, Crâne et Dali, 1951
Dali, La main de Dali retirant la Toison d'or
en forme de nuage pour montrer Gala l'Aurore,
complètement nue, très très loin derrière le soleil
Dali, Leda atomique, 1949
Dali, La persistance de la mémoire, 1931
Salvador Dali, Philippe Halsman
jusqu'au 25 mars 2013 au Centre Pompidou

jeudi 10 janvier 2013

L'impressionnisme et la mode, musée d'Orsay

Edouard Manet, Jeune dame en 1866
Edouard Manet, Henri Fantin-Latour 1867
James Tissot, Bord de mer 1878
Derniers jours pour aller voir l'exposition si convoitée l'impressionnisme et la mode à Orsay. Le vestiaire de la parisienne élégante de la fin du XIXe est mise en scène remarquablement à travers une sélection de robes et d'accessoires sophistiqués accompagnés par les toiles des maîtres de l'impressionisme. Certains chefs-d'œuvres à la qualité presque photographique semblent pris sur le vif : La dame au gant de Charles Duran, Madame Louis Joachim Gaudibert de Claude Monet, Octobre de James Tissot, Dans la serre d'Albert Bartholomé, Rolla d'Henri Gervex, Le balcon d'Edouard Manet. On ne regrette qu'une chose : le vestiaire masculin n'est pas attrayant et manque de luxuriance et de diversité à côté du vestiaire féminin.

Communiqué du musée :
Soucieux de rendre compte de la vie contemporaine, l'impressionnisme a privilégié la représentation de la figure humaine dans son milieu quotidien et saisi l'homme "moderne" dans ses activités habituelles, à la ville comme à la campagne. Bien qu'ils ne s'attachent pas à la représentation scrupuleuse de la physionomie, du costume et de l'habit, les impressionnistes n'en rendent pas moins compte des modes et des attitudes de leur temps. Ils y parviennent par leur volonté de considérer le portrait comme l'instantané d'un homme dans son cadre familier, par leur capacité à renouveler, du double point de vue de la typologie et de la topographie, la scène de genre et surtout par leur attention à "la métamorphose journalière des choses extérieures", pour reprendre l'expression de Baudelaire. De leurs positions esthétiques, la réalité de l'homme des années 1860-1880 et de son habit subit une incontestable transfiguration.


lundi 17 décembre 2012

Marjane Satrapi, Peintures, galerie Jérôme de Noirmont

Marjane Satrapi, Sans tire, 2012, Acrylique sur papier marouflé sur toile.
Courtesy Galerie Jérôme de Noirmont
Marjane Satrapi, Sans titre, 2012, Acrylique sur papier marouflé sur toile.
Courtesy Galerie Jérôme de Noirmont
Marjane Satrapi, Sans titre, 2012, Acrylique sur papier marouflé sur toile.
Courtesy Galerie Jérôme de Noirmont
La galerie Jérôme de Noirmont va présenter prochainement les peintures de la fameuse scénariste et dessinatrice de la bande dessinée Persepolis. Marjane Satrapi est une personnalité pleine de talents. Son adaptation cinématographique de sa bande dessinée fût récompensée par le prix du Jury du festival de Cannes 2007, le César du meilleur premier film et de la meilleure adaptation. La réalisatrice écrit également des chansons et des livres pour enfants.

L'exposition Peintures dévoilera 21 portraits inédits (anciens ou récents) et nous permettra de découvrir le style si particulier de l'artiste. Le communiqué de presse sur l'exposition fait référence à Matisse pour l'usage de la couleur, cependant, les peintures de Marjane Satrapi me font davantage penser à Fernand Léger dans sa manière de styliser les formes des visages notamment.

extrait du communiqué de presse :
"Cette série de peintures s’inscrit ainsi dans la continuité de toutes ses créations antérieures, notamment de ses bandes dessinées Persepolis (2000-2003) et Broderies (2003), dans lesquelles Marjane Satrapi s’est efforcée de dépeindre la complexité de la nature humaine, avec une expression picturale simplifiée et pourtant remarquablement expressive, traitant toujours avec beaucoup d’ironie et d’humour les critères esthétiques classiques de la représentation humaine. Avec une totale liberté de création qui s’affranchit de tout dogmatisme technique ou pictural, elle concilie ici les paradoxes de sa personnalité entre un caractère à la fois exubérant, très extériorisé, et étonnamment introspectif, qui fait coexister un raisonnement logique et cartésien avec une expression onirique des sentiments et des émotions, dans un vécu personnel qui mixe les valeurs orientales issues de sa culture familiale et les valeurs occidentales, l’artiste ayant vécu en France depuis sa jeunesse."

Marjane Satrapi, Peintures
du 30 janvier au 23 mars 2013
Galerie Jérôme de Noirmont

lundi 26 novembre 2012

Susumu Mukai, Animas, galerie 12mail

Susumu Mukai
La galerie 12mail fête ses trois ans et publie un livre pour l'occasion. La prochaine exposition intitulée Animas présentera les travaux de l'illustrateur Londonien Susumu Mukai. "Le travail de Susumu Mukai, qu’il soit graphique ou musical n’obéit à aucune mode. Il est radicalement libre, tant dans le choix de ses thèmes que dans son exécution. Son univers, habité par un psychédélisme rigoriste, servi par une technique bluffante est d’une singularité qui vaut le détour. Quand on lui demande de quoi seront fait ses nouveaux dessins, Susumu parle d’une mission de recherche disparue en essayant de trouver des traces d’Animas, une civilisation avancée qui maîtrisait l’eau et le feu. Ces dessins constitueraient les fragments du dernier message que cette équipe aurait transmis, il y a 333 millions d’années environ.Quand on m’a proposé de piloter ce projet de galerie il y a trois ans, je n’aurais jamais pensé participer, un jour, à la recherche de civilisations perdues. La vie est décidément pleine de surprises. — Guillaume Sorge"

jeudi 15 novembre 2012

Yue Minjun à la Fondation Cartier

L'ombre du fou rire est le titre parfaitement approprié de la première exposition majeure consacrée à l'artiste chinois Yue Minjun en Europe. " Revisitant les codes du grotesque par une iconographie haute en couleur et hantée de personnages au rire énigmatique, son œuvre porte un regard ironique et désabusé sur le contexte social et politique de la Chine contemporaine et sur la condition humaine dans le monde moderne. (...) l’exposition dévoile l’esthétique singulière et complexe d’une œuvre qui se dérobe à toute interprétation."


Portrait de Yue Minjun dans son studio, Pékin, mai 2007
© Yue Minjun, Photo courtesy Yue Minjun Studio
Biographie du communiqué de presse :

Né en 1962 à Daqing, dans la province du Hei Long Jiang en Chine, Yue Minjun peint d’abord en amateur, avant de partir étudier l’art en 1985 à l’école normale de la province du Hebei. C’est dans la communauté d’artistes du village du Yuanmingyuan, près de Pékin, au début des années 1990, qu’il commence à définir son style et trouve le sujet qui deviendra omniprésent dans ses toiles : le rire. Au même moment se développe le « réalisme cynique », un courant artistique qui se caractérise par un désenchantement face aux mutations socio-politiques de la Chine et dont Yue Minjun a souvent été considéré comme l’un des principaux représentants. Ainsi, les visages peints ou sculptés qui parcourent l’oeuvre de Yue Minjun, la bouche béante et les yeux fermés dans un éclat de rire, peuvent-ils être vus comme une caricature de l’uniformisation de la société chinoise, un moyen de survivre dans un monde devenu absurde ou une simple forme d’autodérision. D’abord inspirés des amis de l’artiste puis se fondant peu à peu dans un seul et même visage – celui de Yue Minjun –, ces portraits se révèlent être dans le même temps une source inépuisable de possibles graphiques, les mêmes personnages aux traits immuables et stylisés occupant seuls la toile ou se démultipliant à l’infini. Après une participation remarquée à la 48e Biennale de Venise en 1999, Yue Minjun acquiert une renommée internationale. Ses oeuvres connaissent alors un véritable engouement sur le marché de l’art contemporain et entrent dans de nombreux musées et collections du monde entier. Dans les années 2000, Yue Minjun nourrit son style, immédiatement reconnaissable, de multiples influences et développe de nouvelles séries comme celles des labyrinthes, des Re-portraits ou, plus récemment, des Overlappings. Aujourd’hui, il poursuit son activité dans son studio près de Pékin et est considéré comme l’un des artistes les plus influents de sa génération.

Yue Minjun, Freedom Leading the People, 1995-1996
M+Sigg Collection 
Yue Minjun, The Massacre at Chios, 1994
Collection privée
Yue Minjun, The Execution, 1995
Collection privée
Yue Minjun porte un regard assérré sur la Chine d'aujourd'hui et son histoire. En parcourant l'exposition, on s'aperçoit que ce rire idiomatique omniprésent dans ses tableaux semble contraint et symbolise un cri d'impuissance douloureux. Plus qu'une ombre au fou-rire, c'est un profond malaise qui se dégage de cette œuvre complexe, implacable et tourmentée.

YUE MINJUN, L'ombre du fou rire
jusqu'au 17 mars 2013
Fondation Cartier pour l'art contemporain
261, bd Raspail, 75 014 Paris

Communiqué de l'exposition

lundi 29 octobre 2012

La galerie Perrotin au 909 Madison Avenue


Après Miami en 2004, Hong Kong en 2012, Emmanuel Perrotin étend son empire jusqu'au 909 Madison Avenue à New York, ancien bâtiment des années 30 de la banque de NY, l'inauguration de cette nouvelle galerie sera prévue pour 2013.

samedi 27 octobre 2012

Yue Minjun, l'ombre du fou rire

La fondation Cartier va présenter prochainement à travers une grande exposition intitulée L'ombre du fou rire les peintures cinglantes aux sourires inquiétants de l'artiste Yue Minjun. Communiqué de la Fondation :

Du 14 novembre 2012 au 17 mars 2013, la Fondation Cartier pour l’art contemporain présente la première grande exposition européenne consacrée à Yue Minjun. Une occasion unique de découvrir le travail de cet artiste chinois aujourd’hui reconnu et dont la célébrité contraste avec la grande discrétion. Revisitant les codes du grotesque par une iconographie haute en couleur et hantée de personnages au rire énigmatique, son oeuvre porte un regard ironique et désabusé sur le contexte social de la Chine contemporaine et sur la condition humaine dans le monde moderne. À travers près de 40 tableaux issus de collections du monde entier, ainsi qu’une multitude de dessins encore jamais montrés au grand public, l’exposition dévoile l’esthétique singulière et complexe d’une oeuvre qui se dérobe à toute interprétation.

Un artiste à l ’image d’une génération fortement marquée par l’histoire de la Chine contemporaine : le rire comme exutoire.
Né en 1962 à Daqing, dans la province de Hei Long Jiang en Chine, Yue Minjun peint d’abord en amateur, avant de partir étudier l’art en 1985 à l’École normale de la province du Hebei. C’est dans la communauté d’artistes du village de Yuanmingyuan, près de Pékin, au début des années 1990, qu’il commence à définir son style ainsi que les contours de son principal sujet : le rire. Au même moment se développe un nouveau courant artistique dont Yue Minjun a souvent été considéré comme un des principaux représentants, le « réalisme cynique », né au debut des années 1990. Marqués par un climat social tout à fait différent de celui des années 1980, et par l’ouverture de l’économie chinoise au marché mondial, ces jeunes artistes rompent à la fois avec le « réalisme socialiste » et avec les avant-gardes. Ils portent un regard plus acerbe et moins idéaliste sur leur environnement : « C’est pour cela que le fait de sourire, de rire pour cacher son impuissance a [une grande] importance pour ma génération. » dit Yue Minjun en parlant de ses débuts.

Yue Minjun, Untitled, 1994 Huile sur toile, Collection privée
Autoportraits : un même éclat de rire lancé à la face du monde.
Ainsi, les visages peints ou sculptés qui parcourent l’oeuvre de Yue Minjun, la bouche béante et les yeux fermés, conservent-ils dans leur extravagance la fixité de masques impénétrables. « Ce rire stéréotypé fait écran à toute quête d’intentionnalité, il dresse un mur, interdit le dedans, bloque toute sensibilité, écrit François Jullien dans le catalogue publié à l’occasion de l’exposition. Il affiche, sous son explosion à répétition, qu’il ne peut rien y avoir à communiquer. » Ces portraits, d’abord inspirés des amis de l’artiste, se fondent peu à peu dans un seul et même visage, celui de Yue Minjun, apparaissant dès lors comme autant de miroirs reflétant ce que chacun veut y voir : une caricature de l’uniformisation de la société chinoise, un moyen de survivre dans un monde devenu absurde, ou une simple forme d’autodérision de la part de l’artiste. La reproduction de ce rire se révèle dans le même temps source inépuisable de possibles graphiques, les mêmes personnages aux traits immuables et stylisés occupant seuls la toile ou se démultipliant à l’infini. Mises en scène de façon caricaturale, cocasse, poétique ou tragique, ces étranges figures héritent des codes de certains dessins animés où tout semble possible et où l’absurde devient norme.

Yue Minjun, The Sun, 2000 Acrylique sur toile Collection privée
Yue Minjun, On the Rostrum of Tiananmen, 1992 Huile sur toile Collection Herman Iskandar, Jakarta
Au-delà du « réalisme cynique » : une esthétique au scénario secret.
Au-delà d’une stricte catégorisation, Yue Minjun déploie dans ses tableaux une esthétique qui lui est propre – déroutante et d’une grande diversité, à la manière d’un scénario au déroulé secret. S’y côtoient les hauts lieux publics de la Chine, voitures de marque, avions et dinosaures, ou encore les références à l’imagerie populaire chinoise et à l’histoire de l’art, en des jeux d’assemblages et d’associations d’images où l’artiste se laisse une liberté d’exécution totale et où chaque signe reste ouvert à l’interprétation. Ainsi l’artiste brouille-t-il comme à plaisir les repères dans le tableau The Execution, inspiré de La Mort de l’Empereur Maximilien de Mexico d’Édouard Manet (1868) dont tous les protagonistes sont remplacés par des personnages souriants, avec au second plan une évocation directe de l’enceinte de la Cité interdite. De même, dans la série évoquant la question de l’absence dans l’image, il reproduit à l’identique les tableaux des grands maîtres de la peinture occidentale et chinoise, en les vidant de l’ensemble de leurs personnages. Ne subsiste que le fond, véritable décor de théâtre désert révélant des paysages lunaires et des architectures surprenantes ou méconnaissables. Face à cette capacité de variation infinie, le visiteur se perd dans un jeu aussi dépourvu d’issue que les immenses paysages labyrinthiques de l’artiste. C’est là que résident toute la force et la subtilité d’une oeuvre qui n’a cessé d’évoluer depuis les années 1990. Entre répétition et variation, chaque tableau acquiert une résonance au sein d’un ensemble dont la puissance visuelle hors du commun est révélée par le regroupement, pour la première fois dans un même espace, de ces oeuvres aussi mystérieuses que dérangeantes.

Yue Minjun, The Death of Marat, 2002 Huile sur toile Collection privée, Pékin

mardi 9 octobre 2012

Cindy Sherman, Gagosian Gallery Paris

Cindy Sherman, untitled (#547), 2010-2012
Courtesy Gagosian Gallery
Cindy Sherman, untitled (#513), 2010-2011
Courtesy Gagosian Gallery
Cindy Sherman, untitled (#540), 2010-2012
Courtesy Gagosian Gallery
L'imposante et majestueuse Gagosian gallery du 4 rue de Ponthieu à Paris présente jusqu'à demain les photographies récentes de Cindy Sherman. 
Cette artiste contemporaine est l'une des plus fascinantes de notre époque. Aujourd'hui âgée de 58 ans, l'artiste se photographie depuis qu'elle a 23 ans. Elle arrive toujours à inventer, explorer et créer à travers ses autoportraits aux mises en scène sophistiquées aussi étranges que saisissantes. Les décors de cette série représentent des paysages des îles Capri, Stromboli, et Shelter Island qui ont été retouchés numériquement pour créer un "effet tableau" et une impression de touche de pinceau légèrement floue. Les avatars de Cindy Sherman apparaissent très nettement en contraste sur les paysages créant une atmosphère étrange et surréaliste. Ces avatars sont comme toujours très travaillés, sur certaines photographies le visage de l'artiste est presque méconnaissable transformé à l'aide de faux sourcils et perruque. L'artiste est vêtue de différents costumes, sur certains clichés elle porte des tenues de haute couture des années 1920 conçue par Coco Chanel.
A travers cette exposition on s'aperçoit que Cindy Sherman se réinventera éternellement, nous propulsant dans cet univers étrange aux milliers de visages et décors qui n'appartiennent qu'à elle.

Cindy Sherman, untitled (#551), 2010-2012
Courtesy Gagosian Gallery
Cindy Sherman, untitled (#548), 2010-2011
Courtesy Gagosian Gallery
Communiqué de la galerie :
Travaillant exclusivement comme son propre modèle depuis plus de trente ans, Sherman se transforme sans cesse pour faire face aux complexités de l'identité à travers des photographies qu'elle contrôle en tant qu'auteur, metteur en scène et styliste. Artiste accomplie, elle saisit toute manipulation possible de son visage et de son corps avec son appareil photographique, captant les expressions les plus nuancées de ses traits souples, et affinant les moindres détails structurels depuis les ongles jusqu’aux accessoires. Révélant une multitude de fausses identités, de l'adolescente accablée à la femme au foyer de banlieue, à l’aristocrate de la Renaissance ou encore la femme mondaine d’un certain âge, Sherman continue d'explorer la gamme inépuisable des apparences sociales et des profils psychologiques que les femmes ont revendiqués tout au long de l'histoire.

Dans les photographies les plus récentes de Sherman, d’obscures figures féminines se tiennent debout devant de vastes et inhospitaliers paysages naturels. Habillées de vêtements sophistiqués, elles semblent en contradiction avec les décors de plaines désolées, hivernales et mystiques et d’arbres dénudés. La dynamique entre les femmes et leurs environnements étrangers varie, faisant parfois allusion à des récits spécifiques, alors que dans d'autres, elles semblent apparaître un peu par hasard. Dans Untitled(# 551), elle porte une robe en or et cobalt perlé sur toute la longueur, rehaussés d'un haut col royal. Son turban de soie simple et son visage nu contrastent avec la somptuosité de ses vêtements. Son regard bleu clair, toujours aux aguets et ses mains légèrement serrées dans un geste d’espoir invitent le spectateur à franchir le lit de rivière couvert de mousse qui se trouve dans son dos. Dans Untitled (# 547), une sorcière fantasmatique plane au bord d'un paysage marin orageux. Vêtue d'une longue robe noire embellie d’un boléro, elle regarde d’un air absent, son visage abimé par l’âge et encadré par ses longs cheveux blancs flottants. Dans Untitled (# 552), elle porte une robe noire sévère, des gants blancs assortis à son col en dentelles et volants. Avec sa coupe au carré rousse et son air profondément renfrogné, elle ressemble à une gouvernante désapprobatrice ou à une domestique en colère d’un autre âge. Dans chaque image, la figure féminine apparait plus grande que le monde naturel qui l’entoure, une inversion de la hiérarchie romantique.
Dans cette série, elle a photographié les paysages sur les îles de Capri et de Stromboli, en Islande lors de l'éruption volcanique de 2010, et à Shelter Island, à New York. Ensuite, elle les a manipulés numériquement pour créer des effets pictauraux luxuriants, en peaufinant les paysages marins rocailleux et les nuages de cendres volcaniques pour rappeler les paysages de Barbizon ou les cieux divins de Turner. Elle s’est ensuite photographiée elle- même en costume devant un écran vert dans son atelier, laissant son visage sans maquillage, et en le retouchant, numériquement. Cette série de photographies, issue d'un projet éditorial pour le magazine Pop, utilise des vêtements des archives Chanel. Les tenues portées par Sherman vont de la haute couture des années 1920 conçue par Coco elle-même à la création contemporaine de Karl Lagerfeld ; les vêtements somptueux et élégants, avec leurs tissus, leurs plumes, leurs volants et leurs broderies de perles resplendissantes, créent un contraste saisissant avec l’intensité maussade du paysage environnant. Ces photographies attirent clairement l'attention sur la nouvelle technique qu’utilise Sherman, superposant les artifices, tout en embrassant les convenances populaires et les processus de la photographie numérique.

Cindy Sherman est née en 1954 dans le New Jersey. Elle vit et travaille à New York. Son travail a fait l'objet d'innombrables grandes rétrospectives internationales, parmi lesquelles « Cindy Sherman: Retrospective », au Musée d'Art Contemporain de Chicago (1997, puis au Musée d'Art Contemporain de Los Angeles, et à la Galerie Rudolfinum, Prague ; Centro Cultural de Belém, Lisbonne ; Musée d'art contemporain de Bordeaux ; Musée d'Art Contemporain, Sydney et Art Gallery of Ontario, Toronto jusqu'en 2000); « Cindy Sherman » à la Serpentine Gallery de Londres et au Scottish National Gallery of Modern Art (2003), et « Cindy Sherman: A Retrospective », Jeu de Paume, Paris (2006, puis au Kunsthaus Bregenz, en Autriche, au Louisiana Museum for Moderne Kunst, au Danemark, et au Martin-Gropius-Bau, Berlin jusqu'en 2007). Une rétrospective itinérante a ouvert ses portes en février 2012 au Museum of Modern Art, New York et est actuellement présentée au San Francisco Museum of Modern Art. Elle sera présentée ensuite au Walker Art Center, Minneapolis et au Dallas Museum of Art en Juin 2013.

www.gagosian.com

jeudi 4 octobre 2012

Katrien Van Hecke & Ingrid Verhoeven été 2013

à gauche la maman de Katrien porte la collection hiver 2011 (inspirée par Basquiat), au milieu Katrien porte la collection "Rust" été 2012 (avec de la rouille insérée dans le tissu) et à droite Ingrid porte son collier de la collection "Cloud"
L'une crée des vêtements, l'autre des bijoux, Katrien Van Hecke et Ingrid Verhoeven sont des créatrices belges mélangeant design et art. Leur processus de création ressemble à celui de plasticiennes et donne lieu à la réalisation de pièces uniques.




Ingrid Verhoeven a réalisé la collection Cloud à travers laquelle elle retranscrit dans des bijoux en argent et en papier l'univers des artistes, sculpteurs ou architectes qui l'inspirent (Isamu Noguchi, Eduardo Chillida, Constantin Brancusi, Anthony Caro, George Vantongerloo, Alexander Calder, Josef Hoffmann, Ettore Sottsass, Eileen Gray, le Corbusier, Gerrit Rietveld, Josef Albers, Egon Schiele,  Kandinsky et Matisse).

communiqué de presse :
Ingrid Verhoeven has translated her favorite modernistic paintings and her aspirations to experiment with unusual materials into a new line of jewellery: the CLOUD collection. In her design she has worked with paper and precious metals (paper-thin silver), thus creating a particular style and atmosphere. The result is light in weight and structure. 
DESIGN PROCESS 
I felt the urge to make necklaces but didn’t just want to make a pendant on a chain as you mostly see in the designs of colliers. I like my work to be more graphical. My examples I find in the arts, not so much in other jewellery. A year ago I found a book about Alchimia (Italian design, from the Eighties). This book shows images of cupboards from around 1940 that were repainted with paintings of Kandinsky. It was a first step to the development of the crazy furniture of -for example- Sottsass. This step -from Modernism to the Eighties design- really interested me. I wanted to do the same thing. Translate the feel of the arts to my own work. I have files at home with images of my favourite artists. I like for instance the work of a lot of sculptors; Isamu Noguchi, Eduardo Chillida, Constantin Brancusi, Anthony Caro, George Vantongerloo, Alexander Calder. I love Constructivism and also like architects like Josef Hoffmann, Ettore Sottsass, Eileen Gray, le Corbusier, Gerrit Rietveld. And then the painters! Josef Albers, Egon Schiele (his colours!), Kandinsky, and the cut outs of Matisse. I can go on forever, the list is long. In the first cloud collection the main example was Kandinsky, in the second cloud collection I realise that there is a hint of Eileen Gray in my silver pieces.





Katrien Van Hecke a travaillé avec des épices et des pigments sur la soie pour réaliser des impressions uniques.
(...) article en cours

katrien-van-hecke-collection-aw-2011
katrien-van-hecke-ete-2012
www.ingridverhoeven.com

mercredi 3 octobre 2012

fashion week Paris été 2013

3 shows spectaculaires : Gareth Pugh et son univers de science fiction gothique japonisan, Rick Owens (collection Island) avec son mur de nuages dégoulinant, ses muses pâles et transparentes aux coiffures sculpturales et enfin le défilé particulièrement graphique Louis Vuitton avec un Marc Jacobs inspiré par les damiers et Martine prend l'avion tant les modèles ressemblent à des petites poupées hôtesses de l'air.

jeudi 27 septembre 2012

Through an open window à l'Institut Néerlandais

Yinka Shonibare, The Pursuit, 2007.

communiqué de l'Institut :
L’Institut Néerlandais présente pour la première fois en France les meilleures œuvres de la Rabo Art Collection. Le titre de l’exposition Through an open window est évocateur, c’est à la fois inspiré par le nom d’une sculpture de Karel Appel dans la collection et un adage qui décrit comment la Rabo Art Collection aborde la création contemporaine. Constituer une collection d’art contemporain d’un niveau exceptionnel des différentes générations d’artistes néerlandais, telle était la vaste ambition de Rabobank lors de la définition de sa nouvelle politique, au milieu des années 90. En moins de quinze ans, le projet a abouti à une importante collection, mettant l’accent sur l’art conceptuel, l’engagement et la condition humaine. L'exposition montre les œuvres de 40 artistes de différentes générations, pays et courants artistiques. Sont présentés : Carel Visser, Robert Zandvliet, Jan Andriesse, Navid Nuur, Olafur Eliasson, stanley brouwn, Jan Schoonhoven, Marc Bijl, Folkert de Jong, Michael Raedecker, Karel Appel, Daan van Golden, Marlene Dumas, René Daniels, Yinka Shonibare, Berend Strik, Viviane Sassen, Marijke van Warmerdam, Harmen Brethouwer, William Kentridge, Rineke Dijkstra, Sigurdur Gudmundssen, Aernout Mik, Alicia Framis, Charlotte Schleiffert, Arjan van Helmond, Pablo Pijnappel, Saskia Olde Wolbers, Ger van Elk, Marina Abramovic, Uwe Laysiepen, Pieter Laurens Mol, Helen Verhoeven, Fernando Sánchez Castillo, Meschac Gaba, Hadassah Emmerich, Jacqueline Hassink, Fiona Tan, Desiree Dolron et Amalia Pica.

www.institutneerlandais.com
Yinka Shonibare

Camille Vivier, Veronesi rose, à la galerie 12 mail




La galerie 12mail présente jusqu'au 16 novembre les photos de Camille Vivier dans sa salle "vitrine" rue du mail. Il est toujours intéressant de revoir l'univers singulier de la photographe teinté de surréalisme et d'érotisme poétique.

extrait du communiqué :
Née à Paris en 1977, Camille Vivier a commencé la photo en tant qu’assistante pour le magazine Purple. Après des études aux Beaux-Arts de Grenoble et à la Saint Martins, elle se consacre entièrement à la photo et travaille à la fois dans le champ de l’art et celui de la mode. En 1998, elle gagne le prix photo du XIIème Festival de Hyères, en 2002 elle obtient une bourse de la Villa Médicis hors-les-murs. Elle a contribué à différents magazines : I-D, Dazed&Confused, Another Magazine, Numéro, Purple Fashion, Double, Grey, Crystallized, Ten, Self service… Elle collabore avec des marques telles que Stella McCartney, Martin Margiela, Cartier, Le Monde d’Hermès, Isabel Marant… Elle a exposé son travail en France dans différentes galeries et institutions comme le CAPC de Bordeaux (« Jean-Luc Blanc/Opéra rock »), l’espace Electra (« Le voyage intérieur »), Galerie Kamel Mennour, à la Maison Européenne de la Photographie (« Enquête d’identité »), lors des Rencontres d’Arles ainsi qu’à l’étranger.

www.12mail.fr